Rien de très nouveau donc dans l’exposé liminaire qui insista sur ce qui commence à être connu maintenant, à savoir que la crise financière globale est née en grande partie des failles de la régulation bancaire.  On eut aussi la confirmation de la puissance du lobby bancaire qui réussit à imposer ses méthodes notamment lors de la mise en place des règles dites de Bâle et qui s’évertua récemment à rendre la réforme bancaire en cours tout à fait inoffensive. Mais comment s’étonner de tout cela quand on sait que dans le système français, les serviteurs de l’Etat n’aspirent qu’à une chose : pantoufler dans un grande banque. La collusion entre politiques et banquiers est une des causes de nos malheurs.

Partisane affirmée d’une vraie séparation des activités bancaires, Laurence Scialom rappela que sa principale justification était d’éviter que les activités de marchés des banques ne bénéficient de la garantie publique qui doit être réservée à la partie vitale de l’activité bancaire, à savoir la gestion des dépôts. Elle signala aussi quelque chose qui ne paraissait pas évident, à savoir que les agences de notation utilisent deux notes différentes dont une qui prend en compte le niveau de soutien de l’état. On voit ainsi la perversion qu’il y a à laisser dans une même structure les activités spéculatives et celles indispensables au fonctionnement de l’économie, ces dernières faisant bénéficier aux premières de tous les avantages liés à leur caractère vital.        

Je n’ai pas eu l’occasion de demander à l’oratrice ce qu’elle pensait du  100 % monnaie comme solution possible pour mettre fin aux crises financières. Le contexte ne s’y prêtait pas et j’ai eu peur de passer pour un  de ces illuminés qui va de réunion en réunion avec son obsession en bandoulière. J’ai néanmoins posé la question sur une autre de mes obsessions, à savoir l’utilité des fonds propres dans le cas d’une banque. Bien que semblant surprise par mon interrogation, elle confirma que, pour les banques, la seule utilité des fonds propres était de pouvoir faire passer les pertes éventuelles aux actionnaires.

Je n’ai pas non plus eu le courage l’occasion de l’interroger sur un passage du texte préparatoire qui nous avait été transmis (voir annexe) où elle écrit que les banques « doivent emprunter pour financer la différence entre les prêts qu’elles octroient et les dépôts qu’elles collectent ». J’aurais aimé dissiper le doute instillé par cette phrase sur la conception des mécanismes de création monétaire de la responsable du Master 2 « Recherche Banques Monnaie Marchés ».  Mais je n’imagine pas une seconde qu’il puisse y avoir méprise de la part de quelqu’un qui, si j’ai bien compris, collabore par ailleurs avec Gaël Giraud, auteur d’un texte (voir annexe) où il appelle à rendre le monopole de la création monétaire aux banques centrales.