Mais, me direz-vous, qu’elle est la cause de cette grosse colère à l’encontre de nos amis Pierrots ? Et bien figurez-vous que j’ai re-visionné récemment Mots croisés, l’émission de l’inénarrable Yves Calvi de mai 2010 au cours de laquelle nos deux compères, assistés de l’économiste Jean-Marc Daniel, nous ont expliqué comment l’Europe venait d’être sauvée, suite à l’aide apportée à la Grèce. Je rappelle pour ceux qui rentreraient de la planète Mars, qu’il y a eu depuis lors, un nombre non négligeable de plans de sauvetages supplémentaires, tous dits "de la dernière chance", ce qui porterait à rire si ce n’était pas aussi tragique. Au cours de l’émission mentionnée plus haut, Nicolas Dupont Aignan a vaillamment ferraillé pour tenter de démontrer que rien n’était réglé – ce que la suite des événements a hélas confirmé – et qu’avec les politiques menées ces dernières années par l’UMPS, nous allions droit dans le mur. L’attitude des deux représentants de l’UMPS vis-à-vis du patron de Debout la République a tout simplement été odieuse, le mépris le disputant à l’arrogance. Mais ce débat a quand même eu l’énorme avantage de faire apparaître au grand jour pour ceux qui en doutaient encore sincèrement, qu’il n’y a réellement aucune différence entre l’UMP et le PS, malgré les dénégations outragées de nos deux comiques de service. C’est Lellouche lui-même qui l’a reconnu lorsqu’il a eu ces mots proprement ahurissants, je cite : " Je n’ai pas eu beaucoup de temps de parole mais comme mon collègue Moscovici a dit ce que je voulais dire, j’ai pas besoin d’être très très long "        

Si je reviens maintenant sur cette émission diffusée il y a un an et demi, c’est que l’un des protagonistes a depuis pris du galon et qu’il s’exprime dans le journal L’Expansion de janvier 2012, pour nous expliquer que  « La gauche la joue orthodoxe » c'est-à-dire en fait qu’elle la joue comme la droite, et l’assume sans complexe. Moscovici qui, je le rappelle, représente le candidat du PS à la Présidentielle, déclare que "si nous remportons l'élection présidentielle, nous respecterons coûte que coûte les engagements pris par la France de ramener le déficit public sous la barre de 3 % à l'horizon 2013."  Coûte que coûte, il nous dit le bougre. Il n’est pas avare de la souffrance du bon peuple de France. Connaît-il seulement l’origine de ce chiffre de 3 % ? Son incompétence devient proprement criminelle lorsqu’elle l’amène à affirmer que  "La monnaie unique et sa gestion par une banque centrale indépendante sont déjà une forme de perte de souveraineté. Il faut l'accepter et sans doute aller plus loin dans le fédéralisme, notamment budgétaire"

Comme l’a martelé Dupont Aignan au cours du débat, ces gens, qu’ils soient de l’UMP ou du PS, sont incapables d’envisager d’autres solutions que celles qui ont lamentablement échoué jusqu’à présent. Le plus désespérant dans tout cela c’est que sauf surprise improbable, ils seront toujours au pouvoir l’année prochaine !