En sport par exemple, les meilleurs footballeurs français, je vois à peu près comment on fait pour les reconnaitre : ils jouent à l’étranger. En science, je vois aussi : les meilleurs chercheurs français sont… ceux qui trouvent. Dans l’industrie, je vois encore : les meilleurs ingénieurs français sont marqués avec un "X" (faut avouer que c’est quand même vachement plus facile pour les reconnaitre). Mais en économie, comment fait-on pour dire qui est meilleur que qui ? Parce que, franchement, dans les six meilleurs des Echos, il y en a 4 dont je n’avais à peu près jamais entendu parler et 2 qui m’avaient déjà beaucoup fait rire, à savoir David Thesmar et Augustin Landier. J’avais déjà eu l’occasion par le passé, à mon modeste niveau, de louer leur clairvoyance proprement remarquable. J’ai d’ailleurs, par la suite, eu le grand plaisir de constater qu’ils faisaient partie de ceux qui se font proprement étriller par le procureur Lordon dans son dernier bouquin (pages 75 & 76). Lordon et moi partageons donc mon avis et j’en suis fort aise ! Par contre ni lui ni moi ne sommes visiblement capables de reconnaitre les meilleurs-zéconomistes-français. C’est, soit-dit en passant, plus grave dans son cas que dans le mien : c’est lui le professionnel et moi le béotien. Mais bon, il fait ce qu’il peut le brave homme. Pour en revenir à nos moutons, dois-je donc en conclure que pour les reconnaitre, les meilleurs-zéconomistes-français, il faut … demander aux Echos ?

La deuxième question du moment que je me suis posé immédiatement après, c’est pourquoi Les Echos ont-ils choisi pour leur blog, un nom déjà utilisé par d’autres, qui plus est, des stars de la blogosphère économique ? Car même si  Stéphane Ménia a eu besoin de l’aide de ses lecteurs pour noter qu’ "échosnoclastes et éconoclaste, ça se ressemble", il l’a quand même noté, et nous avec. Il en profite, au passage, pour souhaiter en toute modestie et de manière très élégante, la bienvenue à ce concurrent : " Si je veux être véhément, je dirai qu'ils auront fermé leur blog bien avant que nous disparaissions (ce qui est arrivé pour d'autres). Et pour finir dans la méchanceté, je dirai que la créativité n'est pas forcément un don très répandu." Malgré ces propos amènes, habituels chez lui – faudrait quand même qu’il se décide à consulter – il ne répond pas, ce faisant, à la question qui demeure ouverte. Les Echos ont-ils voulu profiter de la notoriété planétaire des éconoclastes ? Les ont-ils, au contraire, considéré comme quantité négligeable ? Les Echosnoclastes connaissent-ils seulement l’existence des éconoclastes ? Est-ce un complot ?  

Autant de questions angoissantes qui restent – provisoirement, je l’espère – sans réponse