Eco(dé)mystificateur

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lundi, 29 mai 2017

Quand un acteur de la finance s’attaque à la pollution par la dette

J’ai déjà eu l’occasion de signaler la parution du livre d’Adair Turner à travers un billet écrit par Edouard Cottin-Euziol fin 2015. La traduction complète, intitulée « Reprendre le contrôle de la dette – Pour une réforme radicale du système financier » a depuis été publiée sous la direction de l’épatant Gaël Giraud. Je ne peux qu’en recommander la lecture parce que c’est un livre en tout point remarquable et parce qu’il a été écrit, non pas par un doux rêveur utopiste, mais par un acteur du système. En effet, Adair Turner a notamment été président de l’Autorité des services financiers, le régulateur britannique. Vous trouverez une présentation exhaustive de cet ouvrage sur le site d’Alain Grandjean et je vous propose ci-après, les quelques réflexions que m’ont inspiré ce livre fondamental pour la compréhension de notre système économique, du rôle de la finance et des réformes drastiques à mettre en œuvre d’urgence.

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dimanche, 3 juillet 2016

Et les faibles subissent ce qu’ils doivent

« Et les faibles subissent ce qu’ils doivent » est un livre que je n’aurais sans doute pas eu l’occasion de lire si on ne me l’avait pas offert. Cela aurait été bien dommage car il est tout à fait passionnant. Yanis Varoufakis y retrace l’histoire de la monnaie unique et de l’union européenne depuis  la fin des accords de Breton Woods en 1971 jusqu’à la crise de 2008 qui en est, d’après lui, la conséquence directe. Cet ouvrage mériterait une note de lecture détaillée que je n’ai pas le courage, je l’avoue humblement, d’écrire. Une certaine lassitude, sans doute. Je me contenterai donc de reprendre très rapidement quelques points essentiels.   

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mercredi, 23 décembre 2015

Quand Adair Turner recommande le recours au financement monétaire (billet invité)

Dans l’émission Les P’tits Bateaux, diffusée chaque dimanche soir sur France Inter, des enfants posent les questions qui leur passent par la tête à des spécialistes qui leur répondent. L’émission est toujours passionnante car ces questions nous nous les sommes tous posées un jour avant de les avoir, sous le poids des habitudes et du quotidien, rangées dans un coin de notre tête pour ne plus jamais nous les poser. Il y a 3 ans, au cours de l’une de ces émissions, une petite fille demanda pourquoi « puisque ce sont les hommes qui fabriquent l’argent [on ne pourrait pas] en fabriquer plus et aider tous ceux qui en ont besoin, et supprimer la pauvreté ».

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mardi, 23 décembre 2014

L’imposture économique

Lors de la soirée de lancement du livre de Steve Keen, le 8 octobre dernier, j’eus l’occasion de demander à l’économiste Australien ce qu’il pensait de la Modern Money Theory (MMT) ou néochartalisme en français. Il me répondit en utilisant la métaphore de l’éléphant : il a trouvé un morceau de l’animal qui est dans la pièce et les néochartalistes en ont trouvé un autre mais ils n’ont pas encore convergé vers la bête dans sa totalité, alors que les néoclassiques eux, nient tout bonnement la présence d’un éléphant ! Cette réponse balaya les dernières hésitations que je pouvais avoir à acheter son livre, déjà convaincu que j’étais que l’économie est une imposture. Je ne peux aujourd’hui, après l’avoir lu, que me réjouir de cette acquisition, et pas seulement parce qu’elle est dédicacée par son auteur.

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lundi, 29 septembre 2014

Théorie monétaire : séparer le bon grain de l’ivraie

J’ai donc visionné les 2 heures 44 du débat entre Etienne Chouard, Jean-Baptiste Bersac et Stéphane Laborde. Ma première surprise a été de constater que, malgré la longueur de la vidéo, le temps est passé très vite, preuve que ce débat présente un intérêt certain. Deuxième surprise, j’ai failli m’intéresser à la TRM, la Théorie Relative de la Monnaie, inventée et présentée par Stéphane Laborde. Je dis "failli" parce que, le naturel revenant au galop, Laborde a su se montrer assez odieux sur la fin du débat, poussé dans ses derniers retranchements et surtout dans ses contradictions, pour enlever à quiconque de raisonnablement constitué, l’envie de faire un effort pour le comprendre. Et ça tombe plutôt bien puisque, comme il le dit lui-même, il ne veut pas que les gens le suivent et il se fout de 2014, ce qui l’intéresse c’est la prochaine crise financière de … 2094 !

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dimanche, 23 février 2014

Quand le MEDEF fait l’apologie des exécutions sommaires

Le système politico médiatique a fait grand cas récemment, à raison, des déclarations nauséabondes  d’un humoriste antisémite certes, mais qui en définitive ne représente que lui même. On aurait aimé que la même indignation se fasse entendre au sujet de la déclaration non moins nauséabonde d’un qui n’est pas comique, mais membre de l’équipe dirigeante du MEDEF et qui donc, à ce titre, représente les patrons.

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lundi, 16 décembre 2013

Le livre qu’il faut lire pour comprendre le néochartalisme ... et le reste

Nous avons tous, à défaut d’en avoir vu, entendu parler des OVNI. J’ai récemment découvert un OVNA, un Ouvrage Vraiment Non Académique. Il s’agit de "Devises – L’irrésistible émergence de la monnaie" de Jean-Baptiste Bersac, le (très) jeune tenancier du blog Frapper monnaie. Tant dans la forme que dans le fond, ce livre sort de l’ordinaire. Précisons tout de suite que, malgré les efforts louables de l’auteur pour faire preuve de pédagogie, il s’adresse principalement à ceux qui ont déjà quelques notions concernant le fonctionnement de la monnaie. Mais cela est inévitable : comprendre la monnaie demande, en effet, un effort individuel pour acquérir les bases, que personne ne peut faire à votre place. Passons ensuite rapidement sur la forme, que les puristes de la langue française pourraient considérer comme parfois … aléatoire, pour nous concentrer sur ce qui fait tout l’intérêt du livre – écrit en un temps record –, le fond. Et il est remarquable.   

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lundi, 2 décembre 2013

Lettre ouverte à Bechir Ben Yahmed, Directeur et Rédacteur en chef de La Revue

Cher Monsieur Ben Yahmed,

Je voulais vous faire part de ma consternation à la lecture de votre éditorial (voir en annexe) paru dans le numéro 38 de La Revue. Elle est à la hauteur de l’enthousiasme que j’ai ressenti en découvrant récemment votre mensuel qui me paraissait différent de tout ce que l’on pouvait lire par ailleurs. Sous prétexte de « l’urgence d’agir », vous tombez dans les pires travers de tous ces éditorialistes de cour qui, au nom des "nécessaires réformes" – concept ressassé jusqu’à l’écœurement par toute l’élite des biens pensants, comme une vérité révélée qu’il ne serait pas nécessaire ni d’expliquer ni de justifier –, nous promettent du sang et des larmes comme seul horizon à terme. Votre analyse qui repose sur « l'examen des chiffres de l'économie » par les « observateurs les plus avisés » (sic), au-delà du fait qu’elle ressemble à s’y méprendre à un argument d’autorité, prêterait à rire si la situation n’était pas si tragique. Il existe d’autres solutions que « convaincre les Français de la nécessite de vraies et douloureuses réformes » ou que « renoncer, fût-ce partiellement et pour un temps, aux avantages acquis ». Il faut pour cela reprendre le contrôle de notre destinée et notamment de notre monnaie. Mais il y a un préalable incontournable : comprendre comment fonctionne réellement notre système monétaire basé sur le crédit.

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vendredi, 15 février 2013

Visiblement, les experts du FMI n’ont pas lu Marc Lavoie...

...et ceux en charge de décider de la politique économique de l’Europe et notamment de son budget, non plus. Car si ils avaient lu "L’économie postkeynésienne", un petit livre très bien fait de la collection "Repères", ils auraient – on peut toujours rêver – peut-être guéri de cette maladie étrange qui leur fait régulièrement faire le contraire de ce qu’il faudrait. Comme le dit l’auteur, « la théorie postkeynésienne est un antidote contre la pensée unique. Pour qui veut contester l’économie dominante et s’opposer aux politiques d’austérité, la théorie postkeynésienne offre un utile support théorique »

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samedi, 10 novembre 2012

Théories Monétaires Post Keynésiennes

C’est encore un livre que m’a conseillé Marc Lavoie. « Théories Monétaires Post Keynésiennes » est un recueil de texte écrits par des auteurs divers (Davidson,  Moore, Wray, Lavoie, Parguez pour n’en citer que quelques uns)  mais qui traitent tous des différentes théories monétaires post keynésiennes. On y trouve une analyse novatrice et précise des rouages des systèmes monétaires et financiers : rôle des banques centrales, des institutions bancaires et de l’Etat, analyse de la création monétaire, de la politique monétaire, du chômage, des crises financières, etc…. Un des grands mérites de cet ouvrage est de constater que les écrits de Keynes sont plus que jamais d’actualités et qu’ils n’ont pas nécessairement livré tous leurs secrets.    J’aurais l’occasion de revenir sur certains des textes plus en détail et je vous propose ci-après la conclusion d’un texte de L.Randall WRAY qui insiste sur le lien étroit entre souveraineté monétaire et plein emploi.

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