Le gendarme bancaire britannique veut taxer les banques

L'Expansion.com -  27/08/2009 09:52:00 

Adair Turner, le patron du FSA, estime que la taxation sur les bénéfices permettrait de faire baisser les bonus exorbitants. Il évoque également la possibilité d'une taxe Tobin sur les transactions financières, pour décourager la spéculation. Le chef de l'autorité bancaire britannique s'est dit partisan d'une taxation des banques pour faire baisser les bonus controversés qu'elles accordent à leurs cadres, qu'il a attribués notamment à un accroissement démesuré du secteur financier. Critiquant les banques pour leur prise de risques financiers excessifs - mis en cause dans l'origine de la crise actuelle -, il a notamment évoqué la possibilité, si d'autres mesures échouaient, d'instaurer une taxe sur les transactions financières, sur le modèle de la controversée taxe Tobin.

"Si vous voulez faire cesser les rémunérations excessives dans un secteur financier hypertrophié, vous devez réduire la taille de ce secteur ou appliquer des taxes spéciales sur ses bénéfices avant rémunération", afin qu'il reste moins d'argent à distribuer, a affirmé Adair Turner dans une interview accordée au magazine Prospect, reprise jeudi par de nombreux quotidiens britanniques.

Il a estimé que le niveau de rémunération dans les banques venait d'une "dérégulation financière caricaturale" et a qualifié la place financière de Londres de "socialement inutile".

Le patron de l'Autorité des services financiers (FSA) a estimé qu'augmenter le capital minimum nécessaire pour exercer des activités boursières serait "notre arme la plus puissante pour éliminer activités et profits excessifs".

"Et si une hausse du capital requis n'était pas suffisante, je serais heureux d'examiner la possibilité de taxes sur les transactions financières, des taxes Tobin", a-t-il poursuivi. La taxe Tobin (du nom du Prix Nobel d'économie James Tobin qui en a eu l'idée dans les années 1970) consiste à prélever un petit pourcentage sur chaque transaction financière pour décourager la spéculation.