Eco(dé)mystificateur

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jeudi, 7 décembre 2017

De la domination des multinationales

"Comploter, coloniser, collaborer, corrompre, conquérir, délocaliser, pressurer, polluer, vassaliser, nier, asservir et régir. Douze verbes permettent de résumer la façon qu’ont eue, au XXe siècle, des multinationales telles que Total de s’affranchir des régimes contraignants des États de droit afin de les contraindre, eux, à leur tour, à un univers commercial les liant à l’échelle mondiale. Ils témoignent d’un ordre qui n’est plus celui du droit mais d’une prétendue science – l’économie financière –, en réalité une idéologie se présentant apte à traduire des phénomènes sociaux et psychologiques fondamentaux, à l’instar de la loi de la gravité, alors qu’il s’agit au contraire pour ces nouvelles règles de façonner un monde selon les paramètres de ce discours, afin qu’il tourne à l’avantage des oligarques qui le promeuvent. Par ces douze modalités, les multinationales ont su s’affranchir de toute forme d’encadrement politique, pour devenir progressivement […] la puissance qui domine l’activité publique."

Extrait de « De quoi Total est-elle la somme ? » d'Alain Deneault

vendredi, 20 juillet 2012

Ils sont Brésiliens, ils ont tout compris

La presse spécialisée s’en est faite récemment l’écho : Petrobras, la compagnie pétrolière nationale Brésilienne est sur le point de passer commande pour la construction des superstructures de 6 raffineries flottantes. Montant total annoncé : 4,5 milliard de dollars. Et à qui vont être attribués ces contrats ? A des chantiers sud-coréens, leaders incontestés du secteur – Samsung ne fait pas que des mobiles, Hyundai que des voitures et Daewoo que des magnétoscopes – ou à leurs cousins chinois qui cherchent à leur tailler des croupières ? Et bien ni aux uns ni aux autres. Contrairement à l’immense majorité des majors pétrolières, dont TOTAL, à la recherche des prix les plus compétitifs, Petrobras a choisi la voie du patriotisme bien compris et va utiliser des chantiers Brésiliens (certains de ces chantiers brésiliens sont à capitaux étrangers mais ils produisent et assurent l’emploi localement). Comme d’ailleurs pour la construction des coques de pétroliers géants sur lesquels vont reposer ces superstructures, l’ensemble coque + superstructures (dénommé FPSO en anglais) constituant la raffinerie flottante ancrée aux larges des côtes pour accéder au pétrole offshore. Les Brésiliens ont tout compris – protectionnisme et industrialisation sont les deux mamelles de la prospérité – contrairement aux Français qui non seulement n’ont rien compris, mais en plus sont les dindons de la farce.

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lundi, 7 novembre 2011

Nous devons continuer à nous battre pour un monde meilleur

Un certain nombre de reportages récents comme par exemple le documentaire de France 5 intitulé « Delta  du  Niger, la guerre du brut », ont mis en évidence la tragédie du Nigeria, victime de la malédiction de l’or noir. C’est en visionnant l’un de ces reportages que j’ai découvert l’existence d’un homme qui aurait eu 70 ans cette année, un homme qui a tenté de résister à la mise à sac de son pays : Ken Saro Wiwa, écrivain, activiste et défenseur de l'environnement. Il a été exécuté le 10 Novembre 1995 par la dictature militaire nigériane à la solde de la multinationale Shell qui a joué un rôle important dans cet assassinat. Il a été pendu haut et court, tout comme huit autres défenseurs des droits de l’Homme.

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jeudi, 14 juillet 2011

Amis protectionnistes, TOTAL vous souhaite de bonnes vacances …

Il est loin le temps où TOTAL C.F.P. (Compagnie française des Pétroles) était le sujet des quolibets de ceux qui la surnommaient "Can’t Find Petroleum". Aujourd’hui, la multinationale règne sur le monde aux côtés des autres supermajors du secteur comme ExxonMobil ou Shell.
L’un des mes bons amis travaille pour une entreprise, une multinationale française elle aussi, qui conçoit et construit les installations industrielles, à terre comme en mer, permettant aux pétroliers de pomper et de traiter l’or noir. Et, le moins que l’on puisse dire c’est que, si quelque part TOTAL le fait vivre, il ne porte pas son client dans son cœur. Car celui-ci s’est fait une spécialité, chaque année, de lui gâcher ses vacances. Et cette année n’a pas dérogé à la règle.

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mercredi, 6 avril 2011

De Margerie et Fillon sont sur un bateau …en toute sécurité ?

Je me suis longtemps demandé ce qui motivait réellement les multinationales – du secteur pétrolier, celles que je connais le mieux – à prendre tant de soin de la santé et de la sécurité de leurs employés. Ce que l’on désigne sous l’acronyme "HSE" pour Hygiène, Sécurité et Environnement est devenu une priorité majeure qui mobilise tout le management et qui donne lieu à un nombre incalculable de séminaires, formations et autres grands-messes. Plus une réunion ne peut avoir lieu sans débuter par la sacro-sainte "Minute sécurité". Du plus bas de l’échelle jusqu’au sommet de la direction, chacun voit au moins un de ses objectifs annuels spécifiquement consacré au HSE. Des départements spécialisés se consacrent à imaginer, mettre en place et suivre les critères permettant de mesurer les performances dans ce domaine. Il ne se passe pas une journée sans que l’on soit d’une manière ou d’une autre, sensibilisé à ces problématiques. Mais quelles sont les véritables motivations cachées derrière ce qui peut apparaître comme une véritable obsession ?

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samedi, 16 janvier 2010

Christophe De Margerie est-il prêt à sacrifier la sécurité pour vendre des centrales nucléaires ?

C’est la question que l’on peut légitimement se poser en lisant l’entretien récent qu’il a eu avec Le Journal du Dimanche. Le  Directeur Général de TOTAL nous explique que "l’appel d’offres d’Abu Dhabi ne plaçait pas comme critère absolu la sécurité qui est le point fort de l’EPR. Dès lors, c’est le prix qui a départagé les concurrents. L’EPR français, le plus sécurisé, était à cause de cela le plus cher." Il pose alors une question qui peut paraitre anodine mais qui est loin de l’être " Pouvons-nous le rendre moins cher [l'EPR] sans sacrifier la sécurité?"

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samedi, 2 mai 2009

Quand Christophe de Margerie, directeur général de TOTAL, humilie l’Etat Français

Le Parisien du 27 avril nous informe que Total contribuera à hauteur de 50 millions d’euros au fonds d’expérimentation pour les jeunes lancé par Martin Hirsch, soit 10 millions par an pendant 5 ans. Cela représente, pour une année, moins de 0.36 % des bénéfices déclarés en 2008, ou encore, au maximum un tiers de ce qu’a économisé TOTAL en licenciant  555 personnes. On peut donc croire sur parole de Margerie quand il confirme qu’il n’a pas fait cela pour redorer le blason de TOTAL. Il l’a fait pour humilier l’Etat Français et pour lui signifier clairement qui détient le pouvoir.

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