QE for the people : il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre et il y a ...A.Delaigue
Par RST le lundi, 4 avril 2016, 21:17 - Monnaie - Lien permanent
Le débat en cours sur ce que certains appellent la « monnaie hélicoptère » a l’immense mérite immédiat de faire un peu de publicité autour du thème de la monnaie. Que l’on soit pour ou que l’on soit contre, on peut difficilement, dans une discussion sur le sujet, ne pas aborder d’une manière ou d’une autre les mécanismes mystérieux de la création monétaire. A moins de s’appeler A.Delaigue et de considérer qu’il n’y a tout simplement pas matière à discussion. Circulez, il n’y a rien à voir comme il le proclame sur Twitter:
Et dire que ce type est professeur d’économie !
Heureusement, d’autres considèrent le sujet sérieusement et proposent quelques explications.
C’est le cas de Romaric
Godin qui a publié sur Latribune.fr un article très clair sur le sujet. Il y
aborde un point fondamental, à savoir que « Pour être efficace, la monnaie créée doit donc être maitrisée. D'abord,
en « dirigeant » cette monnaie vers la dépense et vers la dépense « utile ». »
Et il propose des pistes pour répondre à cette contrainte comme « des « bons » ayant valeur monétaire, mais ne
permettant d'acheter que certains biens « utiles »a l'investissement des
entreprises européennes ». Enfin, il en profite pour poser une
question fondamentale qui dépasse le cadre de la seule monnaie
hélicoptère : « N'est-ce pas
aux représentants des citoyens de déterminer quelles dépenses relèvent ou non
de l'intérêt général ? »
R. Godin l’a signalé dans
son texte, cette idée de distribuer de la monnaie par hélicoptère vient de Milton
Friedman dans une logique monétariste. Et c’est ce que confirme Matthieu
Mucherie dans un texte très intéressant publié sur Atlantico.fr dans lequel il
explique notamment que «Depuis 2008, les
agents ne veulent plus dépenser, ils ne veulent donc pas du crédit ; par contre
leur demande de monnaie est considérable.» Et il s’adresse aussi aux gens
comme Delaigue : « En France, (…)
on rit souvent de ce type de réflexion, qu’on attribue à la va-vite à des
penseurs marginaux ou communistes. (…)Les universitaires sont respectés et font
avancer leurs carrières quand ils rédigent le 4 000e article sur les asymétries
d’information ou le 300e livre d’imitation de Freakeconomics, ils ne vont pas déchoir
en s’intéressant aux bas-fonds déflationnistes du monde réel. »
Je ne suis pas
nécessairement d’accord avec tout ce qu’écrit M.Mucherie, mais lui au moins a
des arguments à proposer.