Eco(dé)mystificateur

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lundi, 18 novembre 2013

Une histoire de la monnaie par David Graeber

« Dette : 5000 ans d’histoire » de David Graeber fait partie de ces livres qu’il faut avoir lu lorsque l’on s’intéresse au fonctionnement des sociétés humaines et au rôle de la monnaie. C’est un ouvrage étonnant, dérangeant, détonnant donc, car il remet en cause une grande partie de nos croyances et de nos conceptions de base en économie, qu’elles soient ortho ou hétérodoxes. Pour cela, l’auteur, docteur en anthropologie et économiste, utilise non pas des démonstrations plus ou moins compliquées et abstraites, mais les faits historiques tels que l’on peut les appréhender à travers les divers témoignages laissés par l’humanité depuis 5000 ans.

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lundi, 11 novembre 2013

Comment voulez-vous que ceux qui sont élus par l’argent des banques leur crachent à la figure ensuite ?

C’est la question posée par Hervé Falciani – l’homme qui a dénoncé les pratiques frauduleuses d’HSBC et qui vit maintenant sous la protection permanente du GIGN –, question qui résume assez bien la situation, et que Nicolas Dupont-Aignan rapporte dans son dernier livre « Les voleurs de la République ». La France est pillée à hauteur de 60 milliards d’euros par an avec, parfois la participation active, et toujours la complicité passive de ses dirigeants. Comme une vulgaire république bananière, elle est sous la coupe réglée d’une oligarchie qui profite des structures existantes pour détourner à son profit la fiscalité de notre pays, fondement de la vraie démocratie. Au-delà des nombreuses informations fournies dans le livre, ce que nous devons retenir c’est qu’un député, un élu de la nation nous interpelle pour nous sortir de notre résignation. Les solutions existent, il faut le courage et la volonté de les mettre en œuvre.

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mardi, 23 juillet 2013

Splendeur du déficit budgétaire et misère de la rigueur

Ne vous arrêtez pas à son titre totalement inadapté – "Splendeurs et misères du libéralisme" – car c’est bien le seul défaut de l’ouvrage de l’économiste Michel Santi, par ailleurs tout à fait intéressant, notamment parce qu’écrit par un praticien de la finance qui nous explique comment, selon lui, l’économie devrait fonctionner. Dès les premières pages, le cadre est posé : "(…) les déficits publics ne doivent rencontrer aucun obstacle ni aucune limite, si ce n’est l’accomplissement de la raison même d’exister d’un Etat, à savoir le rétablissement du plein emploi et la stabilité des prix" et plus loin : "sans déficit public, pas de croissance".
Ces propos, que ne renierait pas le premier néochartaliste venu, constituent le postulat de base martelé tout au long du livre, à partir duquel Michel Santi dézingue les politiques d’austérité actuellement menées en Europe au nom d’une rigueur budgétaire que rien ne justifie, si ce n’est " les carences de nos modèles économiques qui n’intègrent pas la dette et qui, a fortiori, passent totalement sous silence ses effets." Dans une sorte de cri du cœur, il interroge : "Quand se rendra-t-on enfin compte que seule l’augmentation du chômage dégrade les déficits publics ?"

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dimanche, 21 juillet 2013

Dernier de Cordier

Note: texte publié initialement sur Ragemag

Je viens de terminer le dernier ouvrage de Daniel Cordier, « De l’Histoire à l’histoire ». Si j’avais l’immense privilège de rencontrer un jour ce grand Monsieur qui fut le secrétaire de Jean Moulin, je lui dirais simplement merci. Merci bien sûr pour ce qu’il a fait et qu’il a raconté dans le livre remarquable « Alias Caracalla ». Mais merci aussi pour ce nouvel opus au style particulier – puisque réalisé à partir d’entretiens avec un jeune historien – qui éclaire d’un jour nouveau ce qui peut apparaitre au lecteur lambda, comme des zones d’ombres dans le parcours de l’auteur et qui apporte une foule de précisions passionnantes pour qui s’intéresse à cette période de notre Histoire.

 

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mercredi, 3 juillet 2013

Le spectre du capital

Avertissement : C’est les vacances et je vais en profiter pour recycler les billets les plus importants à mes yeux que j’ai publiés pendant mon court passage chez Ragemag.

En première approche, il n’est pas totalement irréaliste de penser que tout a été dit, ou presque, sur le fonctionnement du capitalisme et son organisation en marchés, animés par une main invisible. On est donc légitimement exigeant lorsqu’un nouvel ouvrage nous est proposé qui prétend « interroger le système capitaliste, ses arcanes, ses modes de fonctionnement, la manière dont il se perpétue ». Et lorsque l’on referme « Le spectre du capital » de Joseph Vogl, on ne peut que constater que, finalement, tout n’avait peut-être pas été dit. En tout cas, pas de cette manière. Car le grand mérite de ce livre, écrit non pas par un économiste mais par un enseignant en lettres modernes, allemand de surcroit, est de proposer, au-delà de l’énoncé des faits historiques, leur mise en perspective en donnant un sens global à ce qui parfois peut paraitre ne pas en avoir pour, en fin de course, dégager une vision d’ensemble logique, originale et pertinente.

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samedi, 20 avril 2013

Post-démocratie

Dans " Post-démocratie", le politologue et sociologue anglais Colin Crouch décrit notre société à un tournant de son histoire, plus vraiment dans un régime démocratique et pas encore tout à fait dans autre chose. C’est la notion de post-démocratie qui « nous aide à décrire des situations où l’ennui, la frustration et la déception se sont installés après un moment démocratique ; où les puissants groupes d’intérêts d’une minorité sont devenus bien plus actifs que ceux représentant la masse des citoyens pour faire fonctionner le système en leur faveur ; où les élites politiques ont appris à gérer et manipuler les exigences du peuple. »

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vendredi, 15 février 2013

Visiblement, les experts du FMI n’ont pas lu Marc Lavoie...

...et ceux en charge de décider de la politique économique de l’Europe et notamment de son budget, non plus. Car si ils avaient lu "L’économie postkeynésienne", un petit livre très bien fait de la collection "Repères", ils auraient – on peut toujours rêver – peut-être guéri de cette maladie étrange qui leur fait régulièrement faire le contraire de ce qu’il faudrait. Comme le dit l’auteur, « la théorie postkeynésienne est un antidote contre la pensée unique. Pour qui veut contester l’économie dominante et s’opposer aux politiques d’austérité, la théorie postkeynésienne offre un utile support théorique »

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mercredi, 6 février 2013

Pour "comprendre l’empire", il faudra trouver autre chose !

J’avais peur d’être séduit, de vendre mon âme au diable, à tel point que j’ai attendu qu’on me le prête pour lire "Comprendre l’empire" du sulfureux Alain Soral. D’une certaine manière, je suis rassuré. Au-delà du premier chapitre qui éclaire de manière originale le mythe de la Révolution française et ses conséquences – la prise du pouvoir par la bourgeoisie d’argent – le livre ne présente pas de grand intérêt, si ce n’est de décrédibiliser son auteur. En effet, son obsession complotiste l’oblige à constamment interpréter les faits de manière à les faire rentrer de force dans son cadre d’analyse, enlevant ainsi toute vraisemblance à sa prose qui, défaut rédhibitoire, est, hélas, de piètre qualité. Et il ne suffit pas de se poser en victime du système pour prétendre détenir la vérité absolue et s’affranchir de toute rigueur intellectuelle.

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dimanche, 14 octobre 2012

Le pouvoir de la finance

C’est un de ces livres remarquables qu’il faut lire plusieurs fois pour en apprécier toute la puissance d’analyse. Il n’est pas spécialement récent puisqu’il a été publié en 1999. Il m’a été recommandé par l’économiste canadien Marc Lavoie et je ne peux que me réjouir d’avoir suivi ses conseils. L’auteur, André Orléan, est un de ces économistes qui, en plus de savoir compter, sait écrire, et qui a cette capacité appréciable de rendre intelligible au commun des mortels ce qui pourrait paraître parfois un peu abscons. En partant d’une explication minutieuse des phénomènes psychologiques à l’œuvre au sein des marchés financiers et notamment à la bourse, il montre comment, ce qu’il a pu appeler ultérieurement, "le fétichisme de la liquidité", n’est en fait que la conséquence d’une lutte acharnée pour la souveraineté : "finance et monnaie centrale sont aujourd’hui en conflit direct dans leur prétention commune à la souveraineté".  Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les marchés ne font pas n’importe quoi. Ils sont rationnels, à leur manière certes, mais ils le sont.

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mardi, 25 septembre 2012

Peut-on raconter De Gaulle en trois cents pages ?

C’est le défi qu’a tenté de relever Eric Roussel dans son "De Gaulle" publié chez Folio Biographies. A ne pas confondre avec un autre ouvrage, lui aussi intitulé "De Gaulle" écrit par ce même Roussel  et qui compte deux volumes de plus de sept cents pages chacun. Au delà de cette bizarrerie éditorial, je dois reconnaître que cette courte biographie du grand homme n’est pas dénuée d’intérêt. Autant je n’avais pas spécialement aimé la version longue – et l’avais écrit ici – autant je dois reconnaître que cette version courte est agréable à lire et permet d’aller à l’essentiel. Elle fait aussi bien ressortir les ambiguïtés du Général sur des points précis qui ont donné lieu à tant d’interprétations comme la Guerre d’Algérie par exemple, les circonstances de son retour au pouvoir en  58, ou son escapade à Baden-Baden en 68.

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