En effet, l’un des tous premiers FPSO au monde, sinon le premier – celui de Girassol en Angola – a été imaginé et construit par des sociétés françaises, à la fin des années 90 pour le compte de la compagnie ELF qui à la même époque fut absorbée par TOTAL. Il n’était déjà plus question en ce temps-là de faire construire une coque en France, la mondialisation ayant entamé ses ravages sur l’industrie navale dans notre pays dès la fin des années 70. Mais le projet prévoyait originellement une construction des superstructures à Fos sur Mer. Je vous passe le détail de l’histoire mais, pour des raisons de coûts, cela s’est terminé en faisant tout construire … en Corée ! C’était donc il y a un peu plus de 20 ans. Maintenant, les Coréens, non seulement construisent mais aussi conçoivent ces installations géantes. Et ils n’ont plus besoin de nous. La légende des avantages comparatifs a du plomb dans l’aile et ceux – mais y en a-t-il encore – qui continuent de prétendre que l’on garde chez nous les activités à valeur ajoutée pour sous-traiter le reste, vont finir par avoir mal à l’œil à force de se foutre le doigt dedans.

En réalité, au moins chez ceux qui nous dirigent, personne ne doit vraiment avoir mal à l’œil. Ils ne font même plus semblant de croire à ces fables. Après les FPSO, voici venu le temps des FLNG. Ce ne sont pas des raffineries flottantes mais des usines de liquéfaction de gaz flottantes. La toute première au monde est en cours de conception pour SHELL. Et c’est une multinationale française qui en a la charge. Elle sera entièrement construite, non plus par un sous-traitant coréen, mais par un "partenaire" coréen. Et je tiens le pari que, cette fois-ci, il ne faudra pas attendre 20 ans pour que nos amis coréens se débrouillent sans nous pour imaginer et construire les prochaines !