Ne vous arrêtez pas à son titre
totalement inadapté – "Splendeurs et misères du libéralisme" – car
c’est bien le seul défaut de l’ouvrage de l’économiste Michel Santi, par ailleurs
tout à fait intéressant, notamment parce qu’écrit par un praticien de la
finance qui nous explique comment, selon lui, l’économie devrait fonctionner. Dès
les premières pages, le cadre est posé : "(…) les déficits publics ne doivent rencontrer aucun obstacle ni
aucune limite, si ce n’est l’accomplissement de la raison même d’exister d’un
Etat, à savoir le rétablissement du plein emploi et la stabilité des prix"
et plus loin : "sans
déficit public, pas de croissance".
Ces propos, que ne renierait pas
le premier néochartaliste venu, constituent le postulat de base martelé tout au
long du livre, à partir duquel Michel Santi dézingue les politiques d’austérité
actuellement menées en Europe au nom d’une rigueur budgétaire que rien ne
justifie, si ce n’est " les carences
de nos modèles économiques qui n’intègrent pas la dette et qui, a fortiori,
passent totalement sous silence ses effets." Dans une sorte de cri du
cœur, il interroge : "Quand se
rendra-t-on enfin compte que seule l’augmentation du chômage dégrade les
déficits publics ?"