Précisons tout d’abord, pour fixer les idées, certains chiffres. L’enveloppe globale finalement attribuée s’élève à 35 milliards d’euros financés par le remboursement des 13 Mds de fonds propres prêtés par l’Etat aux banques au moment de la crise financière et par un appel au marché à hauteur de 22 Mds. Première remarque : on est loin des 100 milliards qui ont pu être envisagés à l’époque par certains. Philippe Bouyoux a tenu à préciser que plutôt que de grand emprunt, il préférait parler d’investissements d’avenir, l’objectif n’étant bien sûr pas d’emprunter mais bien d’investir. Il a aussi  attiré l’attention sur la nécessité de ne pas confondre avec le plan de relance.

Les grands principes qui ont animé la commission ont été exposés en introduction :

-         nécessité d’investir malgré le niveau d’endettement actuel,  

-         accent mis sur l’économie de la connaissance et l’économie verte,

-         volonté de déplacer la frontière technologique.

Les priorités définies se répartissent comme suit :

Les mécanismes de financement ont été pensés en donnant la priorité à la constitution d’actifs qui doivent au final représenter plus de 60 % des 35 Md€. L’accent a aussi été mis sur la recherche d’un effet de levier maximum à travers la mise en place de cofinancement.

Les fonds sont attribués par des opérateurs (ANR, CDC, OSEO, Ademe, …) qui sélectionnent les projets soumis à un jury d’experts avec une attention spéciale portée, selon P.Bouyoux à ce qu’il a appelé les "problèmes identifiés aux charnières" c'est-à-dire entre la phase de développement et celle de l’industrialisation, entre le passage du prototype à la série.
Enfin, le suivi et l’évaluation des actions engagées n’ont pas été oubliées puisqu’une partie de l’enveloppe (30M€) est consacrée à cette évaluation par des entités spécifiques sélectionnées au travers d’un processus d’appels d’offres.
Au niveau de l’état d’avancement, le bilan est le suivant : 49 appels à projets ont été lancés depuis juin 2010, 1400 dossiers ont été reçus et 8Mds€ engagés sur 300 projets et 1700 entreprises.  

Après cette présentation rapide, nous regarderons dans un prochain billet les questions que posent le principe de ce Grand  Emprunt et sa mise en œuvre.