On ne peut que se réjouir de voir un site comme Atlantico  d’une part prendre la défense des Etats face à ceux qui les tiennent pour responsables de la crise et de l’explosion de la dette, et d’autre part accuser les financiers et le marché, « qui ont fait des erreurs de jugement gigantesques ». Ou dénoncer la négation du rôle de la monnaie en même temps que l’absence de mise en cause du pouvoir de la BCE dans le débat politique. Mais le véritable intérêt de ce texte est de présenter les principes qui, mis en œuvre, pourraient tout changer en rappelant qu’ « un Etat (…) a le choix de pousser ou de restreindre le niveau d’activité en utilisant sa monnaie »  et en recommandant une politique d’investissements dans les infrastructures et l’adaptation au changement climatique.
Mais si le FMI, l’OCDE et Atlantico ont fini par se convertir à ces principes que je qualifierais de chartalistes et qui, soit dit en passant, sont tout sauf nouveaux, qu’en est-il de l’opinion publique ? C’est C.Bouillaud qui répond à cette question fondamentale en dénonçant la « longue et continue propagande » mise en place par « par les éditorialistes des principaux médias du pays et la plupart des hommes politiques, de droite comme de gauche » qui ont érigé la dette publique comme problème majeur du pays, ont fait en sorte que l’éducation ou la santé soient considérés comme des dépenses courantes à réduire et non des investissements dans l’avenir et ont martelé qu’il fallait gérer le pays comme un « bon père de famille » pour éviter la faillite.

On terminera sur une note positive en constatant que, malgré tout, certaines idées progressent, certes pas assez rapidement, mais elles progressent. Espérons simplement qu’elles seront mises en œuvre avant qu’il ne soit trop tard.