C’est le numéro 36 du mensuel La Revue qui nous propose une recension, accompagnée d’un extrait, du dernier livre de De Closets intitulé « Maintenant ou jamais ». Je ne connaissais l’auteur que de nom, sans jamais avoir rien lu de lui dont je puisse me souvenir. Et j’ai visiblement bien fait à en juger par l’extrait proposé dont sont tirés ces quelques mots : « pour surmonter cette crise de régime, il faudra sortir du jeu parlementaire traditionnel, confier le pouvoir exécutif à des non-professionnels de la politique dans un gouvernement de salut public. » En voilà un qui ne se cache pas derrière son petit doigt pour appeler ouvertement à court-circuiter la démocratie et à mettre en place une dictature ! On passera rapidement sur  le fait que De Closets semble avoir autant d’admiration pour les Portugais, les Islandais ou les Danois – qui subissent en serrant les dents «un choc d'une violence inouïe en comparaison duquel ce que les Français appellent austérité est à peine un petit régime minceur» – qu’il a de mépris pour ses compatriotes vivant dans un pays de nantis égoïstes et autistes, incapables du moindre sacrifice. On en arrivera directement au délire final, celui au cours duquel De Closets, à la recherche d’un homme providentiel à la De Gaulle ne trouve pas mieux que de proposer, sans rire, … Pascal Lamy, celui-là même que Maurice Allais voulait délocaliser ! Grâce à La Revue, je m’épargnerai la lecture des ouvrages de De Closets et je sais désormais à quoi m’en tenir en ce qui le concerne.  

C’est grâce à Arrêt sur Image que je sais aussi à quoi m’en tenir en ce qui concerne Sylvain Bourneau. Dans l’émission consacrée au parti-de-la-famille-Le-Pen à laquelle il assistait,  le directeur adjoint de Libération s’est comporté en digne représentant de cette gauche française, championne du terrorisme intellectuel, qui décrète que le FN n’est pas un parti comme les autres, c’est-à-dire digne de la République, ce qui lui permet à bon compte d’éviter d’engager la bataille sur le plan des idées. On retiendra cette citation surréaliste de la part du journaliste : « La réalité est totalement différente de ce que croient ces gens », associée au concept d’effet de halo qu’il n’oublie pas de mentionner, tout cela pour expliquer en gros que les électeurs sont des idiots incapables de voir le monde comme il est. Heureusement il est là lui, pour le leur expliquer et les guider.  Mais quel mépris !

Finalement, en relisant ce qui précède j’ai décidé de conserver la catégorie initialement envisagée pour mon billet. En effet, comment qualifier des types qui, pour le premier,  en appelle à la dictature et, pour le second, s’arroge le droit, comme tant de ses con-frères, de décider quels sont les partis politiques acceptables et quels sont ceux qui devraient être boycottés ? Avec de tels journalistes en activité, nous sommes partis pour regretter longtemps la disparition de Philippe Cohen.