Argent, dettes et banques
Par RST le samedi, 3 avril 2010, 14:51 - Notes de lecture - Lien permanent
Au moment de commencer cette présentation du dernier livre d’André Jacques Holbecq, je me suis retrouvé confronté à un problème que doivent bien connaitre les professionnels de ce genre d’exercice, à savoir comment faire abstraction de mes à priori positifs envers l’auteur et rester objectif ? Et puis je me suis dit que, n’étant pas un professionnel, je n’avais aucune obligation et j’ai donc décidé de ne faire abstraction de rien du tout, et surtout pas de la grande estime que je porte à celui aussi connu dans la blogosphère sous le pseudo d’AJH, et qui se revendique citoyen-économiste. Il vient donc de publier un nouvel ouvrage très didactique consacré à la monnaie. Je le recommande fortement à tous ceux qui veulent disposer d’une explication claire, précise, facile à comprendre du fonctionnement du système monétaire actuel, de ses graves défauts et des remèdes que l’on pourrait y apporter.
Son précédent livre "La dette
publique, une affaire rentable", publié il y a maintenant deux ans fut
un vrai choc pour moi dont l’une des conséquences directe fut la création de ce
blog. Il y présentait déjà une grande partie des explications reprises dans ce
nouvel ouvrage qui les actualise, les complète et propose de nouvelles pistes
de réflexion, un éclairage différent, une nouvelle manière de présenter les
choses.
Ainsi, des arguments nouveaux sont apportés pour dénoncer les mécanismes de l’argent dette et le rôle néfaste de l’intérêt qui consiste à prendre de l’argent à ceux qui en ont besoin pour le donner à ceux qui en ont déjà. "Par l’intermédiaire de l’intérêt, une somme colossale est transférée du monde économique au monde financier, et contribue à l’asphyxie du premier et à la congestion du second." Et les chiffres sont là, pour matérialiser l’incroyable réalité : "(…) en moyenne, nous remboursons trente à cinquante pour cent d’intérêts dans les prix des produits et des prestations de services qui nous sont nécessaires lors de notre vie quotidienne"
N’est-ce pas là une bonne raison pour se poser des questions et trouver les moyens de réformer le système, plutôt que de se cacher derrière son petit doigt à la manière des bloggueurs-crétins du Modem ?
Mais à gauche aussi, les
réactions sont pitoyables lorsque l’on aborde ces sujets. Ainsi les échanges épistolaires
surréalistes (et désespérants) présentés dans le dernier chapitre du livre avec
notamment le socialiste Didier Migaud, ancien président de la commission des
Finances de l'Assemblée nationale, et actuel Premier président de la Cour des
comptes, nous montrent toute l’étendue de l’ignorance ou de la mauvaise foi de
ces responsables. Comme le dit l’auteur : "Des citoyens ont interpellé des députés de gauche, et ont reçu une
réponse de banquiers suisses !"
Alors pour qu’un jour de vraies réponses soient apportées à ces questions, lisez ce livre écrit par un citoyen pour d’autres citoyens et parlez en autour de vous car comme le dit P.Derudder dans une note en bas de page : "Au-delà de la question de la création monétaire, se pose donc la question de la démocratie ".