Pour finir l’année en beauté, je vous propose, résumé en quelques mots par Steve KEEN dans « L’imposture économique », la description du modèle sur lequel se base la théorie économique dominante notamment enseignée dans nos universités. Cela peut paraitre caricatural mais c’est hélas la triste réalité.  

« Cela [les fondements de la macroéconomie néoclassique] conduisit à un modèle macroéconomique  reposant sur un consommateur unique, qui est immortel, consomme la production de l’économie, à savoir un bien unique produit par une entreprise unique, que l’agent possède, dans laquelle il est l’unique employé et où il se paye un profit équivalent à la productivité marginale du capital et un salaire égal à la productivité marginale du travail, après avoir décidé la quantité de travail qu’il propose de manière à maximiser son utilité sur un horizon temporel infini, qu’il est d’ailleurs capable d’anticiper rationnellement et de prédire avec exactitude. L’économie serait toujours à l’équilibre sauf au moment de "chocs technologiques" inattendus qui changent les capacités productives de l’entreprise (ou qui modifient les préférences de consommation de l’agent) et qui poussent temporairement le consommateur/travailleur/capitaliste unique à modifier ses heures de travail. Toute réduction des heures de travail  est un acte volontaire. De ce fait, l’agent représentatif n’est jamais involontairement au chômage, il prend juste un peu plus de loisir. Et il n’existe ni banques, ni dettes ni même en fait de monnaie, dans ce modèle.
Vous croyez que je blague ? J’aimerais bien ! Il suffit de lire le résumé que donne Robert Solow de ces modèles – initialement appelés modèles des "cycles réels" et qui prirent le nom, avec le temps de modèles "dynamiques stochastiques d’équilibre général" : (…) »