C’est Laurent Jeanneau dans le n°300 d’Alternatives Economiques qui nous le dit : « Aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en France et en Europe, les banques ont renoué avec les rémunérations indécentes (…). Finis les scrupules, le temps du faste est revenu. Après deux années de très relative modération, pour cause de crise financière, Wall Street renoue avec les niveaux de rémunérations faramineux (…). En Europe, les montants en jeu sont un peu moins extravagants, mais les mauvaises habitudes ont repris là aussi. Bob Diamond, PDG de la banque Barclays, a été explicite : " Le temps des remords et des excuses [doit] se terminer ", a-t-il plaidé devant les parlementaires britanniques, le 11 janvier dernier. »

Dans « Une monnaie nationale complémentaire – pour relever les défis humains et écologiques », A.J. Holbecq nous donne à méditer cette comparaison qui donne le vertige : « Ce qui s’est passé au cours de l’année 2009 est édifiant. Le système bancaire mondial, secouru par les divers plans de sauvetage nationaux, s’est précipité vers ses anciennes amours : la spéculation. (…) Résultat, des bénéfices record en un an permettant de distribuer aux traders de Wall Street 145 milliards de bonus, soit plus que l’aide internationale aux pays pauvres »

Enfin c’est Marc Florentino dans La Tribune.fr qui nous le confirme : « Rien n'a changé depuis la crise de 2008. Malgré les promesses. Malgré les grandes envolées anti-Wall Street d'Obama, anticapitalistes de Sarkozy et antibonus-spéculations-hedge funds des G20 successifs, la fête continue sur les marchés financiers. (…) Les bonus n'ont pas disparu. Ils ont augmenté. Les paradis fiscaux n'ont pas disparu. Ils ont prospéré. La spéculation n'a pas été réglementée, elle s'est amplifiée. Les banques n'ont pas arrêté de spéculer pour compte propre, au contraire, c'est là qu'elles gagnent aujourd'hui tout leur argent. Et les hedge funds n'ont pas été bridés, ils connaissent une hégémonie sans précédent. Ce sont même les maîtres du monde d'après... »

Il n’y a rien à rajouter. Tout est dit de notre impuissance et de notre soumission. C’est désespérant.