Eco(dé)mystificateur

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jeudi, 14 janvier 2010

Quand la recherche effrénée du « Saint Graal » de la finance – la liquidité – mène au désastre

Dans "De l’euphorie à la panique : penser la crise financière" André Orléan propose une analyse en profondeur de la crise financière qui, nous dit-il, "ne vient pas de ce que les règles du jeu financier ont été contournées mais du fait qu’elles ont été suivies", ce qui n’est pas, loin s’en faut, une opinion nécessairement répandue ! Il commence par analyser la crise des subprimes aux États-Unis en constatant que, contrairement à ce que prétend la théorie dominante, l’autorégulation concurrentielle n’a pas fonctionné sur le marché de l’immobilier. Il propose deux exemples flagrants d’inefficacité des marchés : la hausse continue des prix de l’immobilier qui n’a pas joué le rôle régulateur qu’on lui prête et le marché du crédit qui a sous-estimé les risques. En fait, "contrairement à la concurrence sur les marchés de biens ordinaires, la concurrence financière pousse aux évolutions de prix excessives", aussi bien à la hausse qu’à la baisse.

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dimanche, 3 janvier 2010

Pourquoi les crises reviennent toujours

Le livre de Paul Krugman intitulé "Pourquoi les crises reviennent toujours" (nouvelle édition mise à jour) est un ouvrage qui se lit très facilement. Le propos est clair, précis et compréhensible pour le profane qui aura l’agréable impression d’être devenu soudainement plus intelligent. On y découvrira rien de fondamentalement nouveau, spécialement si l’on a déjà lu sur le sujet des gens comme Lordon ou Giraud, mais on en profitera pour revoir sous un éclairage nouveau proposé par un économiste américain, des connaissances précédemment acquises.
Krugman n’y va pas par quatre chemins et explique d’entrée de jeu que le moyen de combattre les récessions est maintenant largement connu : il faut créer de la monnaie. Selon lui, la grande majorité des économistes reconnaît aujourd’hui que "la Grande Dépression est née de l’effondrement de la demande solvable et que la Réserve fédérale aurait du combattre la crise en injectant massivement de la monnaie."

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vendredi, 11 décembre 2009

Les propositions radicales de Maurice Allais, par Pierre-Noël Giraud

S’il y a bien une chose que j’ai retenue de la conférence sur Maurice Allais à laquelle j’avais assisté, c’est que comprendre le seul économiste français ayant reçu le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel n’est pas à la portée de tous. Et notamment pas des économistes amateurs. C’est donc un grand service que nous rend Pierre-Noël Giraud en proposant dans son livre "Le commerce des promesses", une  "traduction"  en langage accessible à tous, des propositions d’Allais qui trouvent une brulante actualité dans le contexte de la crise que nous traversons.

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mercredi, 21 octobre 2009

Patrick Artus défendrait-il la taxe Tobin ?

C’est ce que je me suis demandé en l’entendant récemment réclamer ce qu’il a qualifié de vraie réforme, à savoir une réduction des mouvements de capitaux. C’était lors du colloque organisé le 19 octobre par la fondation de Jean Pierre Chevènement, Res Publica, qui s’intitulait "Quel système monétaire international pour un monde multipolaire ?" Je n’ai, hélas, pas pu lui poser la question de savoir comment il comptait mettre en place cette réforme et j’en suis donc réduit à faire des hypothèses, dont celle de la taxe Tobin, bien qu’il ne l’ait pas mentionnée.

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vendredi, 18 septembre 2009

Après les traders, faut-il aussi pendre les avocats-fiscalistes ?

Le rôle néfaste des traders dans l’économie a été amplement souligné ces derniers mois, au point parfois de faire oublier qu’avant les hommes et comme le montre F.Lordon, les structures doivent être mises en cause, car ce sont elles qui déterminent les comportements en fixant les règles et en limitant plus ou moins les possibilités d’expression de la cupidité humaine. On peut ainsi considérer que si les traders se sont laissés aller à de fâcheux excès, cela est du en grande partie aux diverses phases de dérégulation de ces dernières années qui ont profondément modifié les structures de la finance. Il n’y aurait alors qu’à modifier de nouveau ces structures (fonctionnement des banques, des places de marché, …) pour sinon supprimer, du moins limiter les dégâts. Mais cela suffirait-il pour maitriser les nuisances d’une autre corporation dont on entend étonnamment très peu parler, malgré son rôle non négligeable dans le fonctionnement du système, celle des avocats fiscalistes dont la spécialité est justement de se jouer des structures, quelles qu’elles soient.      

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jeudi, 27 août 2009

C’est officiel : la place financière de Londres est socialement inutile

Qui a dit « que le niveau de rémunération dans les banques venait d'une "dérégulation financière caricaturale" et a qualifié la place financière de Londres de "socialement inutile" » ? Perdu, ce n’est pas Frédéric Lordon mais Adair Turner le patron de l'Autorité des services financiers (FSA), le gendarme bancaire britannique. C’est L’Expansion qui rapporte des propos qu’il ne faudra pas oublier quand viendra l’heure du bilan. En attendant, on peut toujours se pincer pour vérifier qu’on ne rêve pas … et lire ci-après la totalité du texte. Quelque chose serait-il en train de se passer ?

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vendredi, 21 août 2009

Autorégulons ensemble

Jusqu’à très récemment, j’ignorais l’existence de Jean-Pierre Teyssier, président de l’Autorité  de régulation professionnelle de la publicité et de l’Alliance européenne pour l’éthique en publicité. J’ai découvert ce monsieur– énarque, réputé être un homme de communication, ancien conseiller d’Edouard Balladur et de Jacques Chirac – grâce à l’article paru dans Les Echos du 15 août qu’il a consacré à démontrer pourquoi, selon lui, "l’autorégulation reste indispensable". Pour une fois, je vais essayer d’éviter d’être désagréable. Je ne ferais pas de réflexion désobligeante sur les énarques et je ne m’étendrai pas sur toutes les activités de son âge – comme  par exemple rédiger ses mémoires –– auxquelles  pourrait s’adonner Monsieur Teyssier (mais aussi, soit dit en passant, Monsieur Rocard)  à maintenant presque 70 ans, plutôt que d’écrire des énormités dans les journaux. Je me contenterai simplement de souligner la totale inanité de sa réflexion.

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lundi, 23 mars 2009

Le vrai scandale Clearstream, la "meilleure lessiveuse du monde"


Avez-vous entendu parler de Clearstream ? Je parie que oui. Connaissez-vous l’écrivain et journaliste d’investigation, Denis Robert ? Je parie que non. Alors je vais vous parler de Denis Robert parlant de Clearstream. Mais je vais faire très attention, car je n’ai pas envie de m’attirer des ennuis (courageux mais pas téméraire). Il semble en effet que ce soit ce que l’on risque, lorsque l’on cherche à comprendre le rôle et le fonctionnement de cette société financière luxembourgeoise, qui exerce l’activité de chambre de compensation.

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jeudi, 5 mars 2009

C'est la faute au dollar !

J’ai donc lu très attentivement le dernier livre de N.Palma et E.Husson intitulé "Le capitalisme malade de sa monnaie" et sous-titré " Considérations sur l'origine véritable des crises économiques ". Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été entièrement convaincu par la démonstration des auteurs, pour qui la crise actuelle est principalement, sinon exclusivement, due à l’abandon de l’étalon or et du bimétallisme en faveur de l’instauration de l’étalon dollar, système dénoncé sous le vocable de « privilège exorbitant ». Ils rappellent à ce propos,  que le Général de Gaulle avait demandé en 1954 à la communauté internationale de rétablir un ordre monétaire fondé sur un étalon impartial - l’or - plutôt que sur une monnaie nationale.
Essayons de voir pourquoi, tout en reconnaissant que j’ai appris énormément à la lecture de cet ouvrage,  j’émets quelques réserves, en gardant à l’esprit que je ne prétends pas être un spécialiste de ces questions, mais un simple citoyen cherchant à comprendre le fonctionnement du système monétaire.

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mardi, 3 mars 2009

Les libéraux ont de mauvais opticiens

 Plus que jamais, je reste convaincu qu’en économie ce que l’on voit dépend des lunettes théoriques que l’on porte. Le problème c’est que ceux qui se définissent comme des "libéraux" ont visiblement de mauvais opticiens !
Je me suis aventuré, avec quelque appréhension je l’avoue, à lire un texte écrit par Henri Lepage publié sur le site de l’Institut Turgot. Pour être tout à fait honnête, c’est en allant musarder du côté de chez LOmig que j’ai pris connaissance de ce papier. Il m’arrive en effet, quand je veux me détendre, de passer sur ce genre de blog. Je suis rarement déçu car les occasions de rire sont nombreuses. Je ne vais pas cependant jusqu’à laisser des commentaires m’étant rapidement rendu compte que la discussion n’est pas possible lorsque l’on défend des positions aussi radicalement opposées et que la partie adverse fait preuve d’une mauvaise foi à toute épreuve, pire que la mienne.
J’ai donc lu ce texte intitulé "Crise financière : l’autre vision" daté de Novembre 2008. Comme indiqué plus haut, j’avais une certaine appréhension, celle de trouver des arguments qui viendraient remettre en cause les principes auxquels je crois et les connaissances que j’ai péniblement acquises en complet autodidacte. J’ai vite été rassuré. Non pas que ce document soit un tissu d’âneries comme de mauvais esprits pourraient le supposer. Bien au contraire, il contient des choses fort pertinentes mais qui apportent toutes de l’eau au moulin des adversaires du marché et de la finance dans leurs fonctionnements actuels.

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