Les billets verts
Par RST le samedi, 5 mars 2011, 10:50 - Macroéconomie - Lien permanent
Certaines idées commencent visiblement à faire leur chemin et l’on ne peut que s’en réjouir, même si cela ne va pas aussi vite que l’on pourrait le souhaiter. Ainsi, après Nicolas Dupont-Aignan qui fut le premier élu de la République à poser la question du fonctionnement du système bancaire et de la création monétaire, voila que Nicolas Hulot et sa fondation s’emparent à leur tour du sujet et se proposent de réfléchir sur la manière de financer l’avenir, sans creuser la dette et, rajouterai-je, sans enrichir les marchés aux dépends de la collectivité nationale.
Si la volonté et le courage politiques manquent chez ceux qui nous gouvernent, les solutions existent. Ce n’est pas faute de l’avoir répété sur ce blog. Comme l’explique le texte publié par la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme – j’aurais personnellement inversé l’ordre de l’intitulé : pour l’homme et la nature – pour annoncer la tenue d’un séminaire de réflexion sur ce sujet le 30 mars prochain, l’emprunt à la banque centrale est une des pistes à envisager sérieusement :
« Cette pratique couramment utilisée dans le monde et notamment aux Etats- Unis est interdite dans la zone euro depuis le traité de Maastricht. La Banque Centrale Européenne est sortie de ce carcan pour sauver les banques puis la Grèce. Il faut, maintenant, aller plus loin afin que les Etats européens retrouvent les prérogatives monétaires qu’ils ont abandonnées depuis 30 ans. Non seulement le financement octroyé par la banque centrale réduirait le coût de la dette et assainirait les finances publiques, mais en plus l’autonomie financière ainsi acquise face aux marchés réduirait les attaques spéculatives comme celles qui ont eu lieu contre l’euro depuis 2010.
Afin d’éviter les dérapages, cette pratique serait cantonnée à un plan d’investissements de transition qui ferait l’objet d’un encadrement strict et d’une évaluation continue. En première estimation, il serait nécessaire de débloquer en France 600 milliards d’euros entre 2012 et 2020. Le choix des investissements ferait l’objet d’un processus de concertation nationale et régionale massif afin de mobiliser et de faire adhérer les citoyens et les acteurs sur des projets qui font sens. »
Ce séminaire s’annonce tout à fait intéressant avec la participation d’économistes spécialistes des questions monétaires comme Alain Grandjean ou Dominique Plihon. Souhaitons simplement que l’appropriation de ce sujet par une organisation comme celle de Hulot, permette de diffuser ces idées au sein du grand public, afin qu’un débat démocratique ait enfin lieu et qu’un jour, soyons fous, un référendum soit organisé pour décider si oui ou non, la création monétaire est un sujet trop important pour être laissée aux mains des banquiers.