La loi de 1973 n’est pas en définitive ce que nous croyions qu’elle était ! Et alors ?
Par RST le lundi, 12 mars 2012, 22:10 - Monnaie - Lien permanent
Même si le reconnaitre
me fait mal au cul me défrise, l’un des premiers à avoir remis en cause une idée qui commençait à se répandre selon laquelle tous nos malheurs trouvaient leur origine dans une fameuse loi du 3 janvier 1973 fut un dénommé Alain Beitone, professeur d’économie. Mais il le fit d’une manière tellement outrancière – son argumentation principale consistant à accuser indistinctement tous les contempteurs de cette loi de se balader tout nu au pas, la nuit dans les rues, bras tendu en chantant l’internationale le Horst-Wessel-Lied tout en vouant le nom de Sarkozy Rothschild aux gémonies – qu’il ne fut pas vraiment audible. Il se trompait lourdement d’ailleurs en accusant sans ménagement l’extrême droite d’être à l’origine de ce qu’il nomma, dans le souci louable d’amorcer un débat serein, « la rumeur » ! En effet, c’est un digne représentant de cette extrême droite accusée de tous les maux qui fut parmi les premiers à lancer le débat plutôt objectivement d’ailleurs, n’en déplaise à Beitone et à ses obsessions qui lui font voir des antisémites partout. C’est sur le site Fortune de F.Desouche que l’on trouve une remise en cause argumentée de la polémique sur cette loi, remise en cause antérieure à la diatribe nauséabonde du sieur Beitone, exemple caricatural de ce que peut produire de pire la gauche quand elle prétend donner des leçons de démocratie au monde entier.
Le contexte étant posé, venons-en maintenant à cette étude réalisée récemment par Magali Pernin et Lior Chamla qui devrait mettre un point final au débat.
Leur conclusion est sans ambiguïté : "La loi du 3 janvier 1973 empêche-t-elle l’Etat d’emprunter à la Banque de France sans intérêts ? A cette question, selon nous, la réponse est non". Dont acte, et accessoirement merci de votre travail. Et après ?
Après, cela ne change rien au fait que le Traité de Maastricht lui, interdit bien explicitement ce mécanisme. Cela ne change rien au fait que nous payons des intérêts pour obtenir de la monnaie produite par les banques commerciales alors que nous pourrions, sous certaines conditions, faire bénéficier la collectivité des bénéfices de cette création monétaire. Cela ne change rien au fait qu’il faut sérieusement réformer le système monétaire et qu’une solution passe par le 100% money préconisé par M.Allais. Cela ne change rien au fait que, contrairement à ce que certains affirment, ce débat ne date pas d’hier et que ceux dont la fonction, sinon le devoir, auraient été de s’en emparer pour l’animer et le mener à bien, ont préféré se gausser. Comme le dit André-Jacques Holbecq (sans qui ce débat et la prise de conscience associée de la part d’un nombre croissant de citoyens n’aurait probablement jamais eu lieu) :"Comme quoi une (possible) mauvaise interprétation de la loi de 1973 peut avoir des effet très bénéfiques: au moins on parle beaucoup de la nécessité de monétisation directe".
Bref, cela ne change pas grand-chose en définitive. Et comme l’a écrit Gabriel Galand (qui me pardonnera je l’espère de rapporter ici des propos privés), il n’y a pas besoin de polémiquer sur cette loi qui vient d’être remise à juste place. Il nous faut plutôt chercher comment l’Etat se finançait avant 1973 et comment et pourquoi cette source s’est tarie.