Rien ne va plus au royaume du foot. C’est Alternatives Economiques dans son édition de Juin qui propose des chiffres donnant le vertige. Ainsi apprend-on que les droits de retransmission des compétitions sont passés de 1,5 million en 1983-1984 à 580 millions en 2008-2009 pour les ligues 1 et 2 françaises, en euros constants de 2000 ou encore qu’ en 1971, le célèbre défenseur Marius Trésor recevait 2 500 euros par mois (en euros constants 2009). Thierry Henry empoche aujourd'hui plus de 1,4 million d'euros mensuels. Et visiblement, cela ne lui suffit pas puisqu’il négocie ses primes pour participer au Mondial. Comme l’écrit Nicolas Dupont-Aignan, l'amour du maillot ne s'achète pas et "porter le maillot national devrait rester un honneur et ne devrait procurer d'autre rémunération que la fierté de représenter son pays sur la scène internationale".  

Mais ces joueurs représentent-ils réellement leur pays ? Sommes-nous donc tombés si bas que la France est maintenant incarnée par une bande de jeunes millionnaires qui, quand ils ne gambadent pas en short sur le pré, se prélassent dans des palaces, roulent dans des grosses bagnoles et s’offrent les services de professionnelles pour assouvir leurs pulsions sexuelles ?  Représenter son pays, c’est aussi défendre des valeurs.  Comme par exemple la liberté, l’égalité ou la fraternité et non la violence (le coup de boule de Zidane) ou la tricherie (la main d’Henry). Ces individus ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes et s’ils peuvent hélas, donner à certains l’envie de leur ressembler, ils ne peuvent prétendre représenter la France. Ce sont des usurpateurs. Il est grand temps de redonner du sens au concept d’Equipe de France. Cela commence par en retirer le contrôle des mains des marchands  du temple.