De nombreux mythes de la théorie néoclassique macroéconomique sont remis en cause, de manière argumentée, dans cet ouvrage : non, un accroissement de la demande n’engendre pas nécessairement la hausse des prix ; non, la hausse du salaire minimum ou du salaire réel ne provoque pas la hausse du chômage ; non, cette même hausse du salaire réel n’entraîne pas fatalement la baisse du taux de profit des entreprises ; non, la baisse des taux d’épargne ne déclenche pas la chute de l’investissement, le ralentissement de la croissance ou la hausse des taux d’intérêt ; et non, la flexibilité des prix ne ramène pas nécessairement l’économie vers l’équilibre optimum.      

On y trouve aussi une remise en question de concepts microéconomiques qu’en ce qui me concerne, j’ai toujours trouvé difficile à admettre, comme ces histoires à dormir debout de substitution entre capital et travail ou de courbes d’indifférences. Le comble étant atteint avec le marginalisme et la fable de la fixation des prix par la demande alors que toute mon expérience professionnelle est là pour prouver que, fondamentalement, ce sont les coûts qui font les prix.  

Je ne remercierai jamais assez l’auteur d’avoir eu la gentillesse de me faire parvenir un exemplaire de cet ouvrage qu’on ne trouve plus dans le commerce ce qui est assurément regrettable. C’est en réalité le premier manuel d’économie hétérodoxe qu’il m’ait été donné de lire et mon seul regret est de ne pas l’avoir connu plus tôt. Cela m’aurait évité les abîmes de perplexité dans lesquels m’ont plongé la lecture des manuels classiques.