Comme le démontre Jean Gadrey dans un article que j’avais eu l’occasion de  mentionner il y a deux ans maintenant (que le temps passe vite !) : 

- l’idée d’un revenu maximum n’est pas une utopie ;

- elle peut apparaître non seulement comme une exigence morale, mais aussi comme l’une des voies de sortie des crises majeures.

A bien des égards, Nicolas Dupont-Aignan est un précurseur. Je suis convaincu que ce qu’il dénonce aujourd’hui sera reconnu comme une violence inadmissible par les générations futures, comme le fut, en son temps l’esclavage. Qu’il me soit permis ici  de m’auto-citer : « Que les "libéraux" se rassurent,  l’ambition et le  potentiel de chacun pourront toujours se développer librement  dans un monde où l’on pourra, par son mérite (en supposant que celui-ci puisse être objectivement mesuré, ce qui reste encore à prouver), mieux réussir que le voisin pour, ainsi, mieux gagner sa vie que lui … mais pas de manière totalement indécente comme actuellement où les écarts de salaire peuvent être de 1 à plusieurs milliers. Car là est bien le fond du problème : la totale immoralité de la situation qui fait que certains gagnent en un an ce que d’autres ne gagneront pas de toute leur vie. C’est une vraie violence qui se pare de l’habit de la légalité mais qui reste une immense injustice que les générations futures jugeront comme telle. Comme nous jugeons aujourd’hui l’esclavage par exemple, pratique pourtant communément admise par le passé. »  

 Alors merci, Monsieur le Député, de vous montrer à la hauteur de la tâche qui vous incombe à une époque où la petitesse de ce qui nous sert de classe politique est affligeante et nous donne envie de ressortir les bonnets Phrygiens (et les piques qui vont bien).