De l’Afrique, l’Histoire retiendra qu’après avoir été vidée de sa population la plus saine pour développer le Nouveau Monde, elle a fait l’objet d’un partage à Berlin et que le pacte colonial qui la livrait en morceaux au monde « civilisé » l’a meurtrie politiquement, humiliée moralement et appauvrie économiquement pendant trois quarts de siècle. Mais que, à cause des divisions internes, le réveil du lion africain qu’appelait l’empereur Haïlé Sélassié à la naissance de l’Organisation de l’unité africaine n’a pas eu lieu, et que dans un monde en profonde mutation, où les pays les plus puissants se regroupent pour élargir leurs marchés et produire à grande échelle, l’Afrique se désagrège à la cadence des égoïsmes de micro-Etats dont aucun, pas même le Nigeria, ne peut valablement affronter la compétition économique internationale. L’histoire retiendra que de l’Ethiopie à l’Afrique du sud en passant par le Zimbabwe, vingt ans après la libération d’une fraction importante de sa terre, l’Africain de 1980 est encore, au mieux, étranger chez lui. L’histoire retiendra que ceux de ses fils qui ont tenté de la faire respecter ont péri l’un après l’autre par des mains africaines, sans avoir le temps de la servir. L’histoire retiendra aussi que, pour ainsi l’asservir, l’instrument à varié dans le temps : le colon aventurier, le missionnaire, le militaire, l’administrateur, le mercenaire, le coopérant technique, l’expert en développement. Elle devrait retenir qu’un seul instrument, plus puissant, n’a pas changé de nom : la monnaie.

Y a t il un seul  mot à modifier à ces lignes écrites il y a déjà 30 ans ?

En conclusion, je ne peux recommander qu’une chose : lisez ce livre