Chassant en meute, les chacals qui se prétendent journalistes n’auront, à en croire Marianne2, rien épargné au candidat souverainiste. Ayant les oreilles trop sensibles, je n’ai pas écouté l’émission et je m’abstiendrai donc de commenter ces pratiques indignes, qui déshonorent ceux qui s’y livrent. Je voudrais plutôt revenir sur la raison principale de mon courroux qui a pour origine la prestation de Patrick Cohen à l’émission d’Arrêt sur Image du 30 mars dernier. Daniel Schneiderman l’interroge pour savoir ce qui le dérange tant dans le fait de traiter les dix candidats à la magistrature suprême sur un pied d’égalité au niveau du temps de parole et pourquoi il considère que cela empêche le débat. Cela donne notamment lieu à l’échange suivant :

D.S. : "Tout d’un coup on entend des voix qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. On entend des propositions qu’on n’a pas l’habitude d’entendre"

P.C. : "Lesquelles ? Qu’est-ce que vous avez entendu de nouveau depuis la période d’égalité qui a commencé ?"

J’avoue avoir été stupéfait par la réaction de Cohen. Bouffi de prétention et de suffisance, le monsieur s’arroge donc le droit de décider à lui tout seul, ce qui peut et ne peut pas être discuté. Il est l’autorité suprême qui siffle la fin de la récré lorsqu’il considère que tous les sujets dignes d’intérêt ont été traités et qu’il n’y a plus rien de nouveau à proposer. La sortie de l’euro, le financement de l’Etat par la banque centrale, le protectionnisme sont autant de sujets qui émergent péniblement mais qui n’ont donné lieu à aucun vrai débat de fond. Ne sont-ils pas assez "nouveau" aux yeux de Cohen ?
Reconnaissons-lui cependant un certain courage de se dévoiler ainsi et de nous confirmer sans fioritures inutiles que la pluralité des opinions n’est pas une valeur importante à ses yeux.  Drôle de conception du journalisme qui l’amène à considérer qu’"il est logique de privilégier ceux qui peuvent prétendre devenir Président de la République"! Et pourquoi ne pas demander à Cohen de nommer le Président pendant qu’on y est ?

La notice Wikipédia de Patrick Cohen indique qu’il est diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille. Puis-je suggérer à cette institution que j’imagine vénérable, bien qu’elle semble actuellement en difficulté,  de revoir très sérieusement ses critères de sélection ou sa pédagogie – ou les deux à la fois – afin de s’assurer qu’elle produit bien, en fin de cursus, des journalistes et non … des connards ?