Quand Pierre-Noël Giraud se transforme en dictateur pour sauver l’Europe des bureaucrates
Par RST le lundi, 10 octobre 2011, 22:24 - Macroéconomie - Lien permanent
Dans un texte proprement stupéfiant publié en deux parties sur Pensées Libres, Pierre-Noël Giraud (PNG), l’auteur du remarquable « Commerce des promesses » préconise pour résoudre la crise en sauvant l’euro et l’Europe, de "faire garantir la dette grecque par tous les européens"et, pour éviter qu’elle ne se reproduise, de réaliser ni plus ni moins qu’un "coup de force" digne des pires régimes autocratiques, coup de force qui serait mis en musique par " une élite bureaucratique assez forte et unie (au moins en Allemagne, en France et dans quelques autres pays) pour faire un saut vers le fédéralisme, alors que les peuples n’en veulent aujourd’hui pas, (…)"
La première partie du texte est somme
toute classique. PNG y analyse les mécanismes de la crise à partir du concept
développé dans son célèbre ouvrage, de résorption du « mistigri », "c’est à dire le volume des titres financiers
qui ne pourront pas tenir pas leurs promesses de rendement, et dont par
conséquent le prix doit donc être fortement réduit, sinon annulé." Il
conclut en affirmant qu’ "il n’y a
rien de plus urgent, après s’être sorti de la crise en cours, de concevoir le
système de financement de la dette publique par lequel on veut remplacer
l’actuel." On se dit alors,
connaissant le personnage, que la suite va être décoiffante. Et effectivement, elle l’est ! Mais pas
de la manière escomptée !
La deuxième partie passe en revue
les solutions possibles à la crise grecque pour conclure que les grecs ne
payeront pas et qu’il faut une solution de type euro-bonds. A mon grand
désespoir, PNG n’hésite pas à utiliser dans sa démonstration, ce procédé
honteux consistant à assimiler tous ceux qui préconisent sortie de l’euro et
protectionnisme à des extrémistes de droite ou de gauche et à faire un lien
entre le concept de démondialisation et la xénophobie. Il va même jusqu’à
défendre l’idée d’une mise sous tutelle du gouvernement grec. Et enfin, il
revendique le coup de force décrit plus haut.
J’attendais avec impatience, je l’avoue, le point de vue de Pierre-Noël Giraud sur la crise. Je ne m’attendais pas à ce que ce dernier se transforme en apprenti dictateur, lui qui pourtant est membre fondateur de l’Association Pour un Débat sur le Libre-échange revendiquant dans sa déclaration de principe que "la démocratie ne peut se faire sans, ni contre les électeurs". J’ai relu le texte plusieurs fois, persuadé que je devais faire un grave contre sens. Hélas, je ne suis arrivé qu’à cette conclusion : PNG a pété les plombs ! A moins que le blog de Philippe Petit n'ait été victime d'un hacker qui aurait malicieusement modifié le texte de Giraud ? Je ne vois pas d'autre explication rationnelle.