C’est le cas de Romaric Godin qui a publié sur Latribune.fr un article très clair sur le sujet. Il y aborde un point fondamental, à savoir que « Pour être efficace, la monnaie créée doit donc être maitrisée. D'abord, en « dirigeant » cette monnaie vers la dépense et vers la dépense « utile ». » Et il propose des pistes pour répondre à cette contrainte comme « des « bons » ayant valeur monétaire, mais ne permettant d'acheter que certains biens « utiles »a l'investissement des entreprises européennes ». Enfin, il en profite pour poser une question fondamentale qui dépasse le cadre de la seule monnaie hélicoptère : « N'est-ce pas aux représentants des citoyens de déterminer quelles dépenses relèvent ou non de l'intérêt général ? »
R. Godin l’a signalé dans son texte, cette idée de distribuer de la monnaie par hélicoptère vient de Milton Friedman dans une logique monétariste. Et c’est ce que confirme Matthieu Mucherie dans un texte très intéressant publié sur Atlantico.fr dans lequel il explique notamment que «Depuis 2008, les agents ne veulent plus dépenser, ils ne veulent donc pas du crédit ; par contre leur demande de monnaie est considérable.» Et il s’adresse aussi aux gens comme Delaigue : « En France, (…) on rit souvent de ce type de réflexion, qu’on attribue à la va-vite à des penseurs marginaux ou communistes. (…)Les universitaires sont respectés et font avancer leurs carrières quand ils rédigent le 4 000e article sur les asymétries d’information ou le 300e livre d’imitation de Freakeconomics, ils ne vont pas déchoir en s’intéressant aux bas-fonds déflationnistes du monde réel. »
Je ne suis pas nécessairement d’accord avec tout ce qu’écrit M.Mucherie, mais lui au moins a des arguments à proposer.