Je vous propose ci-après, deux très courts extraits des dialogues qui me semblent caractéristiques de l’incohérence monumentale des positions de Madame Joly. La lecture du texte dans sa totalité reste néanmoins indispensable pour bien saisir l’étendue des dégâts.

Eva Joly :

(…) nous pensons que le traité de Lisbonne est un progrès démocratique car il donne plus de pouvoir au parlement. (…)

Médiapart :

Mais le traité de Lisbonne, que vous défendez, empêche justement la BCE de faire ce que vous demandez, à savoir racheter directement la dette d'un des Etats membres...

Eva Joly :

L'Europe s'est construite dans les crises. Nous sommes aujourd'hui dans une nouvelle crise: on en sortira par le haut ou l'Europe éclatera. Moi je fais le pari qu'on s'en sortira. (…)

On constate donc, dans un premier temps, qu’Eva Joly soutient un traité qui, in fine, l’empêche de mettre en œuvre une mesure qu’elle appelle de ses vœux et qui, soit dit en passant, m’apparaît tout à fait fondamentale. Rien que cela constitue déjà une grave incohérence. Mais ce n’est rien à côté de l’inanité de la méthode qu’elle propose pour régler les problèmes : parier !
Même si je reconnais demander là un très gros effort à tout lecteur sain d’esprit, soyons joueurs l’espace d’un instant  et faisons donc l’hypothèse du pari. Quelles sont nos chances de le gagner ? Eva Joly répond elle-même à cette question : elles sont nulles !  

Eva Joly :

(…) Nous [les Verts européens] faisons ce que nous pouvons. Nous déterminons l'ordre du jour de beaucoup de commissions. Par exemple, celle que je préside sur le développement a fait un grand travail sur la lutte contre les paradis fiscaux. Vous me direz qu'il n'y a certes pas encore de résultat concret (…)

C’est dit : les verts font ce qu’ils peuvent, ils travaillent dans des commissions, ils déterminent des ordres du jour et n’obtiennent… rien, que dalle, nada ! Le pari est donc perdu d’avance.
On le voit, contrairement à ce que l’on pouvait croire, tout n’a donc pas encore été essayé pour nous sortir de la mouise. On n’avait pas encore pensé à faire … un pari ! Pourtant nous avions d’illustres exemples de ce que peut apporter un tel exercice. Il me semble cependant que la grande différence entre, par hasard, le Pari de Pascal et celui de Joly tient dans le fait que Pascal ne considérait pas, lui, que le pari était perdu d’avance !     

Je profite de l’occasion pour lancer ici un grand concours d’été : proposez-moi vos propres méthodes non conventionnelles (croiser les doigts, allumer des cierges, voter pour Sarkozy, …) pour changer le monde. La meilleure proposition sélectionnée par un jury hautement qualifié gagnera une surprise.  

Il reste à espérer que Nicolas Hulot trouvera un autre point d’appui politique pour défendre et populariser ses propositions  pour financer l’avenir. C’est autrement plus sérieux qu’un … pari !