C’est Nicolas Goetzmann qui ouvre le feu dans un article où il explique pourquoi le  projet de sortie de l’euro revendiqué par le Front National est dangereux. Contrairement à beaucoup – et notamment les pseudo économistes de plateaux télé dont nous allons reparler plus loin – ce n’est pas en prédisant la fin du monde, mais simplement en constatant la totale impréparation du parti de Marine Lepen qui n’a aucune idée sur la marche à suivre pour mettre en œuvre cette sortie : « Pas de personnalité, pas de stratégie, c'est bien ça l'éléphant au milieu de la pièce du projet du Front national, ce n'est pas la sortie de l'euro en tant que telle qui doit effrayer le plus, c'est le vide et l'improvisation qui s'annoncent pour la suite. » Sans parler du fait que croire, comme Marine Le Pen, que la monnaie pourrait être le levier le plus efficace pour agir sur la compétitivité, c’est faire preuve d’une méconnaissance crasse du rôle de la monnaie, méconnaissance qu’elle partage hélas avec la plupart de nos dirigeants.

Quant aux économistes de plateaux mentionnés plus haut, ils se font proprement alignés par Mathieu Mucherie qui dénonce l’opportunisme notamment de ceux qui rejoignent Macron. Il les classe en fait en deux catégories. Il y a d’abord ceux qu’il appelle les « académiques », « des stars (…) [qui] s'expriment sur beaucoup de sujets sur lesquels ils n'ont jamais travaillé de leur vie » et les « économistes de cocktails mondains, qui sont dans des conseils d'administration et à la télévision dans C'est dans l'air. (…) on se rend compte qu’ils n’ont pas travaillé ni en salle de marché, ni sur le terrain ou sur des prévisions macroéconomiques depuis très longtemps. » Bref, tout un tas de gens qui « sont partie prenante du système, et ne font rien pour s'en extraire ». Et dont nous devons nous assurer, en ne nous trompant pas de bulletin, qu’ils vont dégager. On peut toujours rêver !