J’ai
déjà eu l’occasion de signaler la parution du livre d’Adair Turner à travers un
billet écrit par Edouard Cottin-Euziol fin 2015. La traduction complète,
intitulée « Reprendre le contrôle de la dette – Pour une réforme radicale
du système financier » a depuis été publiée sous la direction de l’épatant
Gaël Giraud. Je ne peux qu’en recommander la lecture parce que c’est un livre
en tout point remarquable et parce qu’il a été écrit, non pas par un doux rêveur
utopiste, mais par un acteur du système. En effet, Adair Turner a notamment été
président de l’Autorité des services financiers, le régulateur britannique. Vous
trouverez une présentation
exhaustive de cet ouvrage sur le site d’Alain Grandjean et je vous propose
ci-après, les quelques réflexions que m’ont inspiré ce livre fondamental pour
la compréhension de notre système économique, du rôle de la finance et des réformes
drastiques à mettre en œuvre d’urgence.
Tag - Dette
lundi, 29 mai 2017
Quand un acteur de la finance s’attaque à la pollution par la dette
Par RST le lundi, 29 mai 2017, 15:42 - Notes de lecture
lundi, 6 mars 2017
PIB = CO2 ou comment gérer un monde sans croissance ?
Par RST le lundi, 6 mars 2017, 21:11 - Notes de lecture
Lorsque l’on s’intéresse à
l’économie, on est amené à parler de la croissance comme d’une notion un peu
abstraite, sans toujours tenir compte du fait que derrière les chiffres du PIB il
y a une réalité physique. C’est l’un des grands mérites du très pédagogique livre
de Jean-Marc Jancovici « Dormez
tranquilles jusqu'en 2100 et autres malentendus sur le climat et l'énergie »
que de rappeler notre dépendance aux ressources énergétiques, indispensables
pour créer cette croissance tant recherchée. Un autre mérite de ce livre est de
mettre à mal un certain nombre d’idées reçues, et de poser la question qui
fâche : comment gérer un monde sans croissance ?
lundi, 12 décembre 2016
Amargi : à ne pas manquer !
Par RST le lundi, 12 décembre 2016, 19:53 - Divers
Enfin une bonne nouvelle : le spectacle de Judith Bernard
intitulé « Amargi » consacré à la dette et à la monnaie reprend
en janvier. Allez-y, ça vaut vraiment le coup même si vous êtes de droite (mais
ne le dites surtout pas à F.Lordon si vous le croisez) ou que vous appréciez
Hanouna. C’est dans un petit théâtre très sympa. C’est à la fois pédagogique et
distrayant. J’y ai emmené des gens qui n’avaient aucune prédisposition
particulière, ni en politique ou en économie, et ils ont adoré. Judith Bernard le
dit : « c'est pour moi une
grande fierté de parvenir à susciter des joies et quelques lumières chez des
publics variés ». Et il y a effectivement de quoi être fier !
Je rembourse les
places de ceux qui n’aimeront pas
samedi, 16 avril 2016
Comprendre l'origine de la dette
Par RST le samedi, 16 avril 2016, 20:13 - Notes de lecture
Dans un article de 2012, je traitais de la polémique apparue autour de la
fameuse loi de 1973 qui aurait interdit à l’Etat de se financer auprès de sa
banque centrale et je concluais sur la nécessité de «chercher comment l’Etat se finançait avant 1973 et comment et pourquoi
cette source s’est tarie. » La réponse à cette interrogation, et
bien d’autres choses encore, se trouvent dans le livre passionnant de Benjamin
Lemoine intitulé « L’ordre de la dette » et sous-titré « enquête
sur les infortunes de l’état et la prospérité du marché ». L’auteur nous y
dévoile les mécanismes à l’œuvre depuis les années 70 qui ont engendré la
situation d’endettement que nous connaissons aujourd’hui. Il met en évidence les
motivations idéologiques qui ont conduit ceux qui nous gouvernent à forcer l’Etat
à se financer auprès des marchés financiers.
mardi, 29 mars 2016
Non, ce ne sont pas "les-marchés" qui fixent les taux d’intérêt de la dette publique
Par RST le mardi, 29 mars 2016, 19:51 - Macroéconomie
Paradoxalement, c’est dans le e-livre (« Le coup d’état monétaire – L’indépendance de la banque centrale, mère
de toutes les erreurs de pilotage monétaire ») de Mathieu Mucherie,
monétariste convaincu, disciple avoué de Milton Friedman, que j’ai trouvé ce
passage qui confirme l’une des démonstrations les plus éclatante du
néochartalisme à savoir que c’est la Banque Centrale qui, à travers le taux
directeur, fixe tous les autres, y compris celui de la dette publique comme
l’explique par ailleurs Jean-Baptiste Bersac dans «Devises – L’irrésistible émergence de la monnaie ».
lundi, 22 février 2016
Le coming out néochartaliste d’Atlantico
Par RST le lundi, 22 février 2016, 19:01 - Choses Lues
Ce n’est pas la première fois que je remarque que Nicolas Goetzmann, responsable du pôle Economie pour Atlantico, tient des propos que l’on pourrait qualifier de subversifs, compte tenu du milieu dans lequel il évolue. Accompagné de Christophe Bouillaud, dans un entretien à deux voix paru récemment sur le site, il remet en cause les politiques d’austérité pratiquées en Europe, notamment à la lumière des avertissements du FMI et l’OCDE. Ce n’est pas là le seul paradoxe de ce texte – dont je recommande la lecture – que de présenter ces deux organismes comme ayant la solution à tous nos problèmes, quand on se souvient, par exemple, des dégâts occasionnés en leur temps par les politiques d’ajustements structurels imposées par le …FMI.
dimanche, 21 février 2016
Néochartalisme
Par RST le dimanche, 21 février 2016, 10:58 - Diko Eko
Je suis (re) tombé un peu par hasard sur ce texte publié sur le blog Frapper monnaie et j’ai trouvé que ce court passage pouvait tenir lieu de définition préliminaire au néochartalisme, théorie économique qui reste difficile à résumer en quelques mots.
« La ligne néochartaliste a toujours été que la contrainte pour l’État sont les ressources réelles (mais pas de contrainte financière), qu’une économie en croissance requiert des déficits publics quasi-continus, qu’il n’y aura jamais à rembourser cette dette publique […] et qu’une devise souveraine décemment gérée devient immanquablement hégémonique sur le territoire de cette souveraineté. »
dimanche, 21 juin 2015
De l’urgence de poser à nouveau la question monétaire
Par RST le dimanche, 21 juin 2015, 20:37 - Notes de lecture
C’est un petit
livre qui m’a été recommandé par mon ami André-Jacques Holbecq. « L’hydre
mondiale – L’oligopole bancaire » de l’économiste François Morin se lit
facilement et rapidement. C’est un cri d’alarme dont l’objectif est de dénoncer
l’emprise de la finance sur nos existences, emprise exercée à travers une
poignée de banques systémiques – moins d’une trentaine sur les 40 000
exerçant actuellement dans le monde et 11 pour le noyau dur – constituées en un oligopole bancaire dont la puissance
économique et politique nous prive des moyens d’empêcher l’avènement imminent d’un
cataclysme d’ampleur inédite.
mercredi, 31 décembre 2014
Du modèle dynamique stochastique d’équilibre général
Par RST le mercredi, 31 décembre 2014, 13:58 - Citation
Pour finir l’année
en beauté, je vous propose, résumé en quelques mots par Steve KEEN dans
« L’imposture économique », la description du modèle sur lequel se
base la théorie économique dominante notamment enseignée dans nos universités.
Cela peut paraitre caricatural mais c’est hélas la triste réalité.
« Cela [les fondements de la macroéconomie néoclassique] conduisit à un modèle macroéconomique reposant sur un consommateur unique, qui est immortel, consomme la production de l’économie, à savoir un bien unique produit par une entreprise unique, que l’agent possède, dans laquelle il est l’unique employé et où il se paye un profit équivalent à la productivité marginale du capital et un salaire égal à la productivité marginale du travail, après avoir décidé la quantité de travail qu’il propose de manière à maximiser son utilité sur un horizon temporel infini, qu’il est d’ailleurs capable d’anticiper rationnellement et de prédire avec exactitude. L’économie serait toujours à l’équilibre sauf au moment de "chocs technologiques" inattendus qui changent les capacités productives de l’entreprise (ou qui modifient les préférences de consommation de l’agent) et qui poussent temporairement le consommateur/travailleur/capitaliste unique à modifier ses heures de travail. Toute réduction des heures de travail est un acte volontaire. De ce fait, l’agent représentatif n’est jamais involontairement au chômage, il prend juste un peu plus de loisir. Et il n’existe ni banques, ni dettes ni même en fait de monnaie, dans ce modèle.
Vous croyez que je blague ? J’aimerais bien ! Il suffit de lire le résumé que donne Robert Solow de ces modèles – initialement appelés modèles des "cycles réels" et qui prirent le nom, avec le temps de modèles "dynamiques stochastiques d’équilibre général" : (…) »
mardi, 9 décembre 2014
Je suis d’accord avec Jean Tirole : faisons comme la Suède
Par RST le mardi, 9 décembre 2014, 20:02 - Macroéconomie
Notre tout récent «prix de
la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel »,
Jean Tirole (l’homme qui en janvier 2012 ne voyait pas de crise
mondiale grave !) a récemment
recommandé que la France suive l’exemple de la Suède. Cela peut paraitre
surprenant mais je suis d’accord avec celui que Jean
Gadrey a décrit comme « l’un des
plus brillants représentants de l’économie néolibérale, un des plus fervents
défenseurs de la logique du marché concurrentiel contre les insupportables
interventions étatiques, contre le droit du travail, contre les contraintes
bureaucratiques imposées aux grandes entreprises et aux banques, lesquelles
financent une bonne partie de ses recherches et de son salaire », mais bien évidemment, pas pour les raisons
qu’il avance.
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