Ma première victime, Karine Berger (Députée des Hautes-Alpes, secrétaire nationale à l’Économie du Parti socialiste, membre de la Commission des Finances) s’exprimait après le fort sympathique cocktail déjeunatoire offert par l’IRIS – auquel j’ai largement fait honneur notamment au niveau de l’excellent vin rouge – dans le cadre de la table ronde consacrée aux économies réelles et virtuelles. Quand vint le tour des questions, je lui ai demandé, faisant le lien avec les débats de la matinée, pourquoi elle avait vidé la réforme bancaire de sa substance en lui citant les propos d’un des intervenants de la matinée – Jérome Cazes qui n’était plus dans la salle – et qui avait écrit en 2012 dans les Echos : "Et c’est bien parce que le lobby bancaire est passé par là que votre proposition a été vidée de tout contenu. "
Qu’il me soit permis, à ce stade de mon récit, de faire une parenthèse et de remercier, en vrac, Black Berry, Google et Olivier Berruyer dont l’usage combiné m’a permis de retrouver, en live, le texte publié sur le blog Les-Crises.fr dont j’ai tiré la citation ci-dessus, citation qui a entraîné une réaction épidermique de l’élue. La dame, en effet, a tenté de jouer à la vierge effarouchée, outragée qu’on ose l’attaquer ainsi et me reprochant de ne pas être objectif. Je lui ai rapidement coupé la parole pour la ramener face à ses responsabilités en lui signalant que j’étais un simple citoyen qui posait une question et en lui demandant de réserver ses diversions puériles à ses collègues politiciens. Elle a vaguement tenté de se justifier en défendant la soi disant efficacité de la réforme avant de s’éclipser, sans attendre la fin. Nous avons appris par la suite de la bouche du modérateur qu’elle avait piscine qu’elle avait justifié son départ précipité en prétextant devoir assister aux débats à l’Assemblée Nationale. Ben voyons : elle s’était bien gardée de prévenir à l’avance comme c’est l’usage dans ce genre d’événement !
Ma deuxième victime du jour fut Laurence Parisot (Vice-présidente du Directoire du groupe IFOP et surtout ex patronne du MEDEF). Reprenant la parole après les exposés des intervenants s’interrogeant sur les nouveaux modèles économiques, je commençais par annoncer que j’avais trois remarques et une question. Ma première remarque consistait à signaler que, contrairement à ce qui avait pu être dit par certains, l’Etat ne pouvait pas être géré sur le modèle du "bon père de famille" et que la dette ce n’était pas mal par définition. Dans ma deuxième remarque, j’affirmais que la France, à l’image d’autres pays comme la Suisse ou la Corée du Sud, pouvait s’en sortir seule et que le protectionnisme ce n’était pas la guerre. Enfin, troisième remarque qui allait déclencher la colère de madame Parisot, je notais que ses propositions au niveau des nouveaux modèles se résumaient au choix entre le système chinois, totalitaire, et le low cost dont elle venait de vendre les avantages. Si quelques rires se faisaient entendre dans la salle et les sourirent apparaissaient sur les visages de Jacques Généreux et Benoit Hamon, présents à la tribune, l’ex-patronne du MEDEF visiblement très en colère, me coupait la parole, me reprochant ma mauvaise foi et niant avoir tenu de tels propos. Je passais outre ses récriminations et posais ma question : quid de la démocratie dans les entreprises.
J’eus ensuite le plaisir de constater que Généreux rebondissait sur certains aspects de mon intervention et que Parisot se sentait obligée de traiter le problème de la démocratie dans les entreprises. Je n’étonnerai personne en disant qu’elle fut loin de me convaincre.      

Vous me direz que je me contente de peu, mais, avoir été en mesure de porter publiquement la contradiction à ce genre de personnages représente une vraie satisfaction pour moi. Je regrette simplement de n’avoir eu affaire qu’à des femmes. On va sûrement m’accuser de sexisme.