Pourquoi je ne débattrai pas sur Newsring
Par RST le samedi, 10 mars 2012, 13:24 - Divers - Lien permanent
J’ai reçu récemment une invitation à débattre sur Newsring. Spécialement créé à cet effet – débattre – ce nouveau site se
veut "un véritable espace de débat
en ligne" permettant de confronter ses arguments avec les meilleurs [sic]
débatteurs et de convaincre les internautes [re-sic]. Newsring s’appuie notamment sur des "journalistes-orchestrateurs
de débats" sensés garantir la qualité des échanges et faire la
synthèse des contributions. J’ai rapidement mais poliment décliné l’invitation,
en expliquant que je ne souhaitais pas m’exprimer sous ma véritable identité
comme l’exigent les règles de fonctionnement de ce nouveau média. Quel ne fut
pas mon embarras en recevant, par retour de mail, la réponse du journaliste qui
m’avait initialement contacté, m’indiquant que mon désir de conserver un
certain anonymat ne posait pas de problème et que moyennant finance l’on
devait pouvoir s’arranger. Il fallut alors me rendre alors à l’évidence :
mon désir d’anonymat n’était en fait qu’un prétexte pour dissimuler une raison
plus profonde de ne pas participer.
Evacuons tout de suite le sujet de l’anonymat qui, tout en étant
secondaire reste cependant, en ce qui me concerne, indispensable. Je ne
souhaite pas que mes prises de position, que j’assume totalement par
ailleurs, puissent être officiellement
rattachées à ma petite personne. Le patron de la multinationale qui m’exploite
emploie n’a pas à savoir que je rêve de le couvrir de goudron et de plumes. Je
compte d’ailleurs sur mon supérieur hiérarchique, qui lit parfois mon blog et
m’en parle à l’occasion, pour ne pas me balancer ! Et puis je me méfie des
surprises réservées par la mémoire ineffaçable d’Internet : ce que vous y
écrivez est, que vous le vouliez ou non, destiné à y demeurer éternellement. Je
veux pouvoir changer librement d’avis dans 1 mois ou dans 10 ans sans que mes
propos passés ne me soient renvoyés à la figure en permanence.
Cette précision étant apportée, revenons
à la véritable raison justifiant mon refus de débattre. En fait, j’ai
la trouille je ne crois pas qu’il soit possible de débattre sur Internet
sans que le soi-disant débat ne se transforme rapidement soit en pugilat stérile
si on laisse tout le monde s’exprimer librement, soit en discussion insipide sur
le sexe des anges si la modération est activée avec pour conséquence de ne
se retrouver qu'avec des gens qui pensent plus ou moins la même chose. Pour
résumer, et les blogs sont là pour le prouver, il est impossible de débattre quand
les points de vue sont trop opposés et ça ne sert à rien de ne discuter qu’avec
des gens d’accord avec vous. Et puis il y a très souvent cette éternelle exigence
à géométrie variable, d’avoir une discussion courtoise et de ne pas se laisser
aller à l’injure, sachant qu’il y autant de définitions de ce qui est courtois ou injurieux qu’il y a
d’intervenants. On aboutit donc rapidement à des polémiques sans fin pour
savoir qui de la poule ou de l’œuf a insulté qui en premier. Et en ce
qui me concerne, comme je l’ai expliqué en ouvrant ce blog il y a plus de 3 ans maintenant, je revendique ma
mauvaise foi, mon agressivité, mon ton sarcastique et mon goût prononcé pour
l'ironie facile et la critique déplacée, toutes choses qui ne facilitent pas le
débat et auxquelles je n’ai pas l’intention de renoncer.
Enfin, pour couronner le tout, j’ai le sentiment qu’on a fait le tour des sujets importants, les idées des uns et des autres sont sur la table, le temps n’est plus aux débats mais à l’action. Et cette action, avant qu’elle ne devienne éventuellement révolutionnaire, elle doit être politique. Elle peut se concrétiser de différentes manières selon les capacités et disponibilités de chacun et peut prendre la forme, par exemple (pub), d’une participation au Printemps de la France libre le 25 mars prochain qui se tiendra Salle Equinoxe à Paris et qui sera le premier rassemblement de la campagne présidentielle pour Nicolas Dupont-Aignan après l’officialisation de sa candidature .
En conclusion, même si je ne vois
pas personnellement l’intérêt d’un tel site, je lui souhaite néanmoins bon
vent. J’ai constaté qu’il mettait toutes les chances de son côté en faisant
intervenir des gens de grande qualité et assez divers comme l’économiste
citoyen André-Jacques
Holbecq, l’ancien ambassadeur Stéphane Hessel ou la
sénatrice UMP (personne n’est parfait) Chantal Jouanno. Tout
cela orchestré par Frédéric Taddei qui ne passe pas pour le pire des
journalistes ! Longue vie donc à
Newsring.