Eco(dé)mystificateur

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dimanche, 22 janvier 2017

Mettre enfin l’intelligence au pouvoir

J’apprécie beaucoup Jacques Généreux. La preuve : il a droit à son tag sur ce blog. Pour autant, je ne savais pas qu’il venait de publier un nouvel opus et quand on me l’a offert récemment, je n’ai pas fait preuve d’un enthousiasme débordant, persuadé que j’avais déjà plus ou moins fait le tour du sujet et de ce qu’il pouvait avoir à dire. Grave erreur : « La déconnomie » est un ouvrage majeur qui apporte des éléments de réponses convaincants à la question qui me taraude de savoir pourquoi ceux qui nous gouvernent continuent d’appliquer des politiques vouées à l’échec alors que d’autres solutions existent. Comme l’écrit l’auteur, il s’agit ici de « résoudre une énigme, à savoir : la persistance et l’engouement des élites pour un système aussi économiquement inefficace qu’il est socialement scandaleux et écologiquement catastrophique »

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mardi, 23 juillet 2013

Splendeur du déficit budgétaire et misère de la rigueur

Ne vous arrêtez pas à son titre totalement inadapté – "Splendeurs et misères du libéralisme" – car c’est bien le seul défaut de l’ouvrage de l’économiste Michel Santi, par ailleurs tout à fait intéressant, notamment parce qu’écrit par un praticien de la finance qui nous explique comment, selon lui, l’économie devrait fonctionner. Dès les premières pages, le cadre est posé : "(…) les déficits publics ne doivent rencontrer aucun obstacle ni aucune limite, si ce n’est l’accomplissement de la raison même d’exister d’un Etat, à savoir le rétablissement du plein emploi et la stabilité des prix" et plus loin : "sans déficit public, pas de croissance".
Ces propos, que ne renierait pas le premier néochartaliste venu, constituent le postulat de base martelé tout au long du livre, à partir duquel Michel Santi dézingue les politiques d’austérité actuellement menées en Europe au nom d’une rigueur budgétaire que rien ne justifie, si ce n’est " les carences de nos modèles économiques qui n’intègrent pas la dette et qui, a fortiori, passent totalement sous silence ses effets." Dans une sorte de cri du cœur, il interroge : "Quand se rendra-t-on enfin compte que seule l’augmentation du chômage dégrade les déficits publics ?"

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samedi, 9 mars 2013

Caractéristiques de la monnaie en économie néoclassique et postkeynésienne

Je vous propose ci-après un tableau très bien fait, extrait du livre « L’économie postkeynésienne » de Marc Lavoie, dont j’ai parlé dans un billet précèdent.


vendredi, 15 février 2013

Visiblement, les experts du FMI n’ont pas lu Marc Lavoie...

...et ceux en charge de décider de la politique économique de l’Europe et notamment de son budget, non plus. Car si ils avaient lu "L’économie postkeynésienne", un petit livre très bien fait de la collection "Repères", ils auraient – on peut toujours rêver – peut-être guéri de cette maladie étrange qui leur fait régulièrement faire le contraire de ce qu’il faudrait. Comme le dit l’auteur, « la théorie postkeynésienne est un antidote contre la pensée unique. Pour qui veut contester l’économie dominante et s’opposer aux politiques d’austérité, la théorie postkeynésienne offre un utile support théorique »

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samedi, 15 décembre 2012

Moi, Jean-Edouard, chercheur à la BCE

J’ai déjà eu l’occasion par le passé d’échanger avec Jean-Edouard, le taulier du blog Mafeco et cela a toujours très rapidement tourné court. Ma dernière intervention n’a pas dérogé à la règle mais, après m’avoir en partie censuré sous le fallacieux prétexte que mon ton n’aurait pas été courtois, voilà qu’il a carrément supprimé la totalité de nos échanges. Je tiens donc la promesse que je lui avais faite à l’époque mais que je n’avais pas encore honorée: dénoncer l'attitude de quelqu'un qui revendique son profond désintérêt pour la chose monétaire et qui pourtant va être payé – grassement j’imagine et avec mes impôts – par la BCE pour faire de la "recherche". Je reconnais humblement qu’il fut un temps où le plaisir jubilatoire ressenti en me moquant des économistes, suffisait à mon bonheur. Arriver à les mettre en colère constituait une victoire que je savourais sans complexe. Cette époque est révolue, tout ça ne m’amuse plus. En fait, cela me désespère car une partie de nos problèmes vient de l’attitude de ces gens qui refusent toute remise en question et continuent de professer des théories qui nous ont conduit à la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Il est donc en définitive plus utile – bien que beaucoup plus difficile – de  chercher à comprendre comment ils fonctionnent, plutôt que de se foutre de leur gueule.      

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samedi, 10 novembre 2012

Théories Monétaires Post Keynésiennes

C’est encore un livre que m’a conseillé Marc Lavoie. « Théories Monétaires Post Keynésiennes » est un recueil de texte écrits par des auteurs divers (Davidson,  Moore, Wray, Lavoie, Parguez pour n’en citer que quelques uns)  mais qui traitent tous des différentes théories monétaires post keynésiennes. On y trouve une analyse novatrice et précise des rouages des systèmes monétaires et financiers : rôle des banques centrales, des institutions bancaires et de l’Etat, analyse de la création monétaire, de la politique monétaire, du chômage, des crises financières, etc…. Un des grands mérites de cet ouvrage est de constater que les écrits de Keynes sont plus que jamais d’actualités et qu’ils n’ont pas nécessairement livré tous leurs secrets.    J’aurais l’occasion de revenir sur certains des textes plus en détail et je vous propose ci-après la conclusion d’un texte de L.Randall WRAY qui insiste sur le lien étroit entre souveraineté monétaire et plein emploi.

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dimanche, 14 octobre 2012

Le pouvoir de la finance

C’est un de ces livres remarquables qu’il faut lire plusieurs fois pour en apprécier toute la puissance d’analyse. Il n’est pas spécialement récent puisqu’il a été publié en 1999. Il m’a été recommandé par l’économiste canadien Marc Lavoie et je ne peux que me réjouir d’avoir suivi ses conseils. L’auteur, André Orléan, est un de ces économistes qui, en plus de savoir compter, sait écrire, et qui a cette capacité appréciable de rendre intelligible au commun des mortels ce qui pourrait paraître parfois un peu abscons. En partant d’une explication minutieuse des phénomènes psychologiques à l’œuvre au sein des marchés financiers et notamment à la bourse, il montre comment, ce qu’il a pu appeler ultérieurement, "le fétichisme de la liquidité", n’est en fait que la conséquence d’une lutte acharnée pour la souveraineté : "finance et monnaie centrale sont aujourd’hui en conflit direct dans leur prétention commune à la souveraineté".  Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les marchés ne font pas n’importe quoi. Ils sont rationnels, à leur manière certes, mais ils le sont.

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vendredi, 24 août 2012

Le néochartalisme pour les nuls

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le néochartalisme ou Théorie Monétaire Moderne se trouve dans ce texte remarquable de Marc Lavoie intitulé  "The monetary and fiscal nexus of neo-chartalism: A friendly critical look" que je vous propose dans sa version française en annexe. Il nous propose une description de cette théorie de la monnaie qui s’appuie sur les impôts et qui repose sur quatre grands thèmes : la monnaie comme création de l’Etat, l’Etat comme employeur de dernier recours, l’importance de la politique budgétaire et enfin, dernier thème sur lequel se concentre l’article, les mécanismes du système de compensation et de règlement. L’un des grands intérêts de ce texte, et non des moindre, – au-delà de l’analyse qu’il propose des différentes écoles hétérodoxes (postkeynésiens horizontalistes, circuitistes, néochartalistes, …) – est de comparer le fonctionnement du système bancaire dans différents pays en insistant sur les rôles et les différents comportements des banques centrales et sur l’importance fondamentale de la souveraineté monétaire. Un sujet plus que jamais d’actualité …

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lundi, 30 juillet 2012

Monnaie endogène ou monnaie exogène : le débat fondamental

C’est sur le blog Frapper monnaie que j’ai découvert la traduction d’un entretien tout à fait intéressant avec Marc Lavoie, économiste canadien dont je devrais reparler très prochainement. Un passage particulier a attiré mon attention, celui où Lavoie explique en quelques mots pourquoi les économistes classiques s’entêtent à raconter des salades sur la monnaie et comment ils adaptent la réalité pour la faire coller à leurs théories fumeuses. On comprend mieux pourquoi la question de savoir si la monnaie est endogène ou exogène dépasse le simple débat académique et touche en fait aux fondements même des théories économiques et aux enjeux qu’elles recouvrent. 

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