Eco(dé)mystificateur

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dimanche, 21 juin 2015

De l’urgence de poser à nouveau la question monétaire

C’est un petit livre qui m’a été recommandé par mon ami André-Jacques Holbecq. « L’hydre mondiale – L’oligopole bancaire » de l’économiste François Morin se lit facilement et rapidement. C’est un cri d’alarme dont l’objectif est de dénoncer l’emprise de la finance sur nos existences, emprise exercée à travers une poignée de banques systémiques – moins d’une trentaine sur les 40 000 exerçant actuellement dans le monde et 11 pour le noyau dur – constituées  en un oligopole bancaire dont la puissance économique et politique nous prive des moyens d’empêcher l’avènement imminent d’un cataclysme d’ampleur inédite.

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mercredi, 31 décembre 2014

Du modèle dynamique stochastique d’équilibre général

Pour finir l’année en beauté, je vous propose, résumé en quelques mots par Steve KEEN dans « L’imposture économique », la description du modèle sur lequel se base la théorie économique dominante notamment enseignée dans nos universités. Cela peut paraitre caricatural mais c’est hélas la triste réalité.  

« Cela [les fondements de la macroéconomie néoclassique] conduisit à un modèle macroéconomique  reposant sur un consommateur unique, qui est immortel, consomme la production de l’économie, à savoir un bien unique produit par une entreprise unique, que l’agent possède, dans laquelle il est l’unique employé et où il se paye un profit équivalent à la productivité marginale du capital et un salaire égal à la productivité marginale du travail, après avoir décidé la quantité de travail qu’il propose de manière à maximiser son utilité sur un horizon temporel infini, qu’il est d’ailleurs capable d’anticiper rationnellement et de prédire avec exactitude. L’économie serait toujours à l’équilibre sauf au moment de "chocs technologiques" inattendus qui changent les capacités productives de l’entreprise (ou qui modifient les préférences de consommation de l’agent) et qui poussent temporairement le consommateur/travailleur/capitaliste unique à modifier ses heures de travail. Toute réduction des heures de travail  est un acte volontaire. De ce fait, l’agent représentatif n’est jamais involontairement au chômage, il prend juste un peu plus de loisir. Et il n’existe ni banques, ni dettes ni même en fait de monnaie, dans ce modèle.
Vous croyez que je blague ? J’aimerais bien ! Il suffit de lire le résumé que donne Robert Solow de ces modèles – initialement appelés modèles des "cycles réels" et qui prirent le nom, avec le temps de modèles "dynamiques stochastiques d’équilibre général" : (…) »  

mardi, 23 décembre 2014

L’imposture économique

Lors de la soirée de lancement du livre de Steve Keen, le 8 octobre dernier, j’eus l’occasion de demander à l’économiste Australien ce qu’il pensait de la Modern Money Theory (MMT) ou néochartalisme en français. Il me répondit en utilisant la métaphore de l’éléphant : il a trouvé un morceau de l’animal qui est dans la pièce et les néochartalistes en ont trouvé un autre mais ils n’ont pas encore convergé vers la bête dans sa totalité, alors que les néoclassiques eux, nient tout bonnement la présence d’un éléphant ! Cette réponse balaya les dernières hésitations que je pouvais avoir à acheter son livre, déjà convaincu que j’étais que l’économie est une imposture. Je ne peux aujourd’hui, après l’avoir lu, que me réjouir de cette acquisition, et pas seulement parce qu’elle est dédicacée par son auteur.

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mardi, 9 décembre 2014

Je suis d’accord avec Jean Tirole : faisons comme la Suède

Notre tout récent «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel »,  Jean Tirole (l’homme qui en janvier 2012 ne voyait pas de crise mondiale grave !) a récemment recommandé que la France suive l’exemple de la Suède. Cela peut paraitre surprenant mais je suis d’accord avec celui que Jean Gadrey a décrit comme « l’un des plus brillants représentants de l’économie néolibérale, un des plus fervents défenseurs de la logique du marché concurrentiel contre les insupportables interventions étatiques, contre le droit du travail, contre les contraintes bureaucratiques imposées aux grandes entreprises et aux banques, lesquelles financent une bonne partie de ses recherches et de son salaire »,  mais bien évidemment, pas pour les raisons qu’il avance.

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samedi, 8 novembre 2014

Je suis une source de Wikipédia

Une polémique a récemment agité le petit monde de l’encyclopédie collective suite à la suppression de la page consacrée à la Théorie Relative de la Monnaie sur laquelle j’ai eu l’occasion de dire ce que pensais ici. Arrêt sur Images s’en était fait l’écho et je suis tombé par hasard sur un billet publié sur le blog du dénommé Autheuil qui résume bien la situation et justifie pleinement, selon moi, la décision de Wikipédia.

En fait tout ce qui précède n’est qu’un vulgaire prétexte pour, ne pouvant décemment pas faire un billet rien que pour ça, signaler subrepticement qu’Eco(dé)mystificateur est une source officielle de Wikipédia. J’en veux pour preuve le nota au bas de la page consacrée à Robert Dautray qui renvoie à l’article que je lui avais consacré. Etonnant, non ?

vendredi, 24 octobre 2014

C’est compliqué, l’économie !

J’ai déjà eu l’occasion de parler du colloque organisé par l’IRIS sur le thème du système financier international. Après avoir fait part de mes démêlés avec de dignes représentants de ce qu’Olivier Berruyer a récemment appelé sur son blog, la cacocratie,  je voudrais revenir sur les interventions de ceux qui m’ont paru avoir quelque chose de pertinent à dire. Et je commencerai avec Kemal Dervis qui fut notamment ministre de l’Economie de Turquie.

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lundi, 29 septembre 2014

Théorie monétaire : séparer le bon grain de l’ivraie

J’ai donc visionné les 2 heures 44 du débat entre Etienne Chouard, Jean-Baptiste Bersac et Stéphane Laborde. Ma première surprise a été de constater que, malgré la longueur de la vidéo, le temps est passé très vite, preuve que ce débat présente un intérêt certain. Deuxième surprise, j’ai failli m’intéresser à la TRM, la Théorie Relative de la Monnaie, inventée et présentée par Stéphane Laborde. Je dis "failli" parce que, le naturel revenant au galop, Laborde a su se montrer assez odieux sur la fin du débat, poussé dans ses derniers retranchements et surtout dans ses contradictions, pour enlever à quiconque de raisonnablement constitué, l’envie de faire un effort pour le comprendre. Et ça tombe plutôt bien puisque, comme il le dit lui-même, il ne veut pas que les gens le suivent et il se fout de 2014, ce qui l’intéresse c’est la prochaine crise financière de … 2094 !

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mardi, 9 septembre 2014

Philosophie de l’argent

Ca y est, c’est fait : je viens de finir les six cent soixante deux pages de « Philosophie de l’argent » de Georg Simmel. C’est un des livres les plus difficiles qu’il m’ait été donné de lire et j’avoue humblement ne pas avoir tout compris. Il n’y a visiblement rien de surprenant à cela puisque les recensions que j’ai pu trouver sur le net confirment le caractère ardu de cet ouvrage. Monique Abellard dans Alternatives Economiques le recommande à un public motivé (sic) tandis que Philippe Barbereau dans Emulations signale  que "l’ouvrage a de quoi dérouter le lecteur-impatient-qu’on-en-vienne-aux-faits." On comprendra donc que je ne m’aventure pas ici dans la rédaction d’une note de lecture mais que je me contente de renvoyer à celles déjà publiées.

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samedi, 21 juin 2014

La vérité sur la création monétaire par les banques commerciales

Rien de fondamentalement nouveau dans le remarquable article de Simone Wapler intitulé « Une vérité désagréable : vous payez des intérêts sur de l’argent qui n’existe pas » publié sur La Chronique Agora, si ce n’est la formulation qui a le mérite d’être d’une limpidité éblouissante. On peut difficilement faire plus clair et simple à comprendre.

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dimanche, 27 avril 2014

Une adresse européenne, par Frédéric Lordon

«Nous voulons faire une monnaie commune européenne restituant toutes ses possibilités à la politique économique. Avant de pouvoir refaire, il va falloir défaire. La construction institutionnelle d’une monnaie commune ne se fera pas dans le dos des peuples, elle ne peut avoir de légitimité que par validation référendaire, elle ne se fera donc pas en un week-end obscur, mais au grand jour et en prenant le temps qu’il lui faut. Par conséquent, nous devons sortir de l’euro et revenir à nos monnaies nationales respectives comme base du nouveau départ européen.

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