Je reprends in extenso la conclusion de l’article :

Ce que Bâle 3 fera :

·         Augmenter les fonds propres des banques

·         Limiter les actifs des banques par rapport à leurs fonds propres

·         Assurer que les banques disposent de liquidités suffisantes

·         Renforcer les banques individuellement

Ce que Bâle 3 ne fera pas :

·         Supprimer l’aléa moral

·         Remédier au risque systémique

On constate donc que, au mieux, Bâle 3 ne sert pas à grand-chose – au-delà de  laborieusement tenter d’améliorer le système tel qu’il est – puisque nous laissant toujours sous la menace du risque systémique, et que au pire, ces mesures sont nuisibles. C’est la thèse que défend de manière très détaillée et très convaincante Bernard Vallageas dans un article (en Anglais) intitulé « Bâle 3 et l’augmentation des exigences en matière de fonds propres : l’entêtement dans l’erreur et pourquoi "ça" recommencera » (voir annexe 2) :   

"Depuis la libéralisation des années 80, le comité de Bâle veut renforcer le capital des banques et leurs autres ressources permanentes dans le but d'accroître leur sécurité financière, tout comme l'accroissement de leurs capitaux permanents renforce la sécurité financière des entreprises industrielles. Mais le capital d'une banque n'a aucun rôle dans sa sécurité ni dans la création monétaire. Au contraire nous montrons que l'accroissement des capitaux permanents des banques entraîne une décroissance de ceux des entreprises industrielles et de la titrisation. Aussi ce renforcement est nuisible et pour que le secteur financier travaille dans l'intérêt de toute l'économie, il faut séparer les banques de dépôt des autres institutions financières, renforcer le contrôle des banques et reconnaître qu'elles n'ont pas besoin de capital et donc pas besoin de propriétaires."

Enfin, pour conclure en tenant ma promesse faite en introduction de donner libre cours à mes perversions, je dois avouer que certaines formulations du texte publié par Finance Watch m’ont amené à soupçonner un gros malentendu à propos du fonctionnement du système bancaire. Il est communément admis que, moyennant le respect de certaines règles, les banques commerciales créent la monnaie selon l’adage bien connu que les crédits font les dépôts. Or il me semble, sans toutefois en être sûr, que l’auteur du texte ne partage pas ce point de vue. Et c’est loin d’être secondaire puisque Vallageas pense que ceux qui défendent l’exigence de fonds propres pour les banques commerciales ont tout simplement oublié – pour peu qu’ils ne  l’aient jamais su – qu’elles créent la monnaie !

J’ai demandé des clarifications  sur le site de l’association, en donnant les références des passages incriminés (voir annexe 3). J’attends la réponse !