Après celui de Pascal (Blaise), voici le "Pari de Joly" (Eva) !
Par RST le lundi, 1 août 2011, 18:33 - Politique - Lien permanent
Pour ceux qui auraient encore quelques doutes sur le fait que la désignation d’Eva Joly aux dépends de Nicolas Hulot, comme candidate d’EELV pour les prochaines élections présidentielles, est une catastrophe, notamment dans l’optique d’avoir au minimum un débat sur les vrais sujets pouvant mener à de réels changements, je recommande la lecture du compte rendu du débat Joly/Trouvé organisé par Mediapart publié le 29 juin dernier. Merci à André-Jacques Holbecq de me l’avoir signalé en me donnant ainsi l’occasion de faire un article. Eva Joly est tout simplement affligeante ! Sa prestation a néanmoins le mérite de clarifier la situation en faisant apparaitre sans ambigüité de quel côté se situent réellement les écologistes : du côté de l’UMPS ! Si l’acronyme UMPSEELV n’était pas franchement hideux, il faudrait sans aucun doute l’utiliser.
Je vous propose ci-après, deux très courts extraits des dialogues qui me semblent caractéristiques de l’incohérence monumentale des positions de Madame Joly. La lecture du texte dans sa totalité reste néanmoins indispensable pour bien saisir l’étendue des dégâts.
Eva Joly :
(…) nous pensons que le traité de Lisbonne est un progrès démocratique car il donne plus de pouvoir au parlement. (…)
Médiapart :
Mais le traité de Lisbonne, que vous défendez, empêche justement la BCE de faire ce que vous demandez, à savoir racheter directement la dette d'un des Etats membres...
Eva Joly :
L'Europe s'est construite dans les crises. Nous sommes aujourd'hui dans une nouvelle crise: on en sortira par le haut ou l'Europe éclatera. Moi je fais le pari qu'on s'en sortira. (…)
On constate donc, dans un premier
temps, qu’Eva Joly soutient un traité qui, in fine, l’empêche de mettre en
œuvre une mesure qu’elle appelle de ses vœux et qui, soit dit en passant, m’apparaît
tout à fait fondamentale. Rien que cela constitue déjà une grave incohérence. Mais
ce n’est rien à côté de l’inanité de la méthode qu’elle propose pour régler les
problèmes : parier !
Même si je reconnais demander là
un très gros effort à tout lecteur sain d’esprit, soyons joueurs l’espace d’un
instant et faisons donc l’hypothèse du
pari. Quelles sont nos chances de le gagner ? Eva Joly répond elle-même à
cette question : elles sont nulles !
Eva Joly :
(…) Nous [les Verts européens] faisons ce que nous pouvons. Nous déterminons l'ordre du jour de beaucoup de commissions. Par exemple, celle que je préside sur le développement a fait un grand travail sur la lutte contre les paradis fiscaux. Vous me direz qu'il n'y a certes pas encore de résultat concret (…)
C’est dit : les verts font
ce qu’ils peuvent, ils travaillent dans des commissions, ils déterminent des
ordres du jour et n’obtiennent… rien, que dalle, nada ! Le pari est donc
perdu d’avance.
On le voit, contrairement à ce
que l’on pouvait croire, tout n’a donc pas encore été essayé pour nous sortir
de la mouise. On n’avait pas encore pensé à faire … un pari ! Pourtant
nous avions d’illustres exemples de ce que peut apporter un tel exercice. Il me
semble cependant que la grande différence entre, par hasard, le Pari de Pascal et
celui de Joly tient dans le fait que Pascal ne considérait pas, lui, que le
pari était perdu d’avance !
Je profite de l’occasion pour lancer ici un grand concours d’été : proposez-moi vos propres méthodes non conventionnelles (croiser les doigts, allumer des cierges, voter pour Sarkozy, …) pour changer le monde. La meilleure proposition sélectionnée par un jury hautement qualifié gagnera une surprise.
Il reste à espérer que Nicolas Hulot trouvera un autre point d’appui politique pour défendre et populariser ses propositions pour financer l’avenir. C’est autrement plus sérieux qu’un … pari !