Il y en a même un qui s’en réjouit officiellement et sans état d’âme aucun, c’est Michel Garibal sur Atlantico. Que la France soit « devenue en quelques années une championne dans les ventes d’armes » lui parait la solution à tous nos problèmes y compris – comprenne qui pourra – le malaise paysan. Les retombées peuvent être spectaculaires, nous dit-il. Et elles le sont certainement – n’en doutons point – pour ceux qui se prennent nos bombes sur la gueule ! Nous avons exporté pour plus de vingt milliards d’euros de matériels militaires, et c’est – d’un point de vue purement comptable – bon pour notre balance commerciale. Mais j’ai néanmoins beaucoup de mal, contrairement à Garibal, à voir dans cette industrie « un contre-exemple au destin qui parait nous frapper, qui démontre que toutes les causes ne sont pas perdues. » Je ne sais pas si l’honneur peut encore, de nos jours, être considéré comme une cause, mais nous l’avons définitivement perdu. Nous sommes responsables – et coupables – d’une situation totalement immonde et qui devrait nous remplir de honte. Comment pouvons-nous accepter que notre dévelopement économique repose sur l’industrie de la mort et de la destruction ? Est-il vraiment nécessaire – apparemment oui – de signaler que les armes ça sert à tuer – ce qui déjà est mal en soit – mais, circonstance aggravante, bien souvent des femmes et des enfants, comme nous le rappellent régulièrement les informations en provenance des pays en guerre ? Alors non, Monsieur Garibal, je ne suis pas d’accord pour que mon pays « profite des tensions croissantes observées sur la planète qui se traduisent par un réarmement généralisé » – et vice versa – et que le redressement que vous appelez de vos vœux se fasse dans ces conditions. Si nous n’avons vraiment pas d’autre solution – ce que, soit dit en passant, je ne crois pas un seul instant – alors laissons la France s’écrouler, elle ne mérite pas de subsister avec tant de sang sur les mains.