Contrairement à Gentil Troll Jean Tirole, ce n’est pas parce que la Suède, comme l’Allemagne, a fait beaucoup de réformes, que je préconise de suivre son exemple mais parce qu’elle a conservé sa monnaie. Je recommande donc, afin de suivre les prescriptions de notre gloire nationale, de reprendre le contrôle de notre monnaie. Cela nous permettra notamment un pilotage bien plus efficace de l’économie à travers un contrôle des taux d’intérêts et une meilleure maitrise de la dette. En effet, comme le démontre le néochartalisme, et contrairement à ce que croit la plupart des gens, dans un pays souverain qui a le contrôle de sa monnaie, ce ne sont pas les marchés qui décident du taux d’intérêt sur la dette publique mais bien les dirigeants de sa banque centrale (et donc du pays si celle-ci est contrôlée par le pouvoir politique) à travers la fixation du taux directeur. Comme l’écrit Jean-Baptiste Bersac dans «Devises – L’irrésistible émergence de la monnaie » et à qui j’ai emprunté les graphiques qui suivent : « (…) le taux d’intérêt décidé par la banque centrale (appelé taux directeur) dirige effectivement le taux d’intérêt exigé par les banques commerciales entre elles (taux interbancaire) mais aussi, fait primordial, le taux d’intérêt de la dette publique ». Et plus loin : « L’Etat n’écoute pas à quel taux les épargnants acceptent de lui prêter, il dicte quel taux de rémunération il veut concéder à l’épargne qu’il leur a fourni ». Et enfin : « Les marchés sont disciplinés par l’Etat au point d’être des figurants quant à la dette publique ». 

 

C’est flagrant dans le cas de la Suède justement comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous. Le taux de la dette publique suit précisément le taux directeur :

 

 
Si vous n’êtes pas convaincus par un seul exemple, on peut vous en proposer bien d’autres à travers le monde comme, au hasard, les Etats-Unis:

 


ou encore l’Australie :


et le Japon :



Si tous ces exemples ne suffisent pas, alors je ne peux plus rien faire pour vous …