Eco(dé)mystificateur

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lundi, 6 mars 2017

PIB = CO2 ou comment gérer un monde sans croissance ?

Lorsque l’on s’intéresse à l’économie, on est amené à parler de la croissance comme d’une notion un peu abstraite, sans toujours tenir compte du fait que derrière les chiffres du PIB il y a une réalité physique. C’est l’un des grands mérites du très pédagogique livre de Jean-Marc Jancovici « Dormez tranquilles jusqu'en 2100 et autres malentendus sur le climat et l'énergie » que de rappeler notre dépendance aux ressources énergétiques, indispensables pour créer cette croissance tant recherchée. Un autre mérite de ce livre est de mettre à mal un certain nombre d’idées reçues, et de poser la question qui fâche : comment gérer un monde sans croissance ?

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samedi, 9 avril 2016

Mais que produit donc le Luxembourg ? Réflexion sur le salaire minimum et la productivité

Ce qui est bien avec Atlantico,  c’est qu’ils sont de droite ne sont pas sectaires. Ils donnent la parole à des intervenants  d’opinion souvent différentes parmi lesquels des économistes aux propos intéressants comme C.Mucherie et d’autres, aux propos indigents moins intéressants, comme A.Delaigue. Dans un papier récent, ce dernier nous explique pourquoi la hausse du salaire minimum serait, d’après lui,  globalement inefficace dans la lutte contre la calvitie les inégalités. Je vous laisse, si le cœur vous en dit, vous faire votre propre opinion sur un texte dont les arguments reposent principalement sur du vent « la littérature économique » (sic), celle qui visiblement n’inclut pas le dernier ouvrage d’Edouard Cottin-Euziol que je n’hésiterais pas à offrir à Delaigue si il me donnait son adresse. Je voudrais néanmoins rebondir sur une affirmation de ce dernier à savoir que « le salaire minimum, comme tous les salaires, est déterminé par la productivité du pays ». Et pour cela, je vais faire appel au dénommé Yann qui, à mon grand désespoir, a disparu – même si on trouve des traces récentes de son passage sur le Web à travers des commentaires postés notamment sur les-crises.fr - et a laissé son blog « Le bon dosage » en jachère. Ce dernier reste néanmoins une source inépuisable de réflexion sur un grand nombre de sujet, dont celui, justement, de la productivité.

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lundi, 6 juillet 2015

De l’optimisation fiscale ou du Conseil constitutionnel, lequel est le plus nocif ?

Adepte du zapping, je suis tombé récemment – et furtivement – sur une émission de télévision qui rappelait que fin 2013, le Conseil constitutionnel avait retoqué l'amendement déposé par la députée Karine Berger, relatif à l'introduction d'une obligation de déclaration des schémas d'optimisation fiscale à l'administration. Je n’ai pas réalisé alors que cela ne concernait que les gestionnaires de patrimoine et, pensant que l’on tentait ici de s’attaquer aux multinationales, je m’étonnais de ne pas m’être intéressé à ce sujet à l’époque. Je me faisais alors une double réflexion : l’une concernant l’extrême nocivité de l’optimisation fiscale et l’autre concernant l’extrême nocivité … du Conseil constitutionnel.

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dimanche, 21 juin 2015

De l’urgence de poser à nouveau la question monétaire

C’est un petit livre qui m’a été recommandé par mon ami André-Jacques Holbecq. « L’hydre mondiale – L’oligopole bancaire » de l’économiste François Morin se lit facilement et rapidement. C’est un cri d’alarme dont l’objectif est de dénoncer l’emprise de la finance sur nos existences, emprise exercée à travers une poignée de banques systémiques – moins d’une trentaine sur les 40 000 exerçant actuellement dans le monde et 11 pour le noyau dur – constituées  en un oligopole bancaire dont la puissance économique et politique nous prive des moyens d’empêcher l’avènement imminent d’un cataclysme d’ampleur inédite.

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mardi, 23 décembre 2014

L’imposture économique

Lors de la soirée de lancement du livre de Steve Keen, le 8 octobre dernier, j’eus l’occasion de demander à l’économiste Australien ce qu’il pensait de la Modern Money Theory (MMT) ou néochartalisme en français. Il me répondit en utilisant la métaphore de l’éléphant : il a trouvé un morceau de l’animal qui est dans la pièce et les néochartalistes en ont trouvé un autre mais ils n’ont pas encore convergé vers la bête dans sa totalité, alors que les néoclassiques eux, nient tout bonnement la présence d’un éléphant ! Cette réponse balaya les dernières hésitations que je pouvais avoir à acheter son livre, déjà convaincu que j’étais que l’économie est une imposture. Je ne peux aujourd’hui, après l’avoir lu, que me réjouir de cette acquisition, et pas seulement parce qu’elle est dédicacée par son auteur.

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samedi, 8 mars 2014

La révolte de Pierre Rabhi

Je ne sais pas ce qu’est exactement l’agroécologie (il va falloir que je me renseigne) et si elle peut vraiment changer le monde mais j’ai bien aimé ce que dit Pierre Rabhi dans un entretien avec les journalistes de Libé dont je vous propose un court extrait ci-dessous.

« Et arrivés à la campagne en plein exode rural, on nous a dit: «Que venez-vous faire ici ?» Nous avons tenu le cap. Et maintenant, je vous parle comme un milliardaire, je contemple un magnifique paysage, je jouis du chant des oiseaux, du ciel, des étoiles, ce sont les grands cadeaux de la vie. Le reste, c'est quoi? Toucher un salaire pour pouvoir faire des glissades à la neige ou bronzer? Que voulons-nous que la vie soit? Est-ce juste arriver sur terre, travailler pour augmenter le produit national brut et disparaitre? Je trouve que c'est très court. Je ne critique évidemment pas les individus, mais la logique actuelle. Nous vivons dans une société qui a transformé l'être humain en une espèce d'esclave salarié. Certains ont la chance de faire un travail qui les épanouit. Mais beaucoup sont contraints de pourrir leur vie car il leur faut un salaire. Et si on n'a plus besoin d'eux, on les met dehors. Mais qu'est-ce que c'est que cette société? Ma révolte est là. On peut faire autrement, et l'agroécologie offrirait un chantier extraordinaire. Cela permettrait de retrouver cette convivialité que nous avons perdue et qui fait la qualité de la vie humaine. »

Pierre Rabhi dans Libération du 24 février 2014

lundi, 2 décembre 2013

Lettre ouverte à Bechir Ben Yahmed, Directeur et Rédacteur en chef de La Revue

Cher Monsieur Ben Yahmed,

Je voulais vous faire part de ma consternation à la lecture de votre éditorial (voir en annexe) paru dans le numéro 38 de La Revue. Elle est à la hauteur de l’enthousiasme que j’ai ressenti en découvrant récemment votre mensuel qui me paraissait différent de tout ce que l’on pouvait lire par ailleurs. Sous prétexte de « l’urgence d’agir », vous tombez dans les pires travers de tous ces éditorialistes de cour qui, au nom des "nécessaires réformes" – concept ressassé jusqu’à l’écœurement par toute l’élite des biens pensants, comme une vérité révélée qu’il ne serait pas nécessaire ni d’expliquer ni de justifier –, nous promettent du sang et des larmes comme seul horizon à terme. Votre analyse qui repose sur « l'examen des chiffres de l'économie » par les « observateurs les plus avisés » (sic), au-delà du fait qu’elle ressemble à s’y méprendre à un argument d’autorité, prêterait à rire si la situation n’était pas si tragique. Il existe d’autres solutions que « convaincre les Français de la nécessite de vraies et douloureuses réformes » ou que « renoncer, fût-ce partiellement et pour un temps, aux avantages acquis ». Il faut pour cela reprendre le contrôle de notre destinée et notamment de notre monnaie. Mais il y a un préalable incontournable : comprendre comment fonctionne réellement notre système monétaire basé sur le crédit.

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jeudi, 21 novembre 2013

La dette publique constitue une richesse financière pour le secteur privé (suite)

Suite à mon article sur le sujet, le dénommé etienne a publié un commentaire fort pertinent qui, comme l’a dit aliena, est une excellente synthèse qui mérite d’être reprise in extenso et que je vous propose donc ci-après.

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lundi, 15 juillet 2013

Enseignement de l’économie : ça ne s’arrange pas vraiment !

Note: texte publié initialement sur Ragemag

J’avoue que je garde un souvenir ému, lié à mes premiers pas d‘économiste amateur, du blog d’éconoclaste et de leur forum associé. Cela explique pourquoi j’y fais encore un tour de temps en temps, malgré le peu d’activité qui y règne désormais. Visiblement, les éconoblogueurs  sont fatigués. Mais bon,  je sais que je ne suis jamais à l’abri de trouver quelque chose de rigolo. Mon dernier passage furtif n’a pas dérogé à la règle.  Je suis tombé sur cette perle intitulée « économétrie des séries temporelles » proposée par un étudiant en master :

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samedi, 23 février 2013

Le bénévolat, un bisness comme les autres ?

Dans « Les 10 plus gros mensonges sur l’économie », livre remarquable réédité en 2012 et dont j’aurai l’occasion de vous reparler dès que je l’aurai fini, les auteurs, P.Derudder et A.J.Holbecq nous rappellent que "les activités bénévoles font baisser le PIB". Mais cela est peut-être en train de changer. L’une des caractéristiques de notre époque étant de "marchandiser" tout ce qui peut l’être, le bénévolat ne pouvait espérer échapper plus longtemps à cette calamité qui convertit toute chose en valeur comptable. Il fut une époque où l’on a pu transformer l’eau en vin et considérer cela comme un miracle. De nos jours, tout ce qui compose notre univers semble avoir comme destin d’être métamorphosé en monnaie, sans que nous semblions vraiment réaliser que cette transmutation diabolique – au sens religieux d’inspiré par l’esprit du Mal – nous conduit à notre perte. Des signes récents me font supputer que le bénévolat est hélas amené à connaître ce sort funeste.        

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