En effet, le journal démarre sur les chapeaux de roue avec le cas de cette infirmière atteinte d’une forte fièvre et qui faisait partie de l’équipe médicale en charge d’un patient soigné après avoir contracté le virus Ebola. Il n’en fallait pas moins aux pseudo-journalistes de M6 pour lancer leur grand Barnum en évoquant un cas de transmission possible du virus et en s’interrogeant sur l’efficacité réelle des protocoles médicales mis en place. Tout cela à grand renfort d’images de convois médicalisés roulant à vive allure toutes sirènes hurlantes et d’envoyée spéciale en direct devant l’hôpital. Pas un mot pour signaler le mode de contamination du virus qui rendait peu probable aux yeux du profane que je suis, et sauf à remettre en cause toutes les connaissances acquises sur le virus, cette contamination. Tout était fait pour entretenir le suspense et créer une sensation d’urgence et de psychose digne des pires films d’horreur. Je tenais le pari avec les membres de ma famille présents ce soir-là que l’histoire allait se dégonfler comme une baudruche et qu’on allait vite se rendre compte que tout cela n’était qu’un exemple de plus du fonctionnement totalement dégénérescent des journalistes institutionnels uniquement préoccupés par la course au sensationnalisme et bien peu soucieux de rechercher, présenter et analyser les informations de manière fiable et crédible. Et ce matin, confirmation de ce que tout individu un peu attentif pouvait anticiper : les premiers tests réalisés sur des prélèvements sanguins se sont révélés «négatifs». Le plus désolant c’est que les responsables de cette désinformation ne rendront jamais compte de leurs actes et continueront impunément à manipuler les opinions.

PS : Je constate avec plaisir que la chronique matinale de  Daniel Schneidermann reprend mon texte mot pour mot traite du même sujet.