Avertissement : C’est les vacances et je vais en profiter pour recycler les billets les plus importants à mes yeux que j’ai publiés pendant mon court passage chez Ragemag.
En première approche, il n’est pas totalement irréaliste de penser que
tout a été dit, ou presque, sur le fonctionnement du capitalisme et son
organisation en marchés, animés par une main invisible. On est donc
légitimement exigeant lorsqu’un nouvel ouvrage nous est proposé qui prétend
« interroger le système capitaliste,
ses arcanes, ses modes de fonctionnement, la manière dont il se perpétue ».
Et lorsque l’on referme « Le spectre du capital » de Joseph Vogl, on ne
peut que constater que, finalement, tout n’avait peut-être pas été dit. En tout
cas, pas de cette manière. Car le grand mérite de ce livre, écrit non pas par
un économiste mais par un enseignant en lettres modernes, allemand de surcroit,
est de proposer, au-delà de l’énoncé des faits historiques, leur mise en
perspective en donnant un sens global à ce qui parfois peut paraitre ne pas en
avoir pour, en fin de course, dégager une vision d’ensemble logique, originale
et pertinente.