Redresser la France en empilant les cadavres ?
Par RST le jeudi, 16 mars 2017, 19:21 - Macroéconomie - Lien permanent
Je dois avouer que je ressens habituellement
une certaine fierté à être français. Et même si je suis conscient que la seule
peine que je me suis donné pour mériter cette qualité, fut de naitre au bon
endroit, je suis fier de ce que peut représenter la France, de ce qu’ont fait
certains de ses enfants et de ce qu’elle a pu apporter de positif à l’histoire
de l’humanité. Mais il y a un sujet qui me remplit de honte et qui pourtant ne semble
pas être considéré par mes compatriotes comme plus grave que l’obligation faite
à la fille Fillon de rembourser son mariage : nous sommes
gouvernés par des
cons vice-champion du monde ex-aequo des ventes d’armes et aucune voix ne
s’élève, en
dehors de quelques blogueurs isolés, pour dénoncer
ce scandale !
Il y en a même un qui s’en réjouit officiellement et sans état d’âme aucun, c’est Michel Garibal sur Atlantico. Que la France soit « devenue en quelques années une championne dans les ventes d’armes » lui parait la solution à tous nos problèmes y compris – comprenne qui pourra – le malaise paysan. Les retombées peuvent être spectaculaires, nous dit-il. Et elles le sont certainement – n’en doutons point – pour ceux qui se prennent nos bombes sur la gueule ! Nous avons exporté pour plus de vingt milliards d’euros de matériels militaires, et c’est – d’un point de vue purement comptable – bon pour notre balance commerciale. Mais j’ai néanmoins beaucoup de mal, contrairement à Garibal, à voir dans cette industrie « un contre-exemple au destin qui parait nous frapper, qui démontre que toutes les causes ne sont pas perdues. » Je ne sais pas si l’honneur peut encore, de nos jours, être considéré comme une cause, mais nous l’avons définitivement perdu. Nous sommes responsables – et coupables – d’une situation totalement immonde et qui devrait nous remplir de honte. Comment pouvons-nous accepter que notre dévelopement économique repose sur l’industrie de la mort et de la destruction ? Est-il vraiment nécessaire – apparemment oui – de signaler que les armes ça sert à tuer – ce qui déjà est mal en soit – mais, circonstance aggravante, bien souvent des femmes et des enfants, comme nous le rappellent régulièrement les informations en provenance des pays en guerre ? Alors non, Monsieur Garibal, je ne suis pas d’accord pour que mon pays « profite des tensions croissantes observées sur la planète qui se traduisent par un réarmement généralisé » – et vice versa – et que le redressement que vous appelez de vos vœux se fasse dans ces conditions. Si nous n’avons vraiment pas d’autre solution – ce que, soit dit en passant, je ne crois pas un seul instant – alors laissons la France s’écrouler, elle ne mérite pas de subsister avec tant de sang sur les mains.