Le jour où j’ai fait fuir Karine Berger et énervé Laurence Parisot
Par RST le mercredi, 15 octobre 2014, 21:37 - Polémique - Lien permanent
Ce n’est pas tous les jours que
l’on a l’occasion
de couvrir de goudron et de plumes de se payer deux
magnifiques spécimens de ces oligarques qui nous gouvernent. Cette occasion je
l’ai eue aujourd’hui, mercredi 15 octobre 2014, lors du
colloque organisé par l’IRIS sur lequel je reviendrai dans un prochain
billet. Et je ne l’ai pas laissée passer !
Ma première victime, Karine
Berger (Députée des Hautes-Alpes, secrétaire nationale à l’Économie du Parti
socialiste, membre de la Commission des Finances) s’exprimait après le fort
sympathique cocktail déjeunatoire offert par l’IRIS – auquel j’ai largement
fait honneur notamment au niveau de l’excellent vin rouge – dans le cadre de la
table ronde consacrée aux économies réelles et virtuelles. Quand vint le tour
des questions, je lui ai demandé, faisant le lien avec les débats de la
matinée, pourquoi elle avait vidé la réforme bancaire de sa substance en lui
citant les propos d’un des intervenants de la matinée – Jérome Cazes qui
n’était plus dans la salle – et qui avait écrit en 2012 dans les Echos :
"Et c’est bien parce que le lobby
bancaire est passé par là que votre proposition a été vidée de tout contenu. "
Qu’il me soit permis, à ce stade
de mon récit, de faire une parenthèse et de remercier, en vrac, Black Berry,
Google et Olivier Berruyer dont l’usage combiné m’a permis de retrouver, en
live, le texte
publié sur le blog Les-Crises.fr dont j’ai tiré la citation ci-dessus,
citation qui a entraîné une réaction épidermique de l’élue. La dame, en effet,
a tenté de jouer à la vierge effarouchée, outragée qu’on ose l’attaquer ainsi
et me reprochant de ne pas être objectif. Je lui ai rapidement coupé la parole
pour la ramener face à ses responsabilités en lui signalant que j’étais un
simple citoyen qui posait une question et en lui demandant de réserver ses
diversions puériles à ses collègues politiciens. Elle a vaguement tenté de se
justifier en défendant la soi disant efficacité de la réforme avant de
s’éclipser, sans attendre la fin. Nous avons appris par la suite de la bouche
du modérateur qu’elle avait piscine qu’elle avait justifié son départ
précipité en prétextant devoir assister aux débats à l’Assemblée Nationale. Ben
voyons : elle s’était bien gardée de prévenir à l’avance comme c’est
l’usage dans ce genre d’événement !
Ma deuxième victime du jour fut
Laurence Parisot (Vice-présidente du Directoire du groupe IFOP et surtout ex
patronne du MEDEF). Reprenant la parole après les exposés des intervenants
s’interrogeant sur les nouveaux modèles économiques, je commençais par annoncer
que j’avais trois remarques et une question. Ma première remarque consistait à signaler
que, contrairement à ce qui avait pu être dit par certains, l’Etat ne pouvait
pas être géré sur le modèle du "bon père de famille" et que la dette
ce n’était pas mal par définition. Dans ma deuxième remarque, j’affirmais que
la France, à l’image d’autres pays comme la Suisse ou la Corée du Sud, pouvait
s’en sortir seule et que le protectionnisme ce n’était pas la guerre. Enfin,
troisième remarque qui allait déclencher la colère de madame Parisot, je notais
que ses propositions au niveau des nouveaux modèles se résumaient au choix
entre le système chinois, totalitaire, et le low cost dont elle venait de
vendre les avantages. Si quelques rires se faisaient entendre dans la salle et
les sourirent apparaissaient sur les visages de Jacques Généreux et Benoit
Hamon, présents à la tribune, l’ex-patronne du MEDEF visiblement très en
colère, me coupait la parole, me reprochant ma mauvaise foi et niant avoir tenu
de tels propos. Je passais outre ses récriminations et posais ma
question : quid de la démocratie dans les entreprises.
J’eus ensuite le plaisir de
constater que Généreux rebondissait sur certains aspects de mon intervention et
que Parisot se sentait obligée de traiter le problème de la démocratie dans les
entreprises. Je n’étonnerai personne en disant qu’elle fut loin de me
convaincre.
Vous me direz que je me contente de peu, mais, avoir été en mesure de porter publiquement la contradiction à ce genre de personnages représente une vraie satisfaction pour moi. Je regrette simplement de n’avoir eu affaire qu’à des femmes. On va sûrement m’accuser de sexisme.