Choses à lire
Par RST le lundi, 8 novembre 2010, 18:57 - Macroéconomie - Lien permanent
Dans sa dernière livraison (Crise européenne, deuxième service), Frédéric Lordon répond à la question que je me posais, à savoir que penser de la proposition franco-allemande de révision du traité de Lisbonne ? Agréée par la France, l’Allemagne propose en effet d’instituer un mécanisme européen de restructuration des dettes souveraines. L’idée en soi est loin d’être inintéressante nous dit Lordon lui-même, avant de montrer comment le déplorable timing de cette proposition risque en fin de compte, par le processus bien connu de la spéculation dit d’enchainement autoréalisateur, de faire advenir la catastrophe que l’on voulait éviter.
Une fois n’est pas coutume, je recommande aussi cet article publié par Alexandre Delaigue sur Econoclaste "Mais au fait, que disent les marchés?".
Mon éconoblogueur
préféré se demande à partir d’exemples concrets si, contrairement à ce que
prétendent les économistes atterrés, le problème ne serait pas l’irrationalité
des marchés mais bien au contraire, leur trop grande rationalité.
Il est particulièrement intéressant
de noter que les textes de Lordon et de Delaigue se font écho sur le sujet de
l’austérité. Delaigue constate qu’elle ne paie pas puisque les marchés se
rendent bien compte qu’elle peut conduire au chaos et remettre ainsi en cause le remboursement des dettes,
tandis que Lordon cite un fund manager qui se demande, à propos de l’Irlande,
"combien de temps la population va
supporter d’être ainsi écorchée vive"
Enfin, dans son dernier éditorial publié sur le site "Chômage et Monnaie" et intitulé "La guerre des monnaies aura lieu", Gabriel Galand nous explique brillamment les tenants et les aboutissants de ce qu’il considère comme "le premier acte de la guerre mondiale des monnaies provoquée par le refus de la Chine de réévaluer sa monnaie et le refus des Etats-Unis de voir ainsi narguer leur superpuissance". En espérant que ce premier acte de la guerre mondiale monétaire ne soit pas le prologue d’un conflit mondial où les balles et les bombes remplaceraient les billets et les taux de change.
J’en profite pour signaler qu’Ette Rodox a repris du service sur Des économistes et des Hommes et c’est tant mieux, même si il n’a pas été nominé pour le meilleur post de blog économique. L’année prochaine peut-être ?