Quand Jean-Marc Sylvestre me met en colère
Par RST le jeudi, 12 octobre 2017, 19:11 - Polémique - Lien permanent
J’ai
décidé de me faire une double violence : je vais parler de Jean-Marc
Sylvestre et je ne vais pas l’insulter. C’est un vrai défi, mais j’ai confiance
en mes capacités d’auto contrôle. Jean-Marc Sylvestre, donc, a été pendant des
décennies et est hélas toujours, omniprésent dans les médias audiovisuels grand
public en tant que supposé spécialiste en économie. Je ne l’ai jamais vraiment
ni lu ni écouté mais le peu de fois où cela m’est arrivé, j’ai trouvé sa prose
totalement indigente et dépourvu de tout intérêt autre que celui d’illustrer
parfaitement la totale soumission des éditorialistes à l’orthodoxie dite
libérale, totalement discréditée maintenant depuis des années. Sa profonde
médiocrité faisait que je ne trouvais pas d’intérêt à en parler régulièrement sur
mon blog, même pour me payer sa tête. Sa
dernière production sur Atlantico ne déroge pas à la règle mais elle m’a
néanmoins mis en colère compte tenu de la violence du propos qui, pour ne pas
être physique, n’en est pas moins intolérable.
Ouvrons ici une petite parenthèse pour saluer l’ouverture d’esprit du site Atlantico.fr qui est capable de donner la parole à des gens aussi intéressants que Nicolas Goetzmann ou Mathieu Mucherie comme à des personnages aussi répugnants que Sylvestre.
Que nous dit ce monsieur pour me
mettre dans un tel état. Et bien tout simplement que la cause de tous nos
malheurs à nous français, c’est de vouloir … habiter chez nous. Si nous avons des millions de chômeurs, c’est
parce que nous voulons tous être des propriétaires sédentaires et pas des clodos
vagabonds obligés de vivre dans des caravanes. Je ne m’étendrai pas sur le fait
que posséder son logement permet, non seulement d’échapper à la voracité des
propriétaires, mais aussi de s’assurer un certain niveau de sécurité dans ce
monde profondément instable où rien ne garantit la pérennité de vos petites
économies surtout si elles sont entre les mains des banquiers. Je voudrais
simplement signaler que vivre chez soi, dans sa région, pouvoir y gagner sa vie
décemment, rencontrer régulièrement sa famille, ses amis- y compris d’enfance -,
prendre soin de ses parents (toutes choses pouvant apparaitre comme un luxe
scandaleux aux yeux de ceux qui, comme Sylvestre, ne jurent que par la « fluidité (sic !) des salariés » et la « flexibilité du travail ») sont, pour
ceux qui en font le choix, les bases certes pas suffisantes mais néanmoins nécessaires
pour pouvoir prétendre à une certaine forme de sérénité, sinon de bonheur. Et
toute nation qui se prétend civilisée devrait faire en sorte que ce choix de
vie soit possible pour tous ses citoyens. Elle devrait aussi faire en sorte
que Jean-Marc Sylvestre ferme enfin sa gueule.