Eco(dé)mystificateur

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi, 23 décembre 2015

Quand Adair Turner recommande le recours au financement monétaire (billet invité)

Dans l’émission Les P’tits Bateaux, diffusée chaque dimanche soir sur France Inter, des enfants posent les questions qui leur passent par la tête à des spécialistes qui leur répondent. L’émission est toujours passionnante car ces questions nous nous les sommes tous posées un jour avant de les avoir, sous le poids des habitudes et du quotidien, rangées dans un coin de notre tête pour ne plus jamais nous les poser. Il y a 3 ans, au cours de l’une de ces émissions, une petite fille demanda pourquoi « puisque ce sont les hommes qui fabriquent l’argent [on ne pourrait pas] en fabriquer plus et aider tous ceux qui en ont besoin, et supprimer la pauvreté ».

Lire la suite...

lundi, 14 décembre 2015

Un homme (toujours) utile (2/2)

Comme convenu, voici la suite de ma note de lecture concernant le dernier ouvrage de Pierre-Noël Giraud. Autant son utilité n’est plus à démontrer quand il s’agit d’analyser la situation actuelle et d’imaginer notre futur avec plus ou moins d’optimisme, autant lorsqu’il s’agit de proposer les moyens d’aller de l’une à l’autre – que l’on choisira brillant de préférence – la question peut être posée de savoir à quoi joue exactement notre polytechnicien, passé le stade de la simple provocation. Comment en effet interpréter autrement ce genre de prédiction ? : « Les Africains et les Africaines n’échapperont pas, s’ils veulent s’extraire de l’inutilité rurale et surtout urbaine, aux sweat shops, aux semaines de 7 jours, aux dortoirs d’usine surpeuplés, aux contremaîtres brutaux, aux salaires de subsistance ».  

Lire la suite...

dimanche, 13 décembre 2015

Un homme (très) utile (1/2)

Pierre-Noël Giraud peut sans conteste revendiquer le titre d’homme utile. Son dernier ouvrage intitulé « L’Homme inutile » et sous-titré « Du bon usage de l’économie » fait partie de ces livres qu’il faut avoir lu si l’on veut comprendre le fonctionnement de nos sociétés et tenter d’anticiper ce qui nous attend pour espérer pouvoir réagir si nécessaire. Giraud a cette capacité, à partir de l’analyse économique qu’il fait du monde actuel, de nous proposer sa vision du futur en fonction des politiques qui seront mises en œuvre. Et ça décoiffe, qu’on en juge par cette prédiction de notre professeur d’économie qui, rappelons-le, est ingénieur de formation : « Une humanité de 4 milliard d’individus à la fin du XXIIe siècle, ayant engrangé près de deux siècles de progrès techniques supplémentaires, vivra très bien, si elle le veut, sur une planète dont la température moyenne aura augmenté de 4 à 5°C » !

Lire la suite...

mercredi, 11 novembre 2015

Marc Roche, le déçu du capitalisme qui n’arrive pas à se défaire de sa fascination pour la finance

J’avais lu lors de sa sortie en 2010 – Dieu que le temps passe vite – l’ouvrage que Marc Roche a consacré à Goldman Sachs intitulé « La Banque ». J’avais exprimé à l’époque mon scepticisme quant à l’intérêt de ce livre, ne voyant pas très bien où le journaliste financier voulait en venir et à partir de quels arguments. J’ai lu récemment « Les banksters » du même auteur et je peux maintenant me faire une idée plus précise sur la démarche de celui qui se revendique comme un déçu du capitalisme.

Lire la suite...

dimanche, 21 juin 2015

De l’urgence de poser à nouveau la question monétaire

C’est un petit livre qui m’a été recommandé par mon ami André-Jacques Holbecq. « L’hydre mondiale – L’oligopole bancaire » de l’économiste François Morin se lit facilement et rapidement. C’est un cri d’alarme dont l’objectif est de dénoncer l’emprise de la finance sur nos existences, emprise exercée à travers une poignée de banques systémiques – moins d’une trentaine sur les 40 000 exerçant actuellement dans le monde et 11 pour le noyau dur – constituées  en un oligopole bancaire dont la puissance économique et politique nous prive des moyens d’empêcher l’avènement imminent d’un cataclysme d’ampleur inédite.

Lire la suite...

dimanche, 14 juin 2015

L’Etat punitif comme mode de gouvernement des inégalités

J’ai toujours eu un gros problème : je suis une feignasse ! Plutôt donc que de passer du temps à rédiger une note de lecture sur un livre essentiel consacré au système carcéral, je me suis contenté d’en proposer un passage qui résume bien, selon moi, l’analyse centrale.
Si vous voulez comprendre pourquoi les prisons se remplissent alors que la criminalité n’augmente pas nécessairement en proportion, comment la chaine pénale entraine une surreprésentation des milieux populaires et  des minorités ethno raciales en milieu carcéral, prendre conscience que la privation de liberté n’est en réalité pas le seul châtiment réservé aux détenus, ou être convaincu des dégâts de la politique du chiffre et de la mise en place des peines plancher, lisez « L’ombre du monde – Une anthropologie de la condition carcérale » de Didier Fassin.

Lire la suite...

vendredi, 8 mai 2015

Qu'avons nous retenu de "Notre jeunesse" ?

Charles Péguy était, on le sait, l’un des écrivains préférés d’un autre Charles, le Général de Gaulle. Je me devais donc de m’intéresser un jour ou l’autre à cet auteur. Le hasard m’a récemment mis entre les mains « Notre jeunesse », publié en 1910. C’est un ouvrage qui se lit facilement. Le style est agréable quoique particulier  notamment parce que Peguy use et abuse des répétions et des synonymes. Il peut parfois paraitre partiellement obscur car très lié au contexte politique de l’époque et notamment aux conséquences de l’affaire Dreyfuss. Mais il surprend le lecteur attentif par une modernité qui peut laisser penser que rien n’a vraiment changé depuis un siècle. Je vous propose ci-après quelques citations.

Lire la suite...

samedi, 25 avril 2015

Peur de l'autre ou peur du semblable ?

« À l'heure où s'exacerbent les extrémismes, où attentats, guerres civiles, répressions font rage, on a tôt fait d'assimiler cette violence inouïe au choc des cultures et à la peur de la différence. Prenant l'exact contrepied du discours ambiant, l'un des plus grands intellectuels américains contemporains bouscule les idées reçues et relance le débat : c'est de la peur du semblable que naît la violence. Convoquant aussi bien la philosophie que la psychanalyse freudienne et les sciences humaines, Russell Jacoby revisite cinq mille ans d'Histoire, du mythe fondateur d'Abel et Caïn à la Saint-Barthélemy, de la Shoah au génocide rwandais, et propose de nouvelles pistes de réflexion passionnantes. Pourquoi les guerres civiles sont-elles les plus meurtrières ? Comment expliquer que les massacres les plus abominables aient été perpétrés par des bourreaux proches de leurs victimes ? Aurions-nous plus à craindre de notre propre voisin ? Aujourd'hui plus que jamais, il y a urgence à interroger les ressorts de la violence, pour mieux œuvrer pour la paix. »

Quatrième de couverture de « Les ressorts de la violence – Peur de l’autre ou peur du semblable ? » de Russell Jacoby

Lire la suite...

lundi, 6 avril 2015

Et s’il était le ministre de l’Economie de la France, que ferait le banquier du diable ?


C’est la question que 20minutes.fr a posé à l’économiste Jean-François Bouchard, auteur d’une biographie passionnante de Hjalmar Schacht intitulée « Le banquier du diable ». Celui que l’auteur n’hésite pas à qualifier de « plus grand des économistes du XXe siècle » - mais aussi de « salaud ordinaire » - fut indéniablement, grâce à son génie en matière économique et financière, à l’origine de la puissance d’Adolf Hitler auquel il s’opposa ensuite, ce qui lui vaudra d’être déporté en camp de concentration. Dans la deuxième partie de sa vie, il fut l’artisan du succès économique de nombreux pays en voie de développement. Pouvons-nous aujourd’hui tenter d’imaginer, sans pour autant passer pour des nostalgiques du III ème Reich , quelles seraient les recommandations de celui qui sauva à plusieurs reprises l’Allemagne de la ruine ?

Lire la suite...

mardi, 23 décembre 2014

L’imposture économique

Lors de la soirée de lancement du livre de Steve Keen, le 8 octobre dernier, j’eus l’occasion de demander à l’économiste Australien ce qu’il pensait de la Modern Money Theory (MMT) ou néochartalisme en français. Il me répondit en utilisant la métaphore de l’éléphant : il a trouvé un morceau de l’animal qui est dans la pièce et les néochartalistes en ont trouvé un autre mais ils n’ont pas encore convergé vers la bête dans sa totalité, alors que les néoclassiques eux, nient tout bonnement la présence d’un éléphant ! Cette réponse balaya les dernières hésitations que je pouvais avoir à acheter son livre, déjà convaincu que j’étais que l’économie est une imposture. Je ne peux aujourd’hui, après l’avoir lu, que me réjouir de cette acquisition, et pas seulement parce qu’elle est dédicacée par son auteur.

Lire la suite...

- page 2 de 7 -