Eco(dé)mystificateur

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mercredi, 3 juillet 2013

Le spectre du capital

Avertissement : C’est les vacances et je vais en profiter pour recycler les billets les plus importants à mes yeux que j’ai publiés pendant mon court passage chez Ragemag.

En première approche, il n’est pas totalement irréaliste de penser que tout a été dit, ou presque, sur le fonctionnement du capitalisme et son organisation en marchés, animés par une main invisible. On est donc légitimement exigeant lorsqu’un nouvel ouvrage nous est proposé qui prétend « interroger le système capitaliste, ses arcanes, ses modes de fonctionnement, la manière dont il se perpétue ». Et lorsque l’on referme « Le spectre du capital » de Joseph Vogl, on ne peut que constater que, finalement, tout n’avait peut-être pas été dit. En tout cas, pas de cette manière. Car le grand mérite de ce livre, écrit non pas par un économiste mais par un enseignant en lettres modernes, allemand de surcroit, est de proposer, au-delà de l’énoncé des faits historiques, leur mise en perspective en donnant un sens global à ce qui parfois peut paraitre ne pas en avoir pour, en fin de course, dégager une vision d’ensemble logique, originale et pertinente.

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samedi, 13 avril 2013

Les Cafés de la statistique et la régulation financière

Cela faisait quelque temps maintenant que je n’avais plus assisté à une conférence traitant d’économie. C’est pour remédier à cette situation que j’ai participé à la séance du 9 avril des Cafés de la statistique sur le thème de la régulation financière avec comme invitée, Laurence Scialom. Disons le tout net, j’ai été déçu par l’exposé de la Professeure à l’Université Paris X. Son désir de bien faire et de nous expliquer toute la finance en vingt petites minutes l’amena à produire un discours plutôt confus noyé dans un jargon financier bien peu propice à l’éducation des masses ignares. Heureusement, la longue phase d’échanges avec la salle qui s’ensuivit lui permis de se rattraper brillamment. Je vous propose ci-après de façon tout à fait arbitraire et non exhaustive les points qui ont retenu mon attention.  

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mercredi, 23 mai 2012

Bâle 3 pour les nuls

L’association Finance Watch a publié récemment un document intéressant intitulé  "Bâle 3 en 5 questions : des clefs pour comprendre la réforme" (voir annexe 1), dont l’objectif avoué est "d’expliquer en termes simples le système de régulation bancaire connu sous le nom de Bâle 3, visant à renforcer les banques et à éviter de nouvelles crises bancaires". On peut être dubitatif sur la raison d’être de Finance Watch qui considère dans ses principes fondateurs que "l’industrie financière a un rôle essentiel à jouer dans la société" et qui se propose, en gros, de faire du lobbying auprès des responsable politiques et des citoyens pour que "la légitime poursuite de la rentabilité de cette industrie" ne se fasse pas  au détriment de la société. En ce qui me concerne, je pense que des méthodes beaucoup plus radicales devront être utilisées pour remettre la finance à sa juste place et la contrôler, pour comme dirait Lordon, la "médiocriser". En attendant, on se contente de ce que l’on a, comme ce texte instructif – notamment parce qu’il détaille clairement les différents mécanismes en jeu – dont je vous propose ci-dessous les conclusions ainsi que les questions qu’il a fait naitre dans mon esprit pervers.

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samedi, 19 mars 2011

Industrie financière : rien n’a changé

En mai 2009 dans « La crise de trop » Frédéric Lordon se demandait si il n’était pas temps "de prononcer les adieux à la finance". Pratiquement deux ans après, la réponse est sans appel : non, hélas. Tous ceux qui espéraient que le tsunami qui a frappé la finance mondiale donnerait lieu à des modifications profondes du système en faveur de plus d’équité doivent faire face à cette réalité désespérante : l’industrie financière se gave plus que jamais sur la bête en prélevant sa dime monstrueuse, en privant par d’habiles montages financiers semblables à de pervers systèmes de dérivations, le corps social d’une partie de son sang, cette monnaie dont les traders et autres gérants de hedge funds s’empiffrent comme des vampires, prêts à tout pour assouvir leur soif.

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dimanche, 6 février 2011

Denis Robert a gagné


Je ne dirai qu’une chose : merci.

Merci au journaliste Denis Robert d’avoir mené le combat contre le monde de la finance en dénonçant les pratiques de Clearstream, la "meilleure lessiveuse du monde"

C’est Bibi qui m’a appris la bonne nouvelle qui devrait, sinon être reprise par la presse officielle (faut pas rêver), du moins faire le buzz sur Internet comme par exemple chez Plume de presse avec qui, soit dit en passant, je partage l’avis sur Causeur : comme le dit justement Olivier Bonnet en commentaire, c’est un cyber torchon réac.

samedi, 22 janvier 2011

L’IMCU plutôt que l’archaïque étalon-or : le système Davidson

L’archaïsme des partisans de l’étalon or n’est plus à démontrer, de même que la nature obsessionnelle de leurs convictions. Il est d’ailleurs heureux que Marine le Pen se soit emparé du sujet pour se prononcer en faveur de la "relique barbare" : cela rend tout de suite son programme économique, séduisant par ailleurs, beaucoup moins crédible. Contrairement au souhait exprimé par Philippe Simonnot sur Marianne2, laissons donc l’étalon-or au FN et proposons des choses sérieuses. C’est Yann sur son blog qui disait, en parlant du système monétaire mondial que certains souhaitent réformer en réintroduisant l’étalon or, qu’ « un bon système durable doit donc punir les pays excédentaires et non les encourager ». Il n’aura échappé à personne que ce n’est pas le cas actuellement. Et réintroduire l’or ne permettra pas de mettre fin aux déséquilibres comme l’explique Yann par ailleurs. Il faut donc penser autre chose et cet autre chose pourrait bien s’inspirer du système proposé par Davidson et que nous explique Gabriel Galand sur le site de Chômage et Monnaie. Je vous propose un extrait du texte ci-après.

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samedi, 18 décembre 2010

Financement de l’Etat : quand Alternatives Economiques fait l’apologie de la finance de marchés mondialisée.

C’est avec beaucoup d’intérêt que je m’apprêtais à lire le hors série de décembre d’Alternatives Economiques consacré aux marchés financiers. J’ai très rapidement été refroidit dans mon enthousiasme à la lecture de l’éditorial de Christian Chavagneux qui se conclut en ces termes « A tous les pessimistes, les éternels insatisfaits, les contestataires professionnels et la foule des commentateurs qui tirent gloriole à dénoncer les "G vains", il faut rappeler que la finance ne se change pas d'un claquement de doigts. (…) La régulation financière est un combat. Il est difficile, permanent et loin d'être gagné. Mais il doit être mené. » J’avais déjà eu l’occasion de remarquer que Chavagneux n’était pas vraiment ce que l’on peut appeler un révolutionnaire mais je n’étais pas allé jusqu’à prendre conscience que lui et son journal n’étaient pas plus alternatifs que révolutionnaires et qu’ils étaient en fait prisonniers – sinon  complices – de la pensée dominante et de fait, incapables d’envisager une remise en cause réelle du système financier et de son fonctionnement, en supposant qu’ils en aient jamais eu la volonté. La suite de ma lecture m’a hélas ramené à cette triste réalité qui, je l’avoue humblement, m’avait largement échappé.

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samedi, 6 novembre 2010

Au commencement était l'Union monétaire latine

Comme le précise Wikipédia, l’Union latine a été constituée par une Convention monétaire du 23 décembre 1865, unissant initialement cinq pays signataires européens (France, Belgique, Italie, Suisse et Luxembourg). L’objet de ce traité était d’instituer une organisation monétaire commune fondée sur le régime de bimétallisme or-argent. L’Union fut, de facto, dissoute le 1er janvier 1927.
C’est au hasard de mes pérégrinations sur Internet que j’ai découvert très récemment avec un certain étonnement je l’avoue, au détour d’un commentaire sur je ne sais plus quel blog, l’existence de ce que l’on peut considérer, d’une certaine manière, comme l’ancêtre de l’Union monétaire européenne. Mais y-a-t il vraiment un lien de parenté entre ces deux systèmes ? Et peut-on tirer, de cette expérience passée, des leçons utiles à celle en cours ? Questions très ambitieuses auxquelles je vais essayer d’apporter des éléments de réponse en fonction de ce que j’ai récemment pu comprendre.

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dimanche, 10 octobre 2010

Manifeste d’un citoyen atterré

J’ai donc assisté au Colloque d’économistes atterrés organisé le 9 octobre par les auteurs du très intéressant  manifeste éponyme. Et j’avoue que j’en suis ressorti … atterré ! Au-delà des explications sur la crise – relativement connues maintenant –, des critiques justifiées du système et de l’appel à envisager de nouveaux paradigmes, les solutions proposées tournaient toutes autour du même slogan, que je résume de manière un peu caricaturale, mais qui rend bien compte de ma frustration : l’Europe économique ne fonctionne pas, il faut donc plus d’Europe !

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vendredi, 26 mars 2010

Un petit nombre d'oligopoles mondiaux est en train de tondre le salarié et le consommateur

J’ai bien entamé la lecture du hors-série numéro 84 d’Alternatives Economiques intitulé "L’état de l’économie en 2010". Contrairement à ce que le titre pourrait éventuellement laisser croire, ce n’est pas un état des lieux bourré de tableaux et de chiffres, mais un recueil d’articles intéressants pour la plupart, sur des sujets variés couvrant l’ensemble des grandes questions que l’on peut se poser sur l’économie mondiale et son fonctionnement. Certes tout n’est pas d’un niveau égal, et l’ineffable C.Chavagneux, le héraut de la pensée unique version "soft", nous gratifie de son discours convenu pour dénoncer le protectionnisme qu’il ne peut concevoir, à l’instar de son mentor P. Lamy, que comme l’une des dix plaies d'Égypte, ou encore pour se réjouir des progrès qu’il croit pouvoir déceler dans la mise sous contrôle de la finance.

Mais heureusement, on trouve aussi des choses remarquables et notamment un entretien avec Pierre-Noël Giraud qui confirme, ce dont on se doutait un peu il est vrai, à savoir que malgré la crise, rien n’a vraiment changé dans le monde de la finance. Mais il est toujours intéressant d’en avoir la confirmation par un spécialiste qui fait preuve d’un grand sens pédagogique pour nous expliquer les choses en termes clairs et précis et en mettant en avant quelques idées fortes et souvent originales.

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