Et de fait, la première remarque que l’on est rapidement amené à faire lorsque l’on découvre la Chine pour la première fois – et pour peu que l’on ait un peu voyagé par ailleurs – c’est que pour le dépaysement typique « made in China », il vaut mieux se balader dans les Chinatown de  Kuala Lumpur en Malaisie ou de Yokohama au Japon qu’à Shanghai ou Dalian. Pour caractériser le style de l’architecture qui préside au développement des grandes villes Chinoises, on ne peut s’empêcher de faire référence à … Disneyland ! 
Par ailleurs, les aspects culturels, peut-être cruciaux il y a 30 ans, ne sont pas plus importants aujourd’hui  en Chine qu’ailleurs. Il n’y a pas besoin, pour négocier avec des Chinois, de faire appel à des principes différents de ceux applicables avec la plupart des autres nationalités. Comme le dit l’associée d’un cabinet d’audit à Shanghai dans un article de l’Expansion de septembre  consacré à la maitrise des codes locaux du business : « En fait, la question de la "face" existe, mais finalement pas plus qu’en Europe, où l’on n’apprécie pas d’être désavoué en public ».
Plus surprenant encore, la sculpture censée célébrée les 50 ans de telle grande métropole de la côte, fleuron de la construction navale, représente deux enfants aux traits nettement occidentaux, à croire qu’elle a été fondée par … des blancs !
Le seul moment où l’on peut avoir un vrai sentiment de dépaysement est sans doute  celui du repas, et pas seulement à cause des baguettes. Servi sur une table circulaire au centre duquel trône un plateau tournant qui permet de faire circuler les plats entre les convives, il est l’occasion de découvrir une des cuisines les plus raffinées du monde, aux saveurs inimitables.

Alors, bien qu’une demi-douzaine de visites en Chine ne puisse permettre de prétendre passer pour un spécialiste de ce pays, cela amène cependant à constater – pour le regretter – que la marche forcée vers le monde moderne semble se faire au prix de l’abandon d’une culture millénaire, même si, selon certains, les autorités auraient pris conscience récemment de la nécessité de préserver le patrimoine  du « Pays du Milieu ». N'est-il pas trop tard ?