Le protectionnisme, c’est pas bien : enfin une démonstration argumentée
Par RST le samedi, 23 octobre 2010, 12:36 - Macroéconomie - Lien permanent
Et c’est à Gaëtan Gorce, qu’on la doit. Diplômé de Sciences-Po en 1981, il est énarque et fut, comme le précise Wikipédia, collaborateur de Pierre Joxe au ministère de l'intérieur (1989-1991), d'Édith Cresson à Matignon (1991-1992) et de François Mitterrand à la Présidence de la République (1992-1995). Ca vous pose un homme tout ça et on s’attend donc – ou pas – à ce que, quand il s’exprime, ce qu’il fait dans Marianne2, cela vaille le coup. Alors calez vous bien dans vos fauteuils, attachez vos ceintures, et découvrez pourquoi, selon ce digne représentant de l’élite qui nous gouverne, le protectionnisme, c’est pas bien.
Je vous livre sans plus attendre la plus efficace argumentation proposée à ce jour par un hiérarque du parti socialiste pour s’opposer à toute forme de protectionnisme : "Se protéger, c'est s'immobiliser ! C'est prendre un risque redoutable, alors que, dans ce monde nouveau, en plein développement l'Europe n'est déjà que trop à l'écart des grands courants d'échanges, d'innovation, et de croissance." C’est y donc pas beau ? On dirait du Jean-Louis Bianco !
Je précise tout de suite que l’explication s’arrête exactement là et que le risque redoutable mentionné est tellement redoutable qu’il ne mérite pas qu’on le décrive un tant soit peu ! Je pense donc que tout est dit et que le PS a trouvé son slogan pour 2012 : "Se protéger, c'est s'immobiliser !" Je ne vous ferai pas l’injure de donner ici d’exemples concrets où l’application de cette théorie entraînerait d’immenses désastres, vous les trouverez bien tout seuls. Je reste pétrifié par l’incrédulité en constatant que l’on peut vouloir appliquer en économie un principe qui, dans tous les autres secteurs de l’activité humaine sans exception, est notoirement nocif.
Mais le vrai sujet de l’article c’est la guerre monétaire. Gaëtan Gorce a fait des études supérieures, il a lu des trucs, il se ballade sur Internet et il a entendu récemment parler de création monétaire, sans vraiment tout bien comprendre, visiblement. Mais cela ne l’empêche pas – il a fait des études supérieures, ne l’oublions pas – de proposer sa solution pour nous sortir du pétrin : "une intervention commune de la FED, de la BCE et de la Banque du Japon, visant à stimuler leur consommation intérieure en injectant de l'argent frais par l'achat de titres d'État." Malheureusement personne n’a dit à Gaëtan Gorce que la FED et la BOJ ne nous ont pas attendu pour faire ce qu’elles veulent, pas plus qu’on ne lui a expliqué que si l’Europe ne fonctionne pas à 27, il y a peu de chances que cela s’arrange en appelant à la rescousse les USA et le Japon. Et on ne perdra pas son temps ici à expliquer pourquoi, ce que Gaëtan Gorce présente comme une "proposition concrète et opérationnelle" – susceptible, selon lui, de figurer au cœur d’un programme pour 2012 – est totalement fantaisiste ! Ce serait trop long, les bases élémentaires ne sont pas acquises… malgré les études supérieures !
La gauche dite de gouvernement ne
finit pas de s’enfoncer inéluctablement dans les sables mouvants de l’incurie,
de la trahison et du foutage de gueule. Ce ne serait pas forcément grave si
elle n’entraînait pas à sa suite des millions de gens naïfs sincères qui
lui font encore confiance. Je dînais récemment chez de vieux amis avec qui
j’avais partagé mes premiers pas de militant. J’essayais de leur expliquer
pourquoi il n’y avait pas de différence selon moi entre le PS et l’UMP. « Et
les valeurs, alors ? », m’a-t-on répondu, ces fameuses valeurs
fondamentales qui apparemment distinguent clairement la gauche de la droite.
Comme je m’interrogeais sur la nature de ces valeurs, deux exemples me furent
immédiatement proposés : l’homoparentalité et l’avortement. Voila donc à
quoi se réduit aujourd’hui le clivage droite-gauche ? Une question de
société qui est peut-être importante mais qui reste secondaire face aux
problèmes qui nous assaillent ,et un acquis pour les femmes obtenu par … la
droite et revendiqué par…la gauche ?
En ce qui me concerne, la seule valeur importante c’est la France, la France dans l’Europe. Et cette valeur là, ce n’est ni l’UMP ni le PS qui la représentent.