Eco(dé)mystificateur

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur La-Crise, sans jamais oser le demander se trouve dans "Stop ! Tirons les leçons de la crise", le livre d’Olivier Berruyer. C’est un pavé – 600 pages sur papier glacé – remarquable à bien des égards, tant dans la forme que dans le fond. Si je croyais aux petits hommes verts, je soupçonnerais probablement l’auteur d’en faire partie. On ne peut en effet qu’être stupéfait de la fulgurance avec lequel il s’est imposé en quelques mois, simultanément dans la blogosphère économique, dans le monde de l’édition avec ce premier ouvrage écrit, semble-t-il, en un temps record, mais aussi dans les médias audiovisuels, avec des interventions remarquées sur Arrêt sur Image ou BFM Business. Bref, tout réussit à ce jeune homme brillant exerçant une étrange profession – actuaire – et qui propose dans son livre un florilège de tout ce qu’il faut savoir sur les tenants et les aboutissants de cette crise qui trouve son origine au début des années 80.  

Mon tableau de chasse commence sérieusement à s’étoffer. Je viens d’épingler mon plus beau trophée à ce jour, en la personne de Patrick Cohen.  Si ce dernier  a droit sans conteste au titre envié de plus gros connard de France toutes catégories confondues, ce n’est pas seulement parce qu’il s’est permis, avec ses petits camarades de France Inter, de malmener Nicolas Dupont-Aignan,comme l’a rapporté Jack Dion sur Marianne2. Il y a beaucoup plus grave.

… de connards, incluant la première connasse épinglée à mon tableau de chasse. C’est sur Arrêt sur images (je ne répéterai jamais assez combien ce site est tout simplement indispensable) que j’ai pris connaissance de cette infamie de plus commise par de dignes représentants de la caste privilégiée des journalistes ayant pignon sur rue et donc la main mise sur le droit d’expression, dans ce qui reste de notre démocratie. Je ne sais pas si, comme le prétendent en introduction les auteurs de "L’oligarchie des incapables" dont je viens juste d’entamer la lecture, nous sommes véritablement dans une situation pré-révolutionnaire, mais moi, je suis très en colère. Et pour pas qu’elle ne m’étouffe la colère,  je sors mon fusil j’insulte, j’invective, je maudis, j’outrage, j’offense, j’agonis …

Il n’y a pas que Nostradamus ou les Mayas qui prévoient une fin du monde plus ou moins imminente. Les banquiers s’y mettent à leur tour, comme Jean-Pierre Mustier ex-patron de Jérôme Kerviel à la Société Générale qui a récemment déclaré que « d’ici deux jours, ou une semaine, notre monde pourrait disparaître. C’est Armageddon ». Contrairement donc à ce que l’on pouvait croire (humour) à la suite du dernier sommet de la dernière chance fin octobre, le monde n’a pas été sauvé, un nouveau sommet (toujours de la dernière chance) a eu lieu depuis – au sujet duquel Anne-Sophie Jacques a publié une excellente chronique sur @si – et l’on attend maintenant avec impatience … le prochain.

J’en ai marre de toujours m’extasier et de ne jamais trouver à dire du mal de ce que dit, pense ou écrit Frédéric Lordon. Alors, pour une fois, je me lâche et je dénonce! Son dernier opus, "Capitalisme, désir et servitude", destiné à un public d’universitaires comme le revendique l’auteur, a loupé sa cible. Ou tout au moins, il y a des bavures, des dommages collatéraux. En effet, je ne suis pas un universitaire, je fais partie de ce que Lordon a appelé dans un de ses textes, la horde des mal élevés et je n’étais donc pas originellement supposé m’intéresser à la dernière production de notre économiste préféré, s’exprimant ici en philosophe chercheur en sciences sociales, persuadé de ne pas être compris du populo.
Et bien c’est raté !
J’ai compris.
Enfin je crois.
Ce qui est sûr, c’est que ce qu’écrit Lordon a fait écho, passé le barrage des latinismes et des locutions sophistiquées, à mon expérience personnelle, basée sur plus de vingt ans d’aliénation salariale.