La gauche française, championne du terrorisme intellectuel
Par RST le lundi, 8 juillet 2013, 19:06 - Politique - Lien permanent
Note: texte publié initialement sur Ragemag
C’est un texte remarquable publié sur le site Atlantico qui a interrogé Guillaume Bernard. Ce dernier décrypte en quelques paragraphes le comportement de cette gauche française qui a toujours prétendu donner des leçons au monde entier. Mes cinq années passées à ATTAC notamment m’avaient permis de prendre conscience de ce phénomène que je qualifiais de "sectarisme" sans vraiment en comprendre les tenants et les aboutissants. Guillaume Bernard nous offre ici une analyse lumineuse. Je vous en propose ci-après les passages les plus marquants selon moi, ceux dont je voudrais pouvoir me souvenir plus tard, mais je vous recommande la lecture de tout l’entretien qui propose notamment des clés pour comprendre le fonctionnement des médias.
(…) toute une partie de la gauche ne cherche pas à répondre rationnellement aux idées, aux arguments et aux raisonnement de la droite, mais entend les disqualifier, émotionnellement, en les associant voire en les assimilant à ce qui est instinctivement honni. Faut-il rappeler que Charles De Gaulle a pu, contre toute vraisemblance, être qualifié de fasciste ? Désormais il semble que l’injure suprême soit celle de « populiste » !
(…)Toute une gauche intellectuelle a toujours eu un sentiment de supériorité parce qu’elle est supposée incarner le progrès, être dans le sens de l’histoire (et de la science). Ses adversaires étant, de toute façon, inéluctablement condamnés par l’évolution du monde, leurs idées étant malséantes voire nauséabondes, il est légitime d’utiliser contre eux des moyens radicaux pour les mettre hors jeu. Nous sommes, là, en présence d’une manifestation de terrorisme intellectuel dont le « politiquement correct » est la forme édulcorée.
(…) Le terrorisme intellectuel est l’une des stratégies visant la manipulation de l’opinion publique (elles ont été mises au jour notamment par le linguiste nord-américain Noam Chomsky). Ses méthodes peuvent être résumées ainsi : l’intimidation de l’adversaire par l’invocation de tabous « moraux » (c’est la police de la pensée), puis sa disqualification par le recours à des arguments d’autorité (la position combattue étant présentée comme simpliste, dépourvue de fondement ou inapplicable) entraînant son isolement par une présentation manichéenne des enjeux (contraignant les « neutres » à se coaliser contre lui sous peine de lui être assimilé) et, enfin, si nécessaire, sa diabolisation (technique de l’amalgame).