Dans un excellent article
d’Alternatives Economiques d’octobre 2010, Laurent Jeanneau s’interroge pour
savoir si la dette française est encore supportable. Il confirme que la situation
n'est pas critique pour l'instant, mais qu’il faudra réduire l'endettement à
l'avenir. Il en profite pour couper le cou à certaines idées reçues comme celle
qui veut que l’Etat dépense àtort et à
travers ou que la dette soit un fardeau pour les générations futures.
Je ne partage pas vraiment l’enthousiasme
de Christian Chavagneux qui, dans Alternatives Economiques d’octobre,
recommande la lecture du livre "La banque" que Marc Roche a consacré
à Goldman Sachs, "guide
indispensable" selon lui pour "visiter" l’établissement financier. Ce n’est pas la première
fois que je ne suis pas d’accord avec Chavagneux que j’avais trouvé peu
convainquant dans une de ses critiques d’un ouvrage de Lordon. Mais bon, le
sujet du présent billet c’est l’ouvrage consacré par le correspondant du
journal Le monde à la City à Goldman Sachs, et pas Chavagneux.
Suite aux passes d’armes de ces
derniers jours entre la France et le Luxembourg, un
porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré: «Le Grand-Duché de Luxembourg est un pays
ami, cofondateur du Marché commun, proche de nous par son histoire et sa
culture, profondément attaché à la francophonie et dont la contribution à la
construction européenne est unanimement appréciée». Mais de quel type de
contribution parlons-nous exactement ? Et de qui est-elle réellement
appréciée ? Des maffieux qui nous gouvernent ?
L’équipe dite "de France"
a donc perdugagné fait match nul pour son premier match de Coupe
du Monde et cela me laisse totalement indifférent. Je fus pourtant, dans une
autre vie, un supporter inconditionnel. J’ai vibré aux exploits des Bats,
Giresse, Fernandez et autres Platini. Je ne me suis toujours pas remis de la
défaite à Séville en 1982 en demi-finale, après notamment les buts d’Alain
Giresse et de Marius Trésor et surtout l’agression
de Patrick Batiston par Harald Schumacher, le gardien Allemand. En 1998 j’ai
maudit Aimé, j’ai aimé Jacquet, et j’ai célébré la victoire finale. Mais
depuis, les choses ont dégénéré et le titre d’Equipe de France est maintenant
usurpé par une troupe de mercenaires qui ne daignent courir après un ballon que
pour au moins un million d’euros par mois.
J’ai bien entamé la lecture du hors-série
numéro 84 d’Alternatives Economiques intitulé "L’état de l’économie en
2010". Contrairement à ce que le titre pourrait éventuellement laisser
croire, ce n’est pas un état des lieux bourré de tableaux et de chiffres, mais
un recueil d’articles intéressants pour la plupart, sur des sujets variés
couvrant l’ensemble des grandes questions que l’on peut se poser sur l’économie
mondiale et son fonctionnement. Certes tout n’est pas d’un niveau égal, et
l’ineffable C.Chavagneux, le héraut de la pensée unique version
"soft", nous gratifie de son discours convenu pour dénoncer le
protectionnisme qu’il ne peut concevoir, à l’instar de son mentor P. Lamy, que
comme l’une des dix plaies d'Égypte, ou encore pour se réjouir des progrès
qu’il croit pouvoir déceler dans la mise sous contrôle de la finance.
Mais heureusement, on trouve aussi
des choses remarquables et notamment un entretien avec Pierre-Noël Giraud qui
confirme, ce dont on se doutait un peu il est vrai, à savoir que malgré la
crise, rien n’a vraiment changé dans le monde de la finance. Mais il est
toujours intéressant d’en avoir la confirmation par un spécialiste qui fait
preuve d’un grand sens pédagogique pour nous expliquer les choses en termes
clairs et précis et en mettant en avant quelques idées fortes et souvent
originales.
Entendu, de la bouche d’Alain Liepietz,
lors du débat sur la crise organisé par l’Association des lecteurs
d’Alternatives Economiques, le 17 Novembre dernier : « La décroissance de l’empreinte écologique
demande une croissance énorme de l’activité ». C’est les
"décroissants" qui vont être contents ! Le même Alain Liepietz a
aussi dit quelque chose comme : « Il faut revoir le fonctionnement du crédit et faire en sorte que la Banque Centrale émette des prêts à taux nul pour
financer la croissance verte et à 15 % pour la spéculation ». Il gagne
visiblement à être connu ce monsieur.
« Quand un ingénieur étudie les lois de la physique pour construire un
pont, il peut bâtir un ouvrage solide car la nature ne réagit pas aux choix de
l’ingénieur. Alors que dans la finance, dès que l’on étudie les propriétés
statistiques du prix d’un actif, les financiers réagissent à l’information
donnée par le modèle ; ils adaptent leurs stratégies et affectent ce qui
est observé. La finance est trop humaine pour être modélisée. »
Christian Chavagneux – Alternatives
Economiques – septembre 2009
Même si le postulat « la nature ne réagit pas aux choix de
l’ingénieur » est en toute rigueur discutable – si l’on se réfère à la
mécanique quantique par exemple – on le considèrera valable en première
approximation dans le cadre qui nous intéresse, conservantà l’analyse de Chavagneux toute sa
pertinence.