Précisons d’entrée que, je ne suis pas jaloux de Paul Jorion contrairement à d’autres, je n’ai jamais revendiqué un quelconque statut et que, par exemple, je me suis toujours contenté, les quelques fois où mes textes ont pu être repris, de la seule satisfaction d’être publié sans en attendre aucune autre sorte de gratification. Qui  a dit que c’est ce que j’avais de mieux  à faire ? @si dans une Ligne Jaune  récente, a traité du sujet et, malgré les tentatives désespérées de l’animateur Guy Birenbaum pour dénoncer les soi-disant injustices que subiraient les blogueurs, les  intervenants sont tombés plus ou moins d’accord pour dire que ceux qui seraient  éventuellement mécontents de leur situation, s’estimant mal récompensés par les sites avec lesquels ils collaboraient, n’avaient qu’à … aller voir ailleurs. S’il y avait donc vraisemblablement de quoi faire une émission, il n’y avait clairement pas la matière à faire tout un foin.

Parmi les innombrables différents contacts que j’ai pu avoir avec le monde journalistique, il y a cet échange furtif avec Christian Chavagneux venu réagir à un de mes papiers qui avait été repris par Marianne 2 et dans lequel j’accusais assez allégrement je l’avoue, Alternatives Economiques de faire, excusez du peu, l’apologie de la finance de marchés mondialisée. A mon grand regret, le dialogue que je pensais pouvoir engager au travers des commentaires a tourné court. Le journaliste n’étant venu apparemment que pour faire part de son très grand courroux à mon égard, en partie justifié je l’admets volontiers, a considéré que poursuivre la discussion comme je l’y invitais n’était pas digne de lui, et ne s’est donc pas donné la peine de donner suite à mes sollicitations.

J’ai aussi été contacté par e-mail par un certain Jean-Pierre Pernaut  Fred (je ne me sens pas le droit de relever l’identité de ce journaliste  je réserve cette information pour Wikileaks) qui commença dans un commentaire par me demander de bien vouloir le contacter, sans plus de précisions. Persuadé que mon talent était enfin reconnu et qu’une carrière de grand reporter s’offrait à moi, je m’empressais … de lui demander ce qu’il voulait exactement. Je finis par comprendre qu’il souhaitait vérifier l’authenticité d’une déclaration de Patrick Artus que j’avais rapportée dans un article, selon laquelle ce dernier conseillait la Banque Centrale de Chine. Compte tenu des questions de nature existentielle posées par le journaliste, je me permettais de m’assurer qu’il avait seulement lu mon article et notamment les dix premières lignes dans lesquelles se trouvaient toutes les réponses. Il l’avait visiblement fait… en travers ! Ces précisions étant apportées, je lui demandais de bien vouloir me tenir au courant de la suite qu’il donnerait à son enquête en cours apparemment consacrée aux conflits d'intérêts chez les économistes ce qu’il n’a, à ce jour, évidemment… pas fait !    

Il semble donc bien que, malgré la puissance d’internet et les possibilités offertes de dépasser le clivage des catégories professionnelles ou sociales, le dialogue, voire la coopération entre blogueurs et journalistes ne soit pas à l’ordre du jour. Il est possible que ces derniers ne soient pas rassurés par l’arrivée de ces amateurs venant les concurrencer. J’ai pourtant le sentiment qu’il y aurait de la place pour tout le monde pour peu que les blogueurs y restent, à leur place, et ne s’imaginent pas, parce qu’ils zarive a ecrir troua ligne sen fer de fotes d’ortograf, qu'ils sont devenus les nouveaux   Kessel ou autre Hemingway.  

Signalons pour terminer, l’exception à la règle énoncée ci-dessus. Cette exception, c’est Philippe Cohen. Il fut en fait le premier à me contacter, suite à ce  papier où je relatais les propos de P.Artus. Plus tard, j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui par e-mail sur un tout autre sujet. Il a pris la peine de répondre, me proposant même de rédiger un texte. J’ai du décliner, le prix proposé ne me convenant pas ne me sentant pas les compétences nécessaires dans ce cas précis. J’ai gardé de ces brefs échanges l’impression de quelqu’un d’ouvert et disposé à discuter avec une star de la toile un modeste blogueur. Il se trouve, ce qui ne gâte rien, que j’apprécie les articles que je peux lire de lui sur Marianne 2. Il a donc toutes les qualités requises pour faire … un bon blogueur. Philippe, si tu me lis, qu’est ce que tu attends pour me publier ?