Eco(dé)mystificateur

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samedi, 15 décembre 2012

Moi, Jean-Edouard, chercheur à la BCE

J’ai déjà eu l’occasion par le passé d’échanger avec Jean-Edouard, le taulier du blog Mafeco et cela a toujours très rapidement tourné court. Ma dernière intervention n’a pas dérogé à la règle mais, après m’avoir en partie censuré sous le fallacieux prétexte que mon ton n’aurait pas été courtois, voilà qu’il a carrément supprimé la totalité de nos échanges. Je tiens donc la promesse que je lui avais faite à l’époque mais que je n’avais pas encore honorée: dénoncer l'attitude de quelqu'un qui revendique son profond désintérêt pour la chose monétaire et qui pourtant va être payé – grassement j’imagine et avec mes impôts – par la BCE pour faire de la "recherche". Je reconnais humblement qu’il fut un temps où le plaisir jubilatoire ressenti en me moquant des économistes, suffisait à mon bonheur. Arriver à les mettre en colère constituait une victoire que je savourais sans complexe. Cette époque est révolue, tout ça ne m’amuse plus. En fait, cela me désespère car une partie de nos problèmes vient de l’attitude de ces gens qui refusent toute remise en question et continuent de professer des théories qui nous ont conduit à la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Il est donc en définitive plus utile – bien que beaucoup plus difficile – de  chercher à comprendre comment ils fonctionnent, plutôt que de se foutre de leur gueule.      

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samedi, 3 novembre 2012

Pourquoi les sanctions contre l’Iran ne marchent pas ? (Et, accessoirement, quels sont les mécanismes en jeu dans les situations d’hyperinflation ?)

Les sanctions ne marchent pas, tout simplement parce qu’elles ne sont pas conçues pour réellement empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, mais pour entraîner le changement de régime souhaité par les USA ! Cela est très bien expliqué dans un article de Slate.fr. Comme pour l’Irak et le prétexte des armes de destructions massives, le nucléaire iranien risque d’être le prétexte pour déclencher une guerre contre l’Iran. Et quand on voit le résultat pour les irakiens, on ne peut qu’être inquiets pour leurs cousins persans. En attendant, guerre ou pas guerre, c’est toujours la population qui souffre, confrontée notamment à une inflation galopante qui voit par exemple le prix des automobiles multiplié par deux et demi en l’espace d’un an et demi environ. Au-delà des drames humains que cela implique, cela m’amène à me poser la question de comment tout cela fonctionne, d’un point de vue strictement économique.  

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vendredi, 28 septembre 2012

Quand Jacques Sapir flingue l’appel du Front de Gauche ... et s’autocensure

Le 23 septembre, Jacques Sapir descendait en flamme sur son blog le texte d’un appel qui lui avait été soumis : « Un appel condamnant le Traité européen dit TSCG, provenant d’économistes dont certains sont liés au Front de Gauche, m’a été soumis. Si j’en approuve de nombreux points, et en particulier la conclusion (l’appel à ne pas ratifier le TSCG), cet appel me semble devoir être source d’importantes confusions sur la situation actuelle. C’est pourquoi je ne m’associerai pas à cet appel, que je publie néanmoins avec mes observations (en rouge). »  Il se trouve que l’article n’est plus disponible sur le blog de Sapir. Il est "protégé" par un mot de passe.  Mais Google est notre ami, et son cache recèle de précieux trésors …

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dimanche, 19 août 2012

Faut-il prendre au sérieux les économistes qui font leur « coming-out » ?

Franchement, cela ne m’amuse plus de me foutre de la gueule des économistes. La chose est maintenant entendue : ils  sont incapables, dans le cadre des théories dominantes, d’expliquer ce qui se passe actuellement et de proposer des solutions adaptées aux problèmes rencontrés. Même les « célèbres » Econoclastes l’ont reconnu qui ont déclaré récemment que tout ce qui avait été fait en macro conjoncturelle depuis 40 ans était bon pour la corbeille.  La question se pose alors de savoir quel crédit accorder à ceux d’entre eux qui semblent, sinon retourner leur veste, du moins opérer une certaine remise en question. C’est le cas par exemple de François Bourguignon, Directeur d’étude à l’Ehess, ancien premier vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale ou de Valentijn van Nieuwenhuijzen, directeur de la stratégie d'ING Investment Management.

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vendredi, 10 août 2012

Les fonds propres nuisent à la santé …

… des banques ! J’ai déjà eu l’occasion de parler de ce sujet dans le texte que j’avais consacré  à la réglementation bancaire connue sous le nom de Bâle 3. J’y faisais référence à un texte très intéressant, en Anglais, de Bernard Vallageas qui démontrait non seulement la totale inutilité des fonds propres pour les banques mais surtout leur nuisance. Il y affirmait que  « ceux qui défendent l’exigence de fonds propres pour les banques commerciales ont tout simplement oublié – pour peu qu’ils ne  l’aient jamais su – qu’elles créent la monnaie ! ». Je vous propose en annexe une traduction en français de ce texte, traduction faite sous l’aimable supervision de l’auteur. Je vous recommande fortement de vous plonger dans ce texte essentiel qui traite de manière intelligible de sujets fondamentaux : création monétaire, bilan comptable, fonds propres, ratios Bâle III, …  On s’aperçoit qu’en réalité, le fonctionnement du système bancaire contemporain, même si il s’est bien évidemment considérablement complexifié, n’est peut-être pas si diffèrent finalement de celui à  l’époque où la monnaie était gagée sur l’or. La monnaie banque centrale a tout simplement remplacé l’or et dans les deux cas, les fonds propres sont anecdotiques.  

 

PS : Le texte original est un extrait de l'ouvrage CONTEMPORARY CAPITALISM: FINANCE, TRANSFORMATION AND PROSPECTS: Essays in honour of ALain Parguez édité par  Edward Elgar, Cheltenham, Grande-Bretagne.

vendredi, 20 juillet 2012

Ils sont Brésiliens, ils ont tout compris

La presse spécialisée s’en est faite récemment l’écho : Petrobras, la compagnie pétrolière nationale Brésilienne est sur le point de passer commande pour la construction des superstructures de 6 raffineries flottantes. Montant total annoncé : 4,5 milliard de dollars. Et à qui vont être attribués ces contrats ? A des chantiers sud-coréens, leaders incontestés du secteur – Samsung ne fait pas que des mobiles, Hyundai que des voitures et Daewoo que des magnétoscopes – ou à leurs cousins chinois qui cherchent à leur tailler des croupières ? Et bien ni aux uns ni aux autres. Contrairement à l’immense majorité des majors pétrolières, dont TOTAL, à la recherche des prix les plus compétitifs, Petrobras a choisi la voie du patriotisme bien compris et va utiliser des chantiers Brésiliens (certains de ces chantiers brésiliens sont à capitaux étrangers mais ils produisent et assurent l’emploi localement). Comme d’ailleurs pour la construction des coques de pétroliers géants sur lesquels vont reposer ces superstructures, l’ensemble coque + superstructures (dénommé FPSO en anglais) constituant la raffinerie flottante ancrée aux larges des côtes pour accéder au pétrole offshore. Les Brésiliens ont tout compris – protectionnisme et industrialisation sont les deux mamelles de la prospérité – contrairement aux Français qui non seulement n’ont rien compris, mais en plus sont les dindons de la farce.

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mardi, 10 juillet 2012

Etes vous plutôt circuitiste ou plutôt chartaliste ?

Alors que les inénarrables Econoclastes, dans un éclair de lucidité peu habituel chez eux, recommandent à leurs confrères économistes de "s’inquiéter de l’état de la macro", je découvre avec toujours autant d’étonnement que d’autres théories économiques existent, qui ne sont même pas, sinon enseignées tout au moins mentionnées dans les manuels standards consacrées à l’économie, cette discipline que certains aimeraient tant voir s’incarner  en science. Et parmi ces théories, il y a la théorie dite du circuit et celle du  néochartalisme (alias Modern Monetary Theory).

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mardi, 5 juin 2012

Contrôler les loyers c’est pas bien parce que … c’est pas bien !

J’avoue ne pas avoir eu le courage de commenter le premier papier de Pascal-Emmanuel Gobry publié sur atlantico consacré au contrôle des loyers. L’essentiel de ce que l’on a du mal à qualifier d’argumentation de la part de l’auteur se résumant à "les économistes sont presque tous d’accord", je ne voyais pas trop l’intérêt de perdre du temps à polémiquer sur la thèse outrageusement idéologique que le contrôle des loyers serait le moyen le plus efficace de détruire une ville, avec le bombardement. Mais v’là-t’y pas que, probablement conscient de l’infinie vacuité de son propos initial, Gobry récidive et fait cette fois-ci appel aux scientifiques (sic) qui selon lui, seraient unanimement contre la proposition que s’apprête à mettre en place le gouvernement !!!

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mercredi, 23 mai 2012

Bâle 3 pour les nuls

L’association Finance Watch a publié récemment un document intéressant intitulé  "Bâle 3 en 5 questions : des clefs pour comprendre la réforme" (voir annexe 1), dont l’objectif avoué est "d’expliquer en termes simples le système de régulation bancaire connu sous le nom de Bâle 3, visant à renforcer les banques et à éviter de nouvelles crises bancaires". On peut être dubitatif sur la raison d’être de Finance Watch qui considère dans ses principes fondateurs que "l’industrie financière a un rôle essentiel à jouer dans la société" et qui se propose, en gros, de faire du lobbying auprès des responsable politiques et des citoyens pour que "la légitime poursuite de la rentabilité de cette industrie" ne se fasse pas  au détriment de la société. En ce qui me concerne, je pense que des méthodes beaucoup plus radicales devront être utilisées pour remettre la finance à sa juste place et la contrôler, pour comme dirait Lordon, la "médiocriser". En attendant, on se contente de ce que l’on a, comme ce texte instructif – notamment parce qu’il détaille clairement les différents mécanismes en jeu – dont je vous propose ci-dessous les conclusions ainsi que les questions qu’il a fait naitre dans mon esprit pervers.

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jeudi, 17 mai 2012

Moscovici à l'Economie et aux Finances : on ne pouvait faire plus mauvais choix

Voici ce que j’écrivais en décembre 2011 à propos de Pierre Moscovici :

« (…) il s’exprime dans le journal L’Expansion de janvier 2012, pour nous expliquer que  « La gauche la joue orthodoxe » c'est-à-dire en fait qu’elle la joue comme la droite, et l’assume sans complexe. Moscovici (...), déclare que "si nous remportons l'élection présidentielle, nous respecterons coûte que coûte les engagements pris par la France de ramener le déficit public sous la barre de 3 % à l'horizon 2013."  Coûte que coûte, il nous dit le bougre. Il n’est pas avare de la souffrance du bon peuple de France. Connaît-il seulement l’origine de ce chiffre de 3 % ? Son incompétence devient proprement criminelle lorsqu’elle l’amène à affirmer que  "La monnaie unique et sa gestion par une banque centrale indépendante sont déjà une forme de perte de souveraineté. Il faut l'accepter et sans doute aller plus loin dans le fédéralisme, notamment budgétaire" »

Il ne nous reste plus qu'à prier ...

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