Je n’ai pas le courage de visionner la vidéo qui a été réalisée de cette conférence. Ce serait pourtant un moyen d’arriver à comprendre comment, à partir d’une pseudo analyse des liens entre démographie et croissance et de la condamnation sans appel – et sans vraiment d’explication – du modèle Japonais, on en arrive à conclure brutalement – la dernière diapositive arrivant comme un cheveu sur la soupe – que la solution à tous nos problèmes – dont on n’a pas vraiment compris la nature – consiste à « réguler », « diversifier » et « mettre en place une politique de cohésion territoriale » (sic).

Arrivé à ce stade de la conférence, on se demande si nos deux premiers intervenants ont péché par excès d’orgueil – leur seule présence devant enthousiasmer les foules – ou par manque flagrant de préparation. Je n’ose imaginer que ce soit par incompétence, même si certains des clichés utilisés – et que ne renieraient pas les plus éminents des économistes orthodoxes – peuvent amener à se poser la question. Ainsi de l’affirmation d’Olivier Delamarche que la monnaie n’est en définitive qu’un intermédiaire – des décennies d’aveuglement théorique sont contenues dans cette conception du rôle de la monnaie – ou de celle de Pierre Sabatier selon laquelle nos enfants hériteront de nos dettes, argument bien connu, entonné par toux ceux qui, tout obnubilés qu’ils sont à faire peur, oublient opportunément de mentionner que nos enfants hériteront aussi des investissements réalisés et certains privilégiés, soyons cyniques, des titres de cette dette tant décriée.

Nicolas Meilhan a donc sauvé en partie cette soirée qui avait commencé de la plus mauvaise des manières. Et je ne dis pas ça seulement parce qu’il a fait référence à Jean-Marc Jancovici ou Gaël Giraud. Son exposé était construit, il maitrisait son sujet et son humour pince-sans-rire a déclenché quelques franches rigolades. Je retiendrai de sa prestation qu’en matière d’énergie, 90% du temps le débat tourne autour de choses qui ne représentent que 2% de la réalité et que nous ne nous en sortirons qu’en réapprenant à jouer collectif.

Le grand plaisir d’avoir eu l’occasion de saluer Olivier Berruyer et le bonheur d’être accompagné par deux jeunes personnes qui me tiennent à cœur font que je ne regrette pas cette sortie parisienne même si son objet est à oublier très vite.