Comme indiqué sur le blog Monde sensible et sciences sociales,  le livre de Simmel « permet notamment de comprendre quels ont pu être les effets de la monétarisation sur les sociétés humaines, effets économiques mais surtout culturels ». Pour M. Abellar citée plus haut, l’auteur « présente les rapports sociaux dans leur dualité: dans la vie moderne, l'argent est source de libération et d'aliénation pour l'individu. Il expose également en quoi il est facteur d'interaction: l'individu s'affranchit de ses liens immédiats et peut se rapprocher ainsi de milieux sociaux plus éloignés. Son analyse constitue une réserve de thèmes et d'idées dans laquelle nombre d'auteurs ont puisé, comme Max Weber, Robert Park… » On pourrait rajouter à cette liste, Michel Aglietta et André Orléan qui le citent à plusieurs reprises dans leur ouvrage de référence  « La monnaie entre violence et confiance ».

Bien que publié pour la première fois en 1900, le livre de Simmel n’en reste pas moins terriblement d’actualité 114 ans plus tard et le lecteur courageux y trouvera de nombreux sujets de réflexion qui méritent que l’on fasse l’effort de lire cet ouvrage. Comme l’écrit P. Barbereau : «(…) la lecture de l’œuvre de Simmel conserve, près d’un siècle après sa publication, tout son intérêt ; surtout pour sa dimension inventive et pour le foisonnement d’hypothèses et de pistes de recherche ou simplement de réflexion qu’elle ne manque pas de susciter dans l’esprit du lecteur. » On comprendra notamment pourquoi la monnaie a pu être qualifié de fait social.